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-------- —— d’attendre quelque temps , à eaufe d’une grande mala-
A n . 4 31 . die de faint Cyrille. Enfuite faint Cyrille s’entretint
cyr.ep.aii.Acac. avec lui fort au long , fur ce qui s’étoit paifé à Ephefe
5 . p. conc. Eph. c o n t r e . m a j s v o u l a n £ t o u £ oublier , & venir à quelsynode,
e.80, qUe chofefte plus important, il lui demanda s’il apportoit
quelque lettre de Jean d’Antioche ; Paul lui en
rendit une , où il difoit : J’avois toujours eu pour vous
une inclination particulière, même fans vous avoir vu ,
mais ces articles ont été caufe de la divifion. Nous ne
pouvions croire du commencement qu’ils fuifent de
v o u s , tant ils nous paroiifoient éloignez de la doctrine
de Téglife. Vous les avez déjà bien corrigez ; &
nous avez donné de grandes efperances, par la lettre
à Acace , qui a réjoui tous ceux qui aiment la paix de
l ’égli fe. Quand elle fera faite , on s’éclaircira encore
mieux. Mais ce qui nous a le plus réjouis , ç’eft que
vous avez reçu agréablement la. lettre de notre pere
commun, le bienheureux Athanafe, qui fuffit pour
terminer tous les différends. Jean d’Antiochc exhor-
toit enfuite faint Cyrille à concourir à la paix , 'pour
faire cëffer les anathêmes & les perfecutions réciproques
des évêques, la divifion des peuples, & les
infultes des Juifs & des païens. Enfin il lui recom-
mandoit Paul d’Emefe, & le prioitde lui parler avec
autant de confiance qu’à lui-même.
Saint C yr ille ne fut point content de cette lettrç
de Jean d’Antioche , à caufe des reproches qu’elle
tpi ¿eu. p. mj.'coptenoit , plus propres à l’aigrir qu'à l’appaifer,
¿ i. epitt.* d p o n . A in f i , quoique ce fût une lettre de communion , il
ne voulut point la recevoir, & dit.: Ceux qui devraient
nous demander pardon du paffé , veulenç-
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ils nous offenfer de nouveau ? J’attendois plûtôt quel— •
que confolation. Paul d’Emefe affura avec ferment, A n , 43a,
que leur deffein n’avoit point été de l’offenfer, & que
Jean avoit écrit ainfi par fimplicité & par zele pour
la vraie doctrine. Saint Cyrille voulut bien par charité
diifimuler & fe païer de cette exeufe ; mais avant
que d’admettre Paul à la communion des prières eccle-
fiaftiques , il l’obligea à donner fa déclaration par
é c r it , qu’il renonçoit au fchifme. Elle étoit conçûe en
forme de lettre adreffée à faint Cyrille prefent. Paul I cme.ipkfn
y marque , comme en exécution de la lettre de l’empereur
, Jean d’Antiochc & Acace de Berée l’ont envoie
vers faint C yrille , qu’il a trouvé difpofé à la paix,
& qui lui a mis entre les mains un écrit contenant la
fo i catholique dans fa pureté : ce qui é to it , ajoute-
t’i l , le plus important. Et parce qu’il faut auffi regler
ce qui regarde Neftorius : je déclare que nous recevons
l’ordination du très-faint évêque Maximien i
que nous tenons Neftorius , ci-devant évêque de
Conftantinople, pour dépofé : que nous anathema-
tifons les impietez qu’il a enfeignées ; & que nous
embraffons fincerëment votre communion , fuivant
l’expofition que nous vous avons donnée touchant
l’incarnation du Verbe , que vous avez reçûë , comme
votre propre foi ; & dont la copie eft inferée à cet
écrit. Et par cette communion , nous finiffons tous les
troubles excitez de part & d’autre , & ramenons les
églifes à leur première tranquillité. L’expofition de
fo i ne fe trouve plus inferée à cette déclaration ; mais
ce doit être la même qui fut depuis inferée à la lettre
de Jean d’Antioche.