
6 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
1 -* écrivit encore à fon clergé 6c a Ton peuple une lettre,,
A N. 4Ji. 0û ü dit ] Le méchant, la bête qui ne dort point,
va & vient de tous cotez pour attaquer la gloire de
J e fu s -C h rift, mais le malheureux fe frappe lui-même
, & périra avec feâ.enfans. On veut qu il entende
Neftorius , mais c’eft plutôt le démon auteur de toutes
les herefies : quoiqu’il puiiFe avoir voulu marquer
par cette énigme les cabales du parti contraire. Juve-
S"r. y... * 34. nal de Jerufalem arriva cinq jours après la pentecote
avec les évêques de Paleftine, entre lefquels etoit Pierre
, autrefois nommé A fpeb ete, que Juvenal avoit
ordonné premier évêque des Sarrafins a la priere de
S. Euthymius ; parce que ces Sarrafins ou Arabes du;
defert campoient toûjours, on le nommoit leveque
des c amp s e n grec Parembolm. Saint Euthymius lut
ritas.Eatb.f. recommanda en partant de s attacher a faint C y r i e
ff'I g d j j j l & à Acace de Melitine , & de fuivm toûjours leurs-
fentimens. Saint Euthymius avoit été lui-meme en
fon enfance difciple d’Acace. Flavien de TheiTaloni-
que avec les évêques de Macedoine arrivèrent aulli a-
temps à Ephefe.
Mv.nr. Hv. «j Mais Jean d’Antioche , & les Syriens fe hrent attendre
long-temps. Ils prétendoient qu’il leur etoitt
impoffible de fe rendre à Ephefe au jour marque |
c’eft-à-dire , à la pentecôte. Car les évêques ne pou-
voient quitter leurs eglifes avant le nouveau dimanche
ou le dimanche du renouvellement. C eft ainu
que les Orientaux appellent encore le jour de l octave
de pâques , auquel les nouveaux baptifes quit-
toient l’habit blanc & recevoient la bénédiction de
Tévêque. C e dimanche étoit cette annee le z 6 .
vril.. Il falloit commencer par s’aifembler. a Antioche»,
L i v r e v i n g t - c i n q t j i e ’me . 6-j
dont quelques-uns de ces évêques étoient éloignes de ' ^
douze journées : ils ne pouvoient donc s’y trouver
que le huitième de Mai. D’Antioche à Ephefe il y avoit
trente journées : ainfi quand ils n’auroient féjourné à
Antioche qu’un feul jour , ils ne pouvoient arriver à
Ephefe que le huitième de Juin , le lendemain de la
Pentecôte. C ’eft ainfi que les Orientaux s’exeufoient
depuis.
Tandis quon les attendent, les évêques aflemblés
à Ephefe traitoient la queftion de l’incarnation dans
leurs fermons & dans leurs-converfations particulières.
Nous avons un fermon de faint Cyrille prononcé en c L,i‘rar-
ce temps-là, où d’abord il donne de grandes louanges t«»>. 5
^ lt/ • 1 r 1 • '1 1 Cyr.part.
aux eveques anembles : puis'11 taluë avec eloges là 37?.
ville d’Ephefe , l’apôtre faint Jean , dont les reliques
y repofoient, 6c lafainte Vierge Marie dont il releve
toutes les grandeurs, répétant à chaque article le titre
de mere de Dieu. Il vient enfuite à Ne ftor iu s , & dit Fé *•
qu’en vain il fe confie aux comtes & aux autres ma-
g iftra ts, qui le protègent, étant gagnés par fes pré—
fens. Il lui reproche fes blafphêmes, pires que ceux des
J u ifs , des païens, & de tous les autres heretiques , 6c
emploie contre lui les expreftions les plus fortes, comme
contre un ennemi déclaré de l ’églifc, qui a méprifé
les avis falutaîres qui lui ont été donnés. Saint Cyrille
en prend à témoin le pape S. Celeftin , qu’il qualifie ?• >**• E>
de pere , de patriarche & d’archevêque de toute la terre
, & conclut que Neftorius doit être dépoté du fa-
cerdoce. En ce fermon il fait mention d’im autre, p->S!- *•
qu’il avoit prononcé le jour précèdent, où il parloit de
la perdrix allégorique, dont fait nrention le prophète /«■«».▼
Jeremie,
I ij
431.
brevl
. oper.
a. tfag.