
481 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vous ne deviez point examiner ces queftions, dont
vous n’êtes pas capables. Pour nous, buv an t la doctrine
des peres, nous croïonsque nôtre Seigneur
Jefus-Chrifl: efl: vrai Dieu 8c vrai homme, il explique
enfuite la foi de l’incarnation, particulièrement
contre l ’erreur de Ne fto r iu s , que l’on imputoit
au concile de Calcédoine, ôc il le juftifie pleinement,
puis il ajoute : Nous n’ayons ordonné de
forcerperfonne à foufcrire ou à confentir, s’il ne
veut : car nous ne voulons pas attirer au chemin
delà v é r ité , par les menaces ou la violence.
Et parce que vous vous êtes plaints que les Samaritains
ont infulté les églifes, ôc commis des meurtres
ôc d’autres crimes ; fçachez que nous avons ordonné
au comte Dorothée d’en informer exaéte-
ment, de faire reftituer aux églifes ôc aux particuf
liers, ce qui leur a été enlevé , ôc de punir les coupables;
maiscela ne vous regarde point. Nous avons
auffi ordonné au comte Dorothée de délivrer vos
monafteres des logemensdes hommes ôc des chevaux
deftinez à la garde de Jerufalem. V iv e z donc
en paix, fans vous feparer de la foi catholique, ni
tenir des aifemblées particulières: fçachant que les
princes chrétiens nos prédeceffeurs, l’ont défendu
fous de groffes peines.Nous avons bien voulu vous
écrire ceci, à la priere de l’évêque Juvenal, ôc vous
accorder des marques de nôtre clemence, efperant
L 5 5 que vous changerez de conduite.
Mort de faînte L’imperatrice Pulquerie écrivit aux mêmes moi-
Püiquene. lettre, dont la fuftbftance.eft la m ême,ôtqui
Conc. cdch, ten(q principalement à juftifier fa foi,ôc celle du con-
, cile de Calcédoine , contre les calomnies des fchif- Jbid» c. 1 3 . 9
L i v r e v- i n g t - h u i t i e ’ m e . 485
matiqu es.Elle écrivit en particulier àBafla,quigou-
vernoit un monaftere de filles à Jerufalem; ôc qui
fonda auffi un monaftere d’hommes, en l’honeur
de S. Mene, où elle mit pour abbé André tiré de la
laure deS. Euthymius.Pulquerie écrivit donc àBaiTa
quelque tems après, pour l’avertir que fi quelques
religieufes par fimplicité s'étoîent laiifé furprendre
aux calomnies de Theodofe, elles devoient fe détromper
ôc reconnoître la fincerité de fa fo i, ôc la
pureté du concile de Calcédoine.
L’imperatrice Pulquerie mourut cette année 453.
fous le epnfulat deVincomal ôc d’Opilion, âgée de
cinquante-quatre ans. L’églife honore famemoire
comme d’une vierge fainte, le dixième de Septembre
Un peu avant fa mort,elle avoit achevéla cour
de l’églife de S. Laurent à C. P. dans fon palais, d'un
ouvrage merveilletïx.Elle bâtit plufieurs autreségli-
fes; celle de Blaquerne, celle de Chalcoprate, ôc
celle d’Hodege: toutes crois en l’honneur de la fain-
teVierge. En la derniere; elle mit l’image que l’imperatrice
Eudocia lui avoit envoïée de Jerufalem; 8c
que l ’on difoit avoir été peinte par S'.Luc. Elle fonda
plufieurs hôpitaux ôc plufieurs monafteres,aufquels
elle affigna des revenus. Elle laiffa tous fes biens
aux pauvres par fon teftatnent, que Mareïen exécuta
fidellemenc,
Cette même année. 45 3. le ch e f deS.JeanBap-
tifte fut trouvé àEmefe enPhenicie,où depuis long-
tems il étoit caché fous terre, dans unecaverne,près
de la quelle des moines avoient établi leur demeure.
Le fuperieur de ce monaftere,du tems de l ’empereur
Marcien, étoit le prêtre Marcel , homme d’une vie
P p p i j
A n. 453.
Vit a S. Eutym^
p.* M
Marcell. Chr*
Chr» Pafch*
Martyr R. 10,
Sept.
Cang. C . P . lib.
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Marcell. Chr,
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