
A n . 4 5 1.
VI.
Erreur d’Euty-
chés.
f. 138,
/».Ï39.E.
jg o H i s t o i r e E c c e e s i a s t iq u e .
ne nous laiiToit pas relpirer : on fit venir des moines
8c des foldats avec des bâtons 8c des épées.
Sur la confeiïion de foi d’Eutychés, inièrée dans
le concile d’Epheiè, il y eur plufieurs interruptions,
entre autres celles-ci. Eutychés anathematifoit tous
les heretiques, qui difoient que la chaire de Jefus-
Chrift étoit deicenduë du ciel. Sur quoi Euiebe de
Dorylée dit : Il a bien évité de dire, qu’elle eft venue
du ciel 5 mais il n’a pas ajoûté d’où elle eft venüë.
Diogenede Cyzique dit : Par votre grandeur nous
l’avons interpellé en dilànt : Seigneur Eutychés,d’où
vient-elle donc ? dites ;& il n’a pas voulu répondre.
Bafile de Seleucie dit : Nous l’avons interpellé de dire
la maniéré de l’incarnation ; fi le Verbe eft devenu
homme par une chair qu’il ait prife ; & ils nous
dirent de ne pas rechercher cela , 8c ne reçurent
point nôtre fommation. Diofcore dit : Si Eutychés
a d’autres, fentimens que ceux de l’Eglife, il eft digne
du feu. Je ne mefoucie que de la foi catholique, 8c
non d’aucun homme; je ne regarde que Dieu & mon
ame. Bafile de Seleucie ajouta eniuite : Eutychés interrogé
par l’évêque Euiebe, s’il reconnoifloitdeux
natures en Jeius-Chrift,dit : quil reconnoifloit deux
natures avant l’union,mais une feule après l’union.
Alors je lui dis: Si vous n’admettez après l’union
deux natures, ni ièparées, ni confufes , vous admettez
confufion & mélange. Mais fi au lieu de dire
fimplement une nature, vous ajoutez incarnée &
humanifée ; vous penfez comme faint C yr ille , 8c
vous dites la même choiè que nous ; car il eft clair,
que là d ivinité, qu’il tient de fon pere, eft autre choie
que ion humanité qu’il tient de ià mere.
Les magiftratsdirent:Après avoir ibûtenuune '
doétrine fi orthodoxe,pourquoi avez-vous fouicrit N‘ 4 H *
à la dépofition de Flavien ? Bafile de Seleucie répondit
: J’étois livré au jugement de cent vingt ou
trente évêques 5 il a bien fallu fuivre leur décifion.
Et comme Dioicore lui faifoit des reproches , il
ajouta; Siç’eûtété devant des magiftrats, faurois
fouffert le martyre ÿ mais unfils jugé par fon pere,.
n’a point dedéfenfe. Les Orientaux 8c les évêques
de leur côté, s’écrièrent ; Nous avons tous fa illi,
nous demandons tous pardon;ce-qu’ils repeterent f' Hz’
trois fois.
Euiebe deDorilée Îè plaignit eniuite, qu’on ne ?.
l ’avoit point fait entrer au concile d’Epheie , quoique
Flavien l’eût demandé. Les magiftrats en demandèrent
la raifon. Diofcore 8c Juvenal s’excuiè-
rent fur le comte Elpide, qui l’avoit empêché par
ordre de l’empereur. Les magiftrats dirent ; ce n’eft
pas là une excuiè, quand il s’agit de la foi. Dioicore
dit: Puiique vous m’accuièz d’avoir violé les canons;
comment les a-t-on obièrvés maintenant en faiiant
entrer Theodoretî Les magiftrats dirent : L ’évêque
Theodoret eft entré comme accuiàteur, vous l’avez'
oüi de iàbouche. Pourquoi donc, dit Diofcore, eft-
il aiïis au rang d’évêque ? Les magiftrats dirent r L ’évêque
Eufebe & l’évêque Theodoret font aiïis au
rang d’accuiàteurs, comme vous êtes aiïis au rang
d’accufé. Q ii’on life le refte. On lût les ailes du concile
de Conftantinopk fous Flavien, inièrés en ce- p. iso^w.
lui d’Epheiè.
Quand on vint à la leiture de la lettre; de iàins