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etoit ce faint evêque ; mais il s’épuifa tellement
par fes jeunes & fes travaux, qu’il mourut à quarante-
huit ans. Sa vie a été écrite par Honorât évêque de
Leo». Marfeille fon difciple , qui témoigne qu’on avoir de
Ma r , r r ^ui M toutes les fêtes de l’année , une
Mai.v.io,Baron, expofition du fymbole , 8c grand nombre de lettres.
.
secondI’voùge - *1 fut lié d’amitié avec faint Germain d’Auxerre ,
en BKta<rneimam jf!l§r E°mmoit fon pere , & le refpeétoit comme un
vîta s. Germ. per apótre. Car faint Germain fut obligé d’aller à Arles,
conji.c.i). folliciter Auxiliaris préfet des Gaules, pour fa ville
d Auxerre : qu’il trouva chargée d’impofitiens extraordinaires
, à fon retour de la grande Bretagne,
Par tout où il paifa dans ce voïage , le peuple alloic;
au-devant en foule , pour recevoir fa benediótion,,
avec les femmes & les enfans. A A life , Neétariola.
femme d’un prêtre nommé Sénateur , garda de la
3 " paille dont elle avoit garni le lit du faint évêque ; &
un poifedé en étant lié fut délivré. En arrivant à.
Arles, le préfer Auxiliaris alla contre l’ordinaire bien
* ,4' loin au-devant de lui. Il admira fa bonne mine , la.
politclfe 8c l’autorité de fon difeours, & le trouva au-
deffus de fa réputation. Il lui fit de grands prefens,
lui demanda la guérifon de fa femme , depuis longtemps
affligée de la fievre quarte. Il l’obtint ; 8c accorda
auffi à faint Germain la décharge qu’il deman-
doit pour ion peuple.
Saint Germain étant de retour chez lu i, fut appelle
mne fécondé fois dans la grande Bretagne, pour
C'anfyjïbâ 11..C. r9, fecourir l’églife contre l’herefie Pelagicnne , qui re-
commençoit à s’y étendre. Saint Germain prit pour
1 accompagner en ce voïage, faint Severe évêque de .
Treves , difciple de faint Loup de Troïes. Ils par- - *
tirent l’an 4 4 6. En paffant à Paris , faint Germain de- A N . 4 4 <i.
manda des nouvelles de fainte Genevieve , & apprit s*?. |
que fa réputation étoit violemment attaquée par di-
yers reproches : lui qui la connoiffoit parfaitement,
alla à fon logis , & la falua fi humblement, que tout
Je monde en fut furpris. Il parla.ru peuple pour fa juf-
tification , & pour preuve de fa vertu , montra a l’endroit
où elle couchoit, la terre attofee de fes larmes.
Aïant perfuadé tout le monde de fon innocence , il
continua fon voïage , & paffa heuteufement en Bretagne.
Les malins efprits publièrent fon arrivée par toute
Tille ; en forte qu’un nommé Elaphius, le premier co»p.v.c.%.
du païs , fans autre avis , vint au-devant des faints
évêques , avec fon fils , encore dans la fleur de fa
jeuneife , qui avoit le jarret retiré 8C la jambe ièchc.
Un grand peuple les fuivit ; 8c faint Germain fça-
chant qu’ils a voient confervé la foi catholique , pour
la plupart : 8c que l’herefie étoit enfeignée par peu de
toerfonnes -, les chercha , les trouva & les condamna, c. 4.
Cependant Elaphius lui prefenta fon fils. Saint Germain
le fit affeoir , 8c lui maniant le jarret 8c la
jambe , le guérit en prefence de tout le inonde. Le
miracle aïant affermi le peuple dans la foi catholique,
.faint Germain les exhorta à bannir 1 erreur d entre
eux. Tous furent d’avis de chaffer les heretiques de
toute l’églife : on les amena aux deux évêques, pour
les faire paffer en Gaule bien avant : ainfî la Bretagne
en fut délivrée > 8c confcrva la purete de la
.foi.A
peine faint Germain étoit de retour chez lu i, t. &
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