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An. 4 5 1 . diacre Aëtiils ajoûca: l ia juré fept fois devant tout
• t- *}• le monde de la faire lire , & il s’eft parjuré. Théodore
de Claudiopolis, dit : Nous fcavons tous qu’il
a juré, & nous déclarons tous quelalettre n’a point
été lûë.
'Les Magiftrats dirent : Les évêques à qui l’empereur
avoit domié autorité en cette affaire , doivent
dire pourquoi la lettre du tres-làint archevêque
Léon n’a point été lûë,vû principalement qu’il avoit
été ainii ordonné. Diofcore dit : les a êtes font v o i r ,
que j’ai ordonné deux fois d’en faire la leéture. Les
Magiftrats dirent :: Pourquoi donc ne l’a-t-on pas
fait: ? Diofcore dit ; qu’on le demande aux autres
commiffaires. Les magiftrats dirent : Dites clairement,
qui vous voulez qu’on interroge ?. Juvenal
8c Thalaffius, .dit Diofcore. Répondez le premier,
dirent les magiftrats : on les interrogera enfuite.
Diofcore répondit : Je l’ai déjà dit : j’ai ordonné deux
fois cette leclure.-Eufebe de Dorylée dit : Il ment.
Les magiftrats interrogèrent Juvenal, qui répondit
: Jean prêtre 8c primicier des notaires d it auffi-
tô t , qu’il avoit entre les mains une lettre de l’empereur
, & je répondis qu’on la lût. Les magiftrats
dirent : Après donc la lettre de l’empereur, a-t-on
auili lû celle de l’archev êque Léon ? Juvenal dit : N i
lepremicier des notaires, ni perfonne n’a, plus dit,
qu’il eût en main la lettre de l’archevêque de Rome.
Les-magiftrats interrogèrent auffi Thalaffius, qui
dit: Je ne fçai qu’une choie | c’eft que je ne l’ai pas
empêché, & que je n’avois pas ailes d’autorité pour
ordonner feul. cette lecture.
Sur un autre endroit des aétës, les Orientaux
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s’écrièrent : Nous n’avons point dit cela. Théodore ~
de Claudiopolis d i t , parlant de Diofcore : Q u ’il N* u
faffe venir íes notaires: car il a chaffé tous les au- p.izy.n.
tres , 8c a fait écrire par lesfiens. Les magiftrats dirent
: De quel main font écrits les actes : Diofcore
dit: Chacun a fait écrire par fes notaires, les miens,
pour moi, ceux de Juvenal pour lui, ceux deTha- t- ■!»•
laffius pour lui ; il y avoit des notaires de plufieurs
autres évêques, qui écrivoient. Juvenal dit : J’avois
un notaire qui écrivoit avec les autres. Thalaffius
dit: J’en avois auffi un. Diofcore dit: Vous voiez que
les miens n’étoient pas feuls. Eufebe de Dorylée dit :
Je demande qu’Etienne évêque d’Ephefefoit interrogé
, comment les notaires ont été traités par ceux
de Diofcore. Etienne, interrogé par les magiftrats,
dit : Mes notaires écrivoient ; fçavoir, Julien, maintenant
évêque de Lebede, 8c Crifpin diacre. Les
notaires de Diofcore v inren t, effacerent leurs tables
, & penfèrent leur rompre les doigts en leur
voulant arracher leurs écritoires. Je n’ai point eû
de copie des aétes, & je ne foai ce qu’ils font devenus.
Déplus, le même jour que l’on fit l’examen,
nous foufcrivîmes un papier, 8c les évêques qui n’a-
voient pas foufcrit, foufcrivirent le lendemain fur
ma parole. Eufebe- demanda qu’Etienne déclarât fur
quel papier ils avoient foufcrit. Etienne dit : fur
un papier blanc: car à la même heure que la con- .
damnation fut faite, 011 fit auffi la foufcription. Aca-
ce évêque d’Ariarathie ajoûta : Nous avons foufcrit
un papier blanc, forcés 8c violentés, 8c après avoir
fouffert mille maux.Qn nous retint jufqu’âu foir enfermés
dans ,1’Eglife. Malades que nous étions, o n
C c c iif