
A N. 430..
I X .
A ittres lettrés
4c S. Cyrille.
C o n c . E p h .p . i .
C. IZ-.
M e r e . G a rn .
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iS H i s T o î r e E c c l e s i a s t i q t j e .
ainfi que les peres ont ofé nommer la fainte V ierg e
mere de Dieu , non que la nature du Verbe ou fa divinité
ait pris de la fainte Vierge le commencement
de fon être 3 mais parce qu’en elle a été formé 8c animé
d’une ame raifonnable le facré corps auquel le Verbe
s’eft uni félon l’hypoftafe : ce qui fait dire , qu’il eft
né félon la chair. Il répété plufieurs fois dans cette lettre
ces mots d’union félon l’h ypoftafe, & ne fe con-f
tente pas du mot grec Profopon, que, nous- rendons ordinairement
par celui de perfonne-, & qui n’étoit pas
alfez expreifif pour l’unité. C ’eft la première fois que
je trouve cette expreffion d’union nypoftatique ; 8C
cette lettre eft la plus çelebre de celles que S. Cyrille;
écrivit à Neftorius..
Saint C y r ille écrivit en même-tems, comme l’on
c r o it , 8c par la même occafion à fes clercs réfidans à.
C . P. fur les propofitions de paix que l’on faifoit de
la part de Neftorius. pai l u , d it - il, le mémoire que
vous m’avez envoie , par où j’ai vu que le prêtre
Anaftafe vous a parlé , faifant femblant de chercher
la paix , & vous a dit : Nôtre croïance eft conforme
à ce qu’il a écrit aux folitaires. Enfuite allant à fon
b u t , il a ajouté : Il a dit lui-même que le concile de
Nicée n’a point fait mention de ce mot de Theotocos.
J’ai écrit que le concile a bien fait de n’en point
faire mention , parce- qu’on ne remuoit pas alors
cette queftion ; mais il dit en effet , que Marie eft:
mere de Dieu , puifqu’il d i t , que le même qui eft
engendré du pere s’eft incarné & a fouffert. Enfuite
parlant d’un écrit de Neftorius : Il s’efforce, dit-il,,
de montrer que c’eft le corps qui a fouffert, & non
pas le Dieu ve rb e , comme.fi quelqu’un difoit que le
L i v r e v i n g t - ç ï n qju 1 e ’m E. 19 ____
Verbe impaffible eft paffible. Il n’y a perfonne fi in- ^ ^
fenfé. Son corps aïant fouffert, on dit qu’il a fouffert
lui-même : comme on dit que l’amc de l’homme fou f-
fre , quand fon corps fooffre ,5 quoiqu’elle ne fouffre
point en fa propre nature. Mais leur but eft de dire,
deux Chrifts & deux fils ; l’un proprement homme,
l ’autre proprement Dieu 3 & de faire feulement une
union de perfonnes, Projopon , & c eft pour cela qu’ils
fhicannent.
I l rapporte enfuite ce que difoit Neftorius 3 qu’il no
trouvoit pas fon peuple inftru it, 8c que c’étoit la faute
de fes predeceffeurs. Quoi d o n c , dit faint C y r ille ,
eft—il plus éloquent que Jeart , ou plus habile que le
bienheureux Atticus ? Que n’avouë-t’il plutôt franchement
qu’il introduit une doctrine nouvelle ? Si
l ’on m’accufe, ajoûte-t’i l , je ne refuferai pas de faire
un voïage 8c de me défendre dans un concile ? mais
qu’il ne s’attende pas à être mon juge : je le reeuferai 3
8c s’il plaît à Dieu , il aura lui-même à fe défendre de
fes blafphêmes. Il fe plaint que le mot de Theotocos eft
extraordinaire, 8c que ni l’écriture ni le concile ne 1 a
emploie 3 mais où a-t’il trouvé dans l’écriture les mots
de Chrijlot.ocos ou de Theotocos ? E n fin , d it - il, quelque
offenfé que. je fois , dites-leur que la paix fera faite ,
quand il ceffera d ’enfeigner ainfi., 8c qu’il profeffera
la vraie foi. S’il défire la paix , qu’il écrive une con-
feffion de fo i catholique 8c fincere, & qu’il l’envoië a
Alexandrie : j’écrirai de mon côté qu’il ne faut point
fatiguer nos confrères les évêques , parce que noùs
fçavons que fes paroles ont un bon fens. Mais s’il demeure
dans fa préfomption , il ne nous refte que de
îjoùs y oppofer de toutes nos forces.; :
C ij
430.