
4§8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
il avoir appris,qu’ il y avoir encore enOrient grand
A h , 4 5 nombrede Neftoriens,& d’Eutychiens, qui s’ana-
thematifoienc reciproquememt.Sainc Léon exhorte
Maxime à tenir ferme dans la foi de faint Pierre
à qui nous a von s , d it - il, fuccedé l'un & l’autre. Ne
fouffrez point que l’on donne atteinte à cette foi
dans leséglifes d’Orient, principalement dans celles
que les canons de Nicé eont attribuées au iiege
d Antioche. J’ai un tel refpeôfc pour ces canons, que
je ne permettrai jamais qu’on violeles par aucune
nouveaute.Confervez foigneufement les privilèges
du troifieme fiege j & fi vous avez quelque chofe à
pourfuivre furcefujet, expliquez-le par vos lettres,
afin que je puiife vous repondre plusprécifement*
L ambition prend fouvent l’occafion de Te glifler
dans lesconciles généraux. Comme dans le concile
d’Ephefe, Juvenal crut pouvoir ufurper la primauté
de la Paleftine , &c établir fa prétention par des
écrits fuppofez : Saint Cyrille s’y oppofa , 8c écrit
ic i pour faire connoître cette entreprife, 8e empêcher
qu elle ne fut autorifée. Nous avons trouvé
dans nos archives l’original de fa le ttré , dont
vous nous avez envoie copie. Que fi mes freres
envoies au con c ile , qui ne regardoit que la fo i,
pnt fait quelque autre chofe, il n’aura aucune force
; puifqu ils auront excede leur pouvoir. Vous verrez
notre attachement au concile de Nicée, parles
copies de la lettre que nous avons envoïée à l ’évê-
que de Conftantinople, pour reprimer fon ambition
, 8c que vous ferez venir à la coanoiflànçe de
tous ups collègues.
La
L i v r e v i n g t - h u i t i e ’ m e . 489 _
La lettre de faint Léon à Theodoret, tertd à le An.
éonibler 8c le confirmer dans le bon parti qu’il avoit
pris. D’abord ces paroles font remarquables. Nous
nous glorifions en nôtre Seigneur, de ce qu’il n’à
permis que nous perdions aucun de nos freres : mais •
ce qu’il avoit auparavant défini par nôtre miniftere,
il l’a confirmé par le conièntement irrevocable de
toute la fraternité: &; a montré que.ee que le premier
de tous les fieges avoit décidé, a été reçû par le
jugement de toute la Chrétienté. Car de peur que le
conièntement des autres fieges, ne parût une flatterie,
ou qu’on pût former quelqu’autre foupçon
fâcheux, il s’en eft trouvé qui ont diiputé iur notre
jugement. Et enfuite : La vérité paroît plus clairement
& s’imprime plus fortement, quand ce que
la foi avoit enfeigné auparavant, eft enfuite confirmé
par l’examen. Car le miniftere facerdotal éclate
manifeftement, quand les premiers gardent l’autorité
, fans diminuer la liberté des inférieurs : & l’examen
tourne à une plus grande gloire de Dieu. O n
voit ici que la décifion de foi prononcée par le pape,
eft examinée par les autres évêques en toute liberté;
& qu’après qu’ils l’ont confirmée par leur conièntement,
il n’eft plus permis d’y toucher. Saint Léon
dit enfuite à Theodoret : Q uoique vous n’a'ieZ pas
befoin d’inftruétion, nous croïons vous devoir
avertir dans l’occafion préfènte, qu’en combattant
les ennemis de l’églifè, nous devons mefurer nos difi
cours avec une extrême précaution. Il ne faut plus
dilputer comme de chofès douteufes, mais établir
avec une entiere autorité, ce qui eft défini dans le
-concile de Calcédoine. Il ne faut laiflèr aux ennemis
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