
Hift. epifc.
2.78 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
les doigts. Saine Germain le releva , il s’affit Sf revint
peu à peu en parfaite faute. Saint Germain eut facile-
‘-•»s- ment obtenu le pardon des peuples de l’Armorique |
qui étoient le fujet de ion voïage ; s'ils ne l'enflent empêché
eux mêmes par une nouvelle révolte. _
Un jour après l’office du matin , comme il parloit
avec les évêques de'matières de religion : il leur dit :
Mes chers freres, je vous recommande mon paflage.
J’ai cru voir cette nuit notre Seigneur, qui me don-
noit la proviiîon pour un voïage, 6c il m’a dit que
c’étoit pour aller dans ma patrie * 6c recevoir le repos
*,?• éternel. Peu de jours après il tomba malade. Toute
la ville en fut allarmée : l’imperatrice l’alla voir , 6c il
lui demanda en grâce de renvoïer fon corps dans
fon païs ; ce qu’elle lui accorda à regret. Il mourut
donc à ÏLavenne le feptiéme jour de fa maladie , qui
étoit le dernier de Juillet. Saint Pierre Chryfologuç
prit fa cuculle & fon ciljce : les fix autres évêques
c.îi. partagèrent entre eux le refte de fes habits, L’eunuque
Acholius préfet de la chambre de l’empereur, dont il
avoit guéri un domeftique , fit embaumer le corps :
Au~ l’imperatrice le revêtit d’habits précieux , 6c donna
un coffre de ciprès pour le porter : l’empereur fournit
les voitures, les frais du voïage , &c les officiers pour
Pacçompagner : les évêques eurent foin qu’on lui
rendît les devoirs de la religion à Ravcnne , 6c pert*.
dant tout le voïage. Ainfi le convoi fut magnifique 5
le luminaire étoit fi grand , qu’il brilloit même en
plein jour. Par tout ou il paffoit, le peuple venoit
au-devant $c rendoit toutes fortes de ferviçes. Les
tins applaniffoiept les chemins , pu réparpient les
L i v r e v i n g t - s e p t i e ’ m e . 2.79
ponts : les autres portoient le corps , ou du moins
chantoicnt des pfeaumes. Le prêtre Saturne difciplc
du faint , étoit demeuré par fon ordre à Auxerre ,
où il apprit fa mort par révélation, 6c la déclara au
peuple. Il partit avec une grande multitude , pour
aller au-devant du corps jufqu’au paflage des Alpes.
A Vienne le corps fut dépofé dans l’églife de faint
Etienne , qui venoit d’être bâtie àla porte de la ville y
par les foins du prêtre Severe, à la place d’un temple ,
où les païens adoraient cent dieux. .Severe étoit Indien
de nation , & fameux par fes miracles. Saint
Germain lui avoit promis en paflant de venir à la
dédicace de fon églife ; & en effet le corps arriva le
jour même de la dédicace , avant que l’office commençât.
Il arriva à Auxerre cinquante jours après
fa mort , 6c aïant été expofé dix jours â la vénération.
publique , il fut enterré le premier d’Octobre'
dans l’oratoire de faint Maurice , qu’il avoir fondé ,
où effc à préfent l’abbaïe célébré de ion nom. Saint
Germain stint le fiege d’Auxerre pendant trente
ans & vingt-cinq jours ; par conféquent il mourut
en 4 4 8 . Le fiege fut vacant pendant quatre ans,•
apparemment âcaufe de la défolation des Gaules par
les barbares»
Il y avoit toujours des Prifcilfïartiftes en Éfpagne.
Saint Turibius évêque d’Aftorga en Galice ,• en aïant
découvert dans fa ville , les convainquit juridiquement
avec l’évêque Idace ; & ils en envoiêrent les
»¿les à Antonin évêque de Merida. Saint 'ïuribiùs
en écrivit au même Idace 6c à Ceponius , qui fcmblent
avoir été les deux principaux évêques de Galice, Et
Adon. cbr.A&.ô}
H éric. 1 . c. z$'.
Sup.l. x x i i i . n.
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E fpagn e .
Idac. fa fi. an. i t .
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