
j o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
— .— . ^ je prie Dieu , ou qu’il délivre cette ville des
A n . 430. ennemis qui l'environnent, ou s’il en a difpofé autrement
, qu’il donne à fes ferviteurs la force de
foüffrir fa volonté , ou du moins qu’il me retire de
ce monde.. Ils fe joignirent avec lui depuis ce
temps-là , pour faire tous à Dieu cette priere. Il
prêcha dans leglife , avec toute la force de fon
efprit ôc de fon courage , jufqu’à fa derniere maladie.
*. ij. C e fut une fievre qui lui prit le trôifiéme mois du
, fiege. Il pratiqua ce qu’il avoit coutume de dire à fes-
amis. Que pcrfonnc après avoir reqû le baptême ne
doit fortir de la vie fans penitence , même les chrétiens
les plus vertueux , même les évêques. Il fit donc
écrire les pfeaumes de la penitence , qui font en petit
nombre , dit Poffidius : apparemment les fept que
nous nommons encore ainfi : il les fit attacher contre
la muraille , près de fon l i t , ôc les l ifo i t , en verfant
continuellement des larmes. De peur d’être détourne'
de ce pieux exercice, environ dix jours avant fa m o rt,
il demanda à ceux qui étoient auprès de lui , de 11e
briffer entrer perfonne dans fa chambre, qu’aux heures,
que les médecins venoient le v ifite r , ou qu’on lui apportait
de la nourriture -,cc qui fut exécuté. Ainfi il
paffa tout ce temps en oraifon. Il mourut avec une entière
connoifTance , fans que fa vûë ou fon oüie fut affaiblie
, en préfcnce de fes amis, qui prioient avec lui ,
aïant vécu- foixante ôc feize ans , dont il avoit paffe
»«. .'tfi," env*ron quarante dans la clericature. Le jour de fa
mort fut le cinquième des calendes de Septembre »
fous le treizième confulat de Theodofe , ôc le troi-
fiéme de Valeminien ; c’eft-à-dire , l’an 430. le vingtm
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L i v r e v i n g t - C i n q u i e ’me , j l
huitième d’A oût, jour auquel l’églife honore encore f a --------------
mémoire. A fes funérailles on offrit à Dieu lefacrifice, A N. 430.
en préfence des évêques. Il ne fit point de teftamcnt,
parce qu’il étoit fi pauvre, qu’il n’avoit pas de quoi en
faire -, mais il recommandoit toujours de conferver
avec °rand foin la bibliothèque ôc tous les livres de
fon églife. Nous apprenons toutes ces particularitez
de Poffidius, qui avoit vécu familièrement avec lui
près de quarante ans.
Il raconte auffi fes miracles. Je f ç a i , dit-il , qu’é-
tant prêtre ôc étant évêque, comme on le preffa de
recommander à Dieu des poffedez; il pria avec larmes 3
ôc les démons fe retirèrent. Je fçai qu étant malade
au l i t , quelqu’un le vint trouver avec un malade,
ôc le pria de lui impofer les mains , pour le guérir.
Il dit : Si j’avois quelque pouvoir fur les maladies
je me guerirois le premier. L’autre répondit : Il m’a
été dit en fonge : Vas trouver l’évêque Auguftin ,
qu’il impofe la main à ce malade , ôc il fera guéri.
Il le fit fans plus différer, ôc auffi-tôt le malade v;tac. 18. mue.
fe retira en fanté. Le même Poflidius nous a laiflé T
un catalogue des ouvrages de faint Auguftin , tant
des livres , que des fermons ôc des lettres, où il en
compte mille trente , avoiianr toutefois qu’il n’a pù
tout compter. Il s’y en trouve plufieurs que nous n’avons
pas.
Vers le même temps, mourut près de Conftantinople xxvir
faint Alexandre , fondateur du fameux inftitut des SHbÉfgjj^
A T 1 1 i r * • i> r 11 auteur des A c c - Acemetes. Il naquit dans l’Ane mineure d une ramifie jH ||
n o b le , Ôc étudia à Conftantinople , puis il eut une vita If,
pharge dans le palais de l’empereur. Il reconnut bien-
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