Martyr. R, 15.
Dec.
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508 H i s t o i r e E c c l e s i a t i q u e s .
ville, avec défenfes à perfonne de le loger dans aucune
maiibn, ni à la v ille , ni à la campagne. Ainiï
ce iàint vieillard demeura long-temps étendu nud
fur le grand chemin ; expofé aux injures de l’air. L ’e-
glife en fait mémoire le quinzième de Décembre.
En un lieu nommé Regia, les catholiques ouvrirent
une églife fermée, pour y celebrer la fête de
pâquë.Les Ariens lefcûrent, & un de leurs prêtres
nommé A d d u it, aïant aflemblé des gens armez ,
vint attaquer les catholiques. Ils entrent l’épée à la
main, d’autres montent fur les toits voiiins, & tirent
des fléchés dans les fenêtres de l’églife. Un lecteur
monté fur la tribune, chantoit Alléluia, quand
il reçut un coup defleche dans la gorge :1e livre lui
échapa des mains, & il tomba mort. Plufieurs furent
tuez à coup de fléchés & de darts iur le marchepied
de l’autel. Ceux qui ne moururent pas fur le
champ, furent tourmentez enfuite, & prefque tous
mis à mort par ordre du ro i, principalement les
grandes perionnes. L ’égliiè fait mémoire de ces
martyrs le cinquième d’Avril. A Tinuzude & en
d’autres lieux, les Ariens entrant avec fureur dans
le temps que l’on donnoit au peuple la communion,
répandirent fur le pavé le corps & le fàng de Jeius-
Chrift, & le foulèrent aux pieds.
Genièric avoit ordonné, à la perfuàfion des évêques,
qu’il n’y eut que des Ariens qui ferviflent
dans là maiibn & dans celle de lès enfans. On trouva
un catholique nommé Armogafte au lèrvice de
Theodoric fils du roi.il fut fouvent tourmenté avec
des cordes de boïaux, dont on lui lèrroit les jambes
Ôc le front. Après avoir fait le figne de la croix,
L i v r e v i n g t - h u i t i e ’ m e . jo p
il regardoit le ciel, & les cordes fe rompoient. O n
y employa des cordes plus fortes & de chanvre ;
mais elles le rompoient, fi-tôt qu’il invoquoit le
nom de Tefus-Chrift. Etant même pendu par un
pied la tete en bas, on le voïoit dormir comme fur
un lit de plume. Theodoric fon maître lui vouloit
faire couper la tête ; mais Jocondus prêtre Arien,
qui étoit à lui, l’en détourna, difant: Vous pouvez
le faire mourir par divers fupplices; mais fi vous lui
faites couper la tête , les Romains commenceront
à le reconnoître pour martyr. Par tout l’empire les
barbares nommoient Romains, les anciens habi-
tans des provinces. Theodoric envoïa donc Armogafte
dans la province Byzacene travailler à creu-
ïerla terre. Puis pour lui faire plus de honte, il le fie
venir auprès de Carthage & garder des vaches. Le
confefleur aïant eu révélation, que ia mort étoit
proche, dit à un catholique nommé Félix intendant
du prince. : Je vous prie de m’enterrer fous ce chefne,
finon vous en rendrez compte à Dieu. Félix qui le
regardoit comme un apôtre, repondit : Dieu m’en
garde. Je vous enterrerai dans une églife avec l’honneur
que vous méritez. Armogafte in fifta ,& Félix
le promit, pour ne le pas contrifter. Le faint confefleur
mourut peu de jours après. Félix commença ,
à creufer au pied de l’arbre; mais la dureté de la terre
& des racines l’arrêfoient. Enfin les aïant coupées,
& foüillant plus avant, il trouva un cercueil d’un
marbre très fin, qui fembloit être mis exprès.
Un nommé Archinimus de la ville de Maicula
fut attaqué par divers artifices, pour renoncer à la
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