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5 clair que le „très-pieux Neftorius étant averti hier &
A N. 431. aujourd’hui n’a point comparu , il fera cité une troi-
f.4j7.b. fiéme fo is , par Anyfius évêque de Thebes , Dom-
nus d’Oponte , Jean d’Hephefte & Daniel de Darne.
Ils y allèrent effeétiyement avec Anyfius notaire &
ledteur de Firmus de Cappadoce qui portoit une mo-
ïiition par é c r it, en ces termes : Par cette troifiémc
citation le très-faint concile obéiflant aux canons appelle
votre pieté , vous accordant ce délai avec patience.
Daignez donc venir au moins à prefent, pouir
vous défendre des dogmes heretiques que l’on vous
accufe d’avoir propofez publiquement dans l’églifq g
& fçachez que fi vous ne vous prefentez, lefaint concile
fera obligé de prononcer contre vous félon les
Canons.
Quand ils furent revenus, le prêtre Pierre les pria
de faire leur rapport. Jean évêque d’Hephefte dans
l ’Auguftamnique en E g yp te , dit : Suivant les ordres
de votre pieté nous avons été au logis du très-pieux
Neftorius, & nous avons trouvé devant la porte quantité
de foldats avec des bâtons : nous avons prié qu’on
nous laiifât demeurer fous le p ortail, ou qu’on l’avertît
que nous:étions envoïez par lefaint con c ile ,
avec une troifiéme monition, pour l’inviter; avec douceur
à y venir. Nousfommes demcurez-lâ long-temps,
fans que les foldats nous permiifent même de nous
mettre à l’ombre : au contraire ils nous repouifoient
rudement, & ne nous faifoient aucune réponfe honnête.
Nous leurdifions rNousfommesquatreévêques,
on né nous a pas envoïez pour lui faire injure, mais
feulement pour l’inviter régulièrement à venir dans
j ’églife prendre féance au concile. Enfin les foldats
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nous ont renvoïez , en difant : Que nous n aurions
point d’autre réponfe , quand nous demeurerions
jufqu’au foir àla porte de la maifon. Et ils ont ajoute,
que c’étoit pour cela qu’ils y etoient, pour ne laiiTer
entrer perfonne de la part du concile ; & que Neftorius
leuravoit donné cet ordre. Les trois autres évêques
certifièrent ce rapport.
Juvenal de Jerufalem dit : Quoique trois moni-
tions fuffifent fuivant les loix de l’églife, nousfommes
prêts d’en faire une quatrième au reverendiifime Neftorius.
Mais puifqu’il a mis autour de fa maifon une
troupe de foldats, qui ne permettent pas d’en approcher
: il eft clair que c’eft le reproche de fa confidence
qui l’empêche de venir au concile. Il faut donc
paffer ou tre , fuivant l’ordre des canons , & pourvoir
a la corifervation de la foi. Qu’on life premièrement
l ’expofition de Nicée : afin que lui comparant ce
qui a été avancé touchant la f o i , on puiffe approuver
ceux qui s’y trouveront conformes, & rejetter ceux
qui ne s’y accorderont pas. On lut le fymbole de'
Nicée , puis le prêtre Pierre dit : Nous avons entre-
les mains une lettre du très-faint archevêque C y rille
, écrite au reverendiifime Neftorius , pleine
de confeils & d’exhortations : fi votre fainteté l’ordonne
je la lirai. Acace de Melitine demanda qu’elle
fût lûë : c’étoit la ieconde lettre de faint Cyrille
à Neftorius qui commence ainfi : J’apprens que quelques
uns me calomnient. Après qu’elle eut ete lue ,
iaint Cyrille dit : Vous avez oui ma lettre : je ne
crois pas m’y être écarté de la foi catholique & der
fymbole de Nicée , je vous' prie d’en dire vôtre fen-
iiment,
K f i j j
A n . 431.
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E xamen de Ijf
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