
iy o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
--------------- Elle porte que les Orientaux demandent l ’impcff-
A n . 43z . fible , en prétendant qu’il condamne tout ce qu’il a
xviii. écrit avant le concile d’Ephefe. Je conviens, dit-il »
cyniic à Acacc de que le fymbole» de Nicée eft ftiffifant ; mais ce que
c. j<. j’ai écrit n’eft que contre les nouvelles erreurs de
Neftorius ; & fi je le retraite maintenant , il s’en-
fuivra qu’il aura eu raifon , & que nous aurons eu
tort de le condamner & le dépofer. Vous voïez
donc que loin de vouloir la paix , ils nous ramènent
à l’origine de la divifion. Ils devoient plûtôt quand
ils vinrent à Ephefe , condamner avec nous Neftorius.
Car s’ils étoient venus un peu trop tard , qui les
empêchoit de.prendre communication des aites
d’approuver ce que tous les autres avoient jugé ?
Quand nous aurions eu tort en quelque chofe , fa l-
loit-il pour cela dédaigner même de nous parler î II y
avoit trois ans que nous fouffrions les blafphêmes de
Neftorius ; & que nous nous efforcions to u s , & vous-
même de le ramener à la raifon. Enfin le concile
voïant qu’il perfiftoit , même à Ephefe , & qu’il
étoit incurable, opiniâtre & impenitent, l’a privé dus
facerdocc ; mais en même temps le concile a confirmé
la fo i de Nicée. Pour moi , je veux bien oublier
tous les outrages que j’ai reçûs , pour l’amour de
Dieu , le refpeét de l’empereur qui le defire , & l’utilité
de l ’églife , & pardonner tout comme à mes
freres. Mais auifi c’en la volonté de Dieu & de l’empereur,
qu’ils approuvent la condamnation de Neftorius
, & qu’ils anathematlfent fes blafphêmes. Il ne
tient qu’à cela que la paix des églifes ne foit rétablie.
Et parce que quelques-uns m’attribuent inconfidé-’
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rement les erreurs d ’Apollinaire, d’Arius, ou d Euno- s
mius •, je déclare, que par la grâce du Sauveur, j ai tou- A n . 43 2..
jours été orthodoxe -, j’anathematife Apollinaire & tous
les autres heretiques : je confcffe que le corps de Jefus-
C h n ft eft animé d’une ame raiionnable ; qu il ne s eft
point fait de confufion ; que le Verbe divin eft immuable
&c impaffible félon la nature. Niais je foutiens
que le Chrift & le Seigneur Fils unique de Dieu , eft
le même , qui a fouffert en fa chair , comme dit faint
Pierre. Quant aux douze articles , ils ne regardent
que les dogmes de Neftorius, & lorfque la paix fera
rendue aux églifes , & que nous pourrons écrire librement
&c fraternellement, il me fera facile de contenter
tout le monde fur ces articles j car notre doctrine
& notre conduite eft approuvée de tous les
évêques, par tout l’empire Romain , & nous devons
avoir foin d’entretenir auffi la paix avec eux. Au relie,
le tribun Ariftolaiis a tellement adouci les efprits du
clergé d'Alexandrie , & de tous les évêques d’Egypte ,
affligez de ce que les Orientaux ont fait contre moi ;
qu’il m’a fort applani le chemin de la paix. T e lle ,
fut la réponfe de faint Cyrille a Acace de Beree.
Le pape faint Sixte lui écrivit auffi en même temps ; É l j |
apparemment pour l’exhorter a travailler a cette réunion.
La lettre de faint C yr ille fut reçue diverfement par
les Orientaux. Acace de Berée & Jean d’Antioche en
furent contens. Ils trouvèrent qu elle fauvoit la doctrine,
& que faint Cyrille reconnoiffoit fuffifamment
les deux natures en Jefus-Chrift ; & ils crurent que l’on
devoit ufer de condefcendance pour le refte. Acace
écrivit donc à Alexandre d Hieraple de fe trouver a
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