
A n. 451.
8. O&obre.
Aft* i»p,' 94,
380 H i s t o i r e E c c l é s i a s t i q u e .
ave c une ép o n g e , qu’il retiroit pleine defang, & le
diftribuoit à tout le p eu p le , enforte que l’on en por-
to it des gouttesqjar tout le monde. Près le tombeau
de la fainte,étoit Une peinture fur une étoile,où toutes
les circonftances de fon m ar tyre toient repre-
fentées par un excellent peintre; Sedont faint Aftere
d’ Amafée nousa confervé la defcription. T e lle
étoic l'ég life de fainteEuphemie près d eCalcedoine;
Le concile s’y affembla pour la première fois le
h u itièm e des ides d’Oétobre , fous le confulat de
M a r c ien , indièHon quatrième; c’e ft -à -d ir e , le hui-,
tiéme jour d’Oètobre 451. Il y a vo it d ix -n e u f des
premiers officiers de l’empire^ f a v o i r , Anatolius
maître de la m ilic e , qui a vo it été con fu len 440-.
Pallade préfet du prétoire, T a t ie n prefet d e C o n i-
tan tin o p le , V in com a l maître des offices, Spora-
tiu s comte des domeftiques, ou capitaine desgar-;
des, q u ifu tcon fu l l’année fuivante 451. & plufieurs
autres qui avoient excercé les plus grandes charges,
& n’étoient plus que fenateurs. Les évêques nommés
dans les ad les , font au nombre de trois cens
foixante : dont les premiers font les légats du pape,
Pafcafin & Lucentius, avec le prêtre Boniface: en-;
fuite Anatolius évêque d e C .P . Diofcore d’Alexand
r ie , Maxime d’ Antioche & Juvenal de jerufalem,]
L ’ordre de la féance étoit tel. Les magiftrats & les
fenateurs é to ien tau milieu devant la baluftrade de
l ’autel; à leur gauche les légats du pape, puis Ana-
to liu sd e C . m M ax im e d 'A r itio ch e , Thalaffius de
C e fa ré e , Etienne d’ Ephefe, & les autres évêques
des diocefes d’O r ie n t , de P o n t ,d ’A f ie& d eT h ra -
ce. A la d ro ite , éto ien t affis D io fco re d’Alexan-:
L i v r e v i i î g t - h u i t i e ’ m e 381 _______
d rie , Juvenal de Jerufalem, Q u in tillu sd ’Heraclée
en M a c ed o in e , tenant la place d’Anaftafe de T h e f- A n . 45*’*
faloniquc. Pierre de Co rin th e , & les autres é v ê ques
des diocefes d’E g yp te ôc d’i lly r ie , avec ceux
d eP a lc ftin e : ainfi tout le parti de Diofcore étoit
de ce c ô t é , qui étoit le moins honorable : l’évang
ile étoit au milieu.
L ’évêque Pafcafin léga t du pape par la le premier Diofco” ; accil_
& s’adreifant a u xm a g iilra ts , il dit: Nous avons des
ordres du bienheureux év êqu e de R om e , ch e f de
toutes les é g life s , portant que Diofcore ne doit
p o int s’affeoir dans le concile: donc s’il plaît à vô tre
grandeur ; qu’il fo r te , ou nous fortons. Pafcafin
parla a infi en La tin , 8c fon difcours fut expliqué en
G r e c , par Beronicien fecretaire du confiftoire de
l ’empereur. Les magiftrats 8c les fenateurs dirent:
Q u e lle plainte particulière y a t-il,con tre le rev e -
rendiffime év êqu e D ioicore? Lucentius l’autre é v ê que
légat d it : Il doit rendre raifon de fon ju g e ment
: car il a u furpé l’autorité d é ju g é , 8t ofé tenir
un concile fans l’autorité du faint fie g e , ce qui ne
s’eft jamais fait,8t n’eft pas permis. Pafcafin ajouta:
Nous ne pouvons contrevenir aux ordres du pape,
ni aux canons de l’ églife . Diofcore q u itta donc fa
place par ordre des m a g iftra ts , 8c s’affit au milieu
d e l’aifemblée.
Alors Eufebe év êque de D o ry lé e s’avança au milieu
, 8c dit: Je vous conjure par la v ie des martres
du monde : faites lire ma requête. J ’ai été maltraité
par D io fco re , la foi a été b le i fé e ,l ’é v êq u eF la v ièn
a ete tué : il nous a dépoiés enfembleinjuftemenr,
faites lire ma requête. Les magiftrats l’ordonnerenr,
B b b iij