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D o ô h ïn e
S . ■CyriJie.
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35>z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
, Cyrilleà Jean d’Antioche, les évêques d’illyrie s’écrièrent
: Nous eroïons comme Cyrille. La mémoire
' de Cyrille eft éternelle. Theodoret dit: Anathême
à qui reconnoît deux fils. Nous n’en adorons qu’un,
nôtre-Seigneur Jeius-Chrift le fils unique. Tous les
'évêques s’écrièrent : Nous eroïons comme Cyrille ;
anathême à qui ne croit pas ainfi. Les Orientaux s’écrièrent
: Flavien croïoit ainfi : c’eft ce qu’il a défendu
; c’eft pour cela qu’il a été dépofé. Euiebe a
dépoie Neftorius. Dioicore ableiTélafpi. Uvouloit
dire qu’Euièbe avoit été le premier accùiàüeur de
Neftorius. Les Egyptiens crierent : Dieu a dépoie
Neftorius. Les Orientaux crierent : Léon croit ainfi,
Anatolius croit ainfi. Les Egyptiens crierent : Nous
eroïons tous ainfi. Et après plufieurs acclamations
ièmblables de part 8c d’autre, les magiftrats dirent :
Et comment donc avez-vous recû Eutychés qui di-
4. ioit le contraire, 8c dépofé Flavien & Eufebe , qui
ibûtenoient cette vérité. Dioicore dit: Les a ¿tes le
feront voir.
O n lût la remontrance d’Euftathe évêque de Be-
r ite, qui pour montrer que iàint Cyrille s’étoit expliqué
lui-même dans d’autres écrits, cita les lettres
à Acace de Melitine, à Vaierien d’Icone, 8c à
Succeflus de Dioceiàrée en Iiàurie, où il dit qu’en
Jeius-Chrift, il n’y a qu’une nature du Verbe incarné.
A cette lecture les évêques Orienta.ux s’écrièrent
I C ’eft ce que dit Eutychés , c’eft ce que
dit Diofcore. Voulant dire qu’Eutychés & Dioicore
attribuoient leurs erreurs à iàint Cyrille. Dioicore
d it; Nous ne diions ni confufion , ni divifion,
ni
fii changement; anathême à qui dit confufion, ou
changement, ou mélange. Les magiftrats dirent :
Que le iàint concile dife, fi la remontrance d’Euftathe
s’accorde aux lettres canoniques de Cyrille.
Mais avant que le concile répondit, Euftathe
s’avança dans le milieu , 8c iettantun livre, dit: Si
j’ai mal dit, voilà le livre de Cyrille ; qu’on l’anathe-
matiiè & moi auiîi.Les Egyptiens s’écrièrent: Euftathe
a bien dit : il eft’orthodoxe. Euftathe recita par
coeur ce pailàge de iàint Cyrille : il ne faut donc pas
entendre deux natures ; mais une nature du Verbe
incarnée. Puis il ajoûta : Anathême à qui dit une
nature pour nier que la chair de Jeiùs-Chrift nous
ioit coniubftantielle ; & anathême à qui dit deux i- r7i>.
natures, pour divifer le fils de Dieu. Je veux auili
parler pour le bienheureux Flavien. Il prit ces paroles
toutes feules, 8c les préiènta à l’empereur. Faites
lire l’écrit de ià main, afin que tout le concile
Voie qu’on a eu raifon de le recevoir. Les magiftrats
dirent : Pourquoi donc avez-vous dépoie Flavien ?
Euftathe répondit : J’ai falli. vm
O n lut la déclaration que Flavien avoit faite dans Fkïi«‘ juftîfié.
le concile de Conftantinople de ià foi touchant l’incarnation.
Sur quoi les magiftrats dirent : Que di-
iènt les évêques du preiènt concile ? Flavien expo-
iànt ainfi la fo i, conièrvoit-il la religion catholique
, ou iè trompoit-il ? Le légat Pafcafin dit : Il a
expoie la foi purement & entièrement ; & cette ex-. ^
pofition s’accorde à la lettre de l’évêque de Rome.
Anatolius de Conftantinople en dit autant; puis Lu-
cenfius, l’autre évêque légat ; puis Maxime d’Antioche
, Thalaffius de Ceiàrée , Euiebe d’Ancyre ,
Tome VI. D d d