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Infcript, ap. Baron.
4 7 1 . Greg.
m . epift. 19.
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« 3©.»
X X X V .
S. Severin 4 e
î'îorique,.
Vita S. Sever.
Noric. ap. Boll.
57<i H i s t o i r e E c c l î s i a s j i q u e ,
in d id io n quatorzième. Il fit mourir Orefte à Plai-
fance ôc en vo ïa le jeune Auguftule à une petite v ille
d e là Campanie. A in fi finit l’em p ired ’O c c id e n t :
car Odoacre ne prit ni le titre d’empereur, ni la
f)ourpre& lesornemens impériaux, mais feulement
e nom de R o i d’Italie. Le relie de l’O c c id en t obéïf-
foit à divers rois barbares: l ’A fr iq u e aux V an d a le s ,
l ’Efpagne & une grande partie de la Gaule aux
Go th s, le relie de la Gaule auxBourguignons ôc aux
Fran c s , partie de la grand e-Bre tagne aux A ng lois
Saxons.Les Francs 8c les Ang lois éto ien t encore idolâ
t r e s , tous les autres peuples que j ’ai nommés é -
toient Ariens .Le p atrice R ic im e r ,q u i avo it fi lon g-
tems gou ve rn é à R om e , étoit auilï Goth 8c A r ien ,ôc
il a vo it pris l’oratoire de fainte A g a th e , pour fervir
aux aflemblées de fa fe d e . Mais l’é g life in d ép en dante
des révolutions temporelles le foutenoit au
milieu de ces déford res, comme elle a voit fa it ious
les perfecutions des trois premiers fiecles,
Odoacre allant en Ita lie , v if ita fa in t Severin fameux
fo lita ire , qui demeuroit fur le Danube prés
de Vienne. Sa cellule étoit fi baffe qu’O d o a c re , q u i
é.toit un jeune homme de fort g rande taille, feb a if-
fa pour ne pas toucher au toit ; 8c le faint lui prédit
la g lo ire qu’il alloit re c e v o ir : car comme il prenoit
co n g é , il lu i dit: A lle z en Italie: vous portez maintenant
d e ch e tiv e s fourures ; mais vous ferez b ientô
t de grandes libéralités. Quand Odoacre fe v it
établi dans fon roïaume , il fe fouvint de la pré-
d id io n d e faint S e v r in , 8c lui en vo ïa des le ttre s ,
le priant de lui demander tout ce qu’il voudroit.
Le faint lui demanda le rappel d’un nommé
Ambroife
L i v r e v i n g t - n î b v i e ’ m e .1 577
Am broife qui avo it été e x ilé , ôc l’obtint. Il prédit
devant pluficurs perfonnes nobles, qu’O d o a c re re -
gn e ro it entre tre ize Sc quatorze ans.
S. Severin eft regardé comme l ’apôtre du N o -
rique. O n ne fçait p oint le lieu de fa naiflance, & il
pr it grand foin de le ca cher; mais la pureté de fon
la tin fa ifo it juger qu’ile fto it de R om e ,o u d eq u e l-
qu’autre endroit d’Italie. L ’amour de la p e r fed io n
le porta a fe retirer en O rien t où il pafla quelque
temps, dans la folitude. Enfuite il v in t dans le N o r i-
q u e , qui eft aujourd’h u i l’A u t r ic h e , a lo r sco n ti-
nuellement expofé aux courfes des barbares.Le faint
ctoit le refuge des peuples dans ces miferes pu bli-
( ques. Souvent il apprenoit par révélation les def-
* feins des barbares, 8c avertiiToit les habitans de leur
marche: il les exhortoit a détourner les maux qui les
menaçoient par des p rières 8c des bonnes oeuvres, 8c
a pafer e x ad em en t les dîmes,pour ioulager les pauvres
. Il rachetoic les captifs, gue rilfo it les malades,
ch a fo itle s faute relesquiruinoient Iepaïs.Plufieurs
églifes le demandèrent pour évêque; mais il difoit
que c etoit aiTez de s erre p r iv é de fa chere folitude,
pour venir par ordre de D ieu dans cette province,
ou il fe trou yo it fifo u v en t en viron né des peuples
a ffligez .
Il établit plufieurs monafteres, dont le plus con-
iîderable etoit fur le bord du Danube près de V ien ne.
Mais il le q uitto it fo u v e n t , pour aller à deux
lieües au-dela dans un endroic écarté prier plus tranquillement.
Souvent la charité l’o b lig eo it d’aller en
divers lieux confoler les habitans dans leur allarmes
continuelles: car ils fe croïoient en fureté quand ij
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