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G au le .
Sid. i x ep. 10,
Greg.Tur. 1 1 .
hiß. c .r 3«
Sid. v i r . ep, i0.
1 y. ep. io«
i« ep. 1 ,
■Martyr, io» Jun. 19. Jul.
Sid. v iii.epifi.
i t . epifi. 1 4 .
594 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e
rice. Elle fut mere de Celfin , depuis difciple de
faint R em y , gc connu à Laon fous le nom de faint
Souilin.
S. Remy avoit l’efprit excellent & fit un tel progrès
dans les lettres, qu’il devint au j ugement de Si-
donius le plus éloquent de fon temps. Sa vertu n’é-
toit pas moindre , & dès fa plus grande jeuneffe il
joignit lagrav ité àlapureté des moeurs, ce qui fut
caufe qu’après la mort de Bennage évêque de
Reims, il fut élû pour lui fucceder, d’un confente-
ment unanime de tout le peuple, m algré la refiftan-
ce & fa jeuneffe, car il n’avoit que v ingt-deux ans,
L’évenement fit voir que Dieu avoit conduit cette
éle&ion ; & faint Remy gouverna dignement l’é-
glife deReims pendant foixante &. quatorze ans.On
rapporte fon ordination à l’an 471.
Sidonius nous a confervé la mémoire de plufieurs
autres faints évêques , dont les plus connus font,
Aprunculus de Langres , qui étant chaifé de fon
fie g e , v in t en A u v e rgn e , & fut choifi par Sidonius
même pour fon fucceffeur en l'évêché de C lermont,
Aufpicius évêque de Toul,Cenfurius évêque d’Au-
xerre, à qui le prêtre Conftaniusauifi ami de Sidonius
adrefla la vie de faint Germain. L’églile honore
la mémoire de Cenfurius le dixième de Juin ; & le
vingt-neuvième de Juillet celle de Profper d’Or-
leans, qui pour la gloire de faint A gnan fon préde-
ceffeur, avoit voulu engager Sidonius d’écrire la
guerre d’A t t i la , mais il s’en excufa.
Un officier du palais nommé Maxime , avoir
prêté une fomme d’argent à T u rpion , qui avoit été
tribun. Celui-ci malade à la mort,& preifé de païer,
L i v r e v i n g t -n e u v i e ’ m e 595
pria Sidonius ami commun de lui obtenir du temps.
Maxime demeuroit à Touloufe , &c Sidonius l’alla
trouver à une maifon de campagne, qu’il avoit auprès.
Quand j’arrivai, d it- il, il vint lui même au-
devant de m o i, mais fort changé. J’avois accoutumé
de lui voir le corps d roit, la démarche aifée, la
voix libre, le vifageouvert : alors la pofture, lepas,
la parole, la couleur , la modeftie ; tout fentoit la
religion. Il avoit les cheveux courts, la barbe longu
e , des felles à trois pieds, des rideaux de groffe
étoffe à fesportes : point de plumes à fon lit : point
de pourpre furfatable.il faifoit une chere honête,
mais frugale, avec plus de legumes que de viande;
& ce qu’il y avoit de meilleur étoit pour fes hôtes,
& non pour lui. En nous levant de table, je demandai
tout bas aux aififtans, lequel des trois genres de
v ie il avoit embraifé : s’il étoit moine, clerc ou pe-
nitent ? On me dit qu’il étoit depuis peu chargé du
facerdoce, où l’affeétion de fes citoïens l’avoit engagé
malgré lui.
Sidonius raconte enfuite comme il propofa a Maxime
de donner du temps àTurpion;8t comme Maxime
non feulement lui accorda un délai d’un an*
mais lui ternit encore tous les intérêts , qui mon-
toient plus haut que le principal; promettant, s’il
venoit a mourir, de ne rien demander aux enfans
que ce qui conviendroit au devoir de fa profeflion.
On ne connoit point d’ailleurs ce Maxime ; & comme
il ne fe trouve point entre les évêques de Touloufe
, on peut croire qu’il n’ctoit que prêtre ; mais
cette hiftoire eft remarquable pour montrer le changement
qu’attiroit la clericature,même dans l’exte-,
rieur. F f f f ij