
A n . 4 1 9 .
VI.
M c rao ire de M e r c
a to r co n t re les
P e la g ien s .
ad Gam. p. 5,
V I L
L e tt re de N e f tp -
jtius à C c le ft in .
14 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j t e ."
être de fideles témoins de la pureté de fes moeurs.'
I . Tart. ccnc. Eph;
c. 1,6. Ap. Marc.
Gam. p. 6 6 . part.
}•
Marius Mercator donna vers le même temps un
mémoire contre Celeftius ch e f des Pelagiens qui
étoient à C . P. Il le donna à l’églife de C . P. non pas
à l’évêque , mais au clergé catholique & à plufieurs
perfonnes de pieté : il le préfenta auiïi à l’empereur
Th eodofe, & l’aïant donné en grec quiétoitla langue
du païs , il le traduifit en latin qui étoiçfa langue naturelle.
Il eft datte du confulat de Florent & de Denis,
qui eft l’an 4 19 . Mercator y rapporte fommairement
ce qui s’étoit paffé à l’égard de Celeftius & de Pelage
depuis vingt ans, c’eft - à - dire , depuis le commencement
de leur herefie. Il marque leurs erreurs , leur
condamnation , leurs diverfes tentatives, 8c il conclut
en ces termes $ Pelage 8c Celeftius étant convaincus
de ces erreurs ii impies, Julien 8c les autres
qui font avec lu i, doivent au moins à préfent les condamner
pour fatisfaire à l’églife ; &c s’ils acculent
quelqu’un d’avoir de mauvais icntimens contre la fo i ,
ils doivent le déiîgner parfon nom : on leur répondra
fuivant l ’ordre de l ’églife , car pluiieurs dexeux qui
étoient affociez à Julien l’ont quitté pour condamner
Pelage , & fe foumettre au fiege apoftolique ; $£ renonçant
à leurs erreurs, ils ont été jugez dignes d§
miferieorde.
Neftorius ne tint pas grand compte de cette déclaration
qui ne s’adrefloit pas à lu i, & ne le reconnoiffoic
point pour évêque ; mais il prit occafion de ces Pelagiens
qui étoient à C . P. pour écrire au pape faint
Celeftin & tâcher de le prévenir en fa faveur. Voici
les termes de fa lettre : Julien , Florus, Oronce 8c Fabius
, qui fe difent évêques d’Qccident ^ fe font fon-
L i v r e v i n g t - c i n q u 'i e ’ m e . 1;
vent adreffez à l’empereur, fe plaignant de fo u ffr ir ----
periécution , encore qu’ils foient catholiques : ils ont A N
fait les mêmes plaintes devant nous ; 8c aïant été fou-
vent rejettez, ils ne ceffent de crier. Nous leur avons
dit ce que nous pouvions', fans être inftruits de la vérité
de leur affaire ; mais de peur qu’ils n’importunent
davantage l’empereur , & que nous ne nous diviiions
pour leur défenfe , faute de les connoître , quoique
peut-être vous les aïez condamné canoniquement : aïez
la bonté de nous en informer , caries nouvelles feCtes s«*.
ne méritent aucune protection de la part des vrais paf- *• zf-
teurs. Ce difcours de Neftorius n’étoit pas iîncere , &
il ne pouvoit ignorer que les Pelagiens avoient été
condamnez à C . P. par Atticusfon prédeceffeur, huit
ou dix ans auparavant. Auffi montre-t’il le v raifu jet
de fa lettre en continuant ainii :
De-là vient, qu aïant auffi trouvé en cette ville une
altération coniiderable de la vraie doCtrine en quelques
uns, nous emploïons tous les jours pour les guérir
la rigueur & la douceur. C ’eft une maladie approchante
de celle d’Apollinaire 8c d’Arius. Ils réduifent
l ’Incarnation du Seigneur à une elpece de confufion i
difant que le Dieu Verbe confubftantiel au pere ,,
a été édifié avec fon temple, & enfeveli avec fa chair,
comme s’il avoir pris fon origine de la Vierge mere
de Chrift Chriflotocos y & ils difent que la même chair
n’eft pas demeurée après la réfurreCtion ,• mais qu’elle
a paffé dans la nature de la divinité. Ils ne craignent
pas de nommer la Vierge Théetocos y quoique les pefes
de Nicée aient dit feulement que notre Seigneur
Jefus-Chrift s’eft incarné du faint E f p r i t & de la
Vierge Marie ; fans parler des écritures , qui la nom-
• i 1 ?*.
liv . XXIŸ?