
A n . 443,
Jip. §¡uefn. fojí.
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Sup. liv. x x i i i .
»•35.
Epifi. al- i*
H i s t o i r e E c c e e s i a s t i q j j e .
fecours à Pafchafin évêque de Lilybée , par Silanus
diacre de l’églife de Palerme : avec des lettres de con-
folation 5 &¿ en même temps il le confujta fur le jour
de pâque del’année fuivante 4 4 4 . comme il avoir déjà
confuiré faint Cyrille d’Alexandrie. Pafchafin répondit
au pape : Q u ’après avoir bien examiné la queftion ,
& calculé exactement : il avoir trouvé comme fainç
Cyrille , que le jour de pâque de l’année fuivante ,
de voit être le dimanche neuvième des calendes de
Mai ; c’eft-à-dire , le vingt-troifiéme d’Avril : dont
il explique les raifons. Il y fait mention du miracle
d’un baptiftere de Sicile, arrivé l’an 417. fous le pontificat
de Zofime.
La même année 443. faint Léon écrivit aux évêque?
de Campanie , de Picenum , de Tofçane Sç-ide toutes
les provinces fuburbicairçs , une lettre décretale,
Picenum eft aujourd’hui une grande partie de la
marche d’Ancone. Trois évêques, Innocent, L egitime
&c Segece , furent chargez dç porter dans les
provinces cette déçretaje : qui apparemment étoit
le réfultat d’un concile. Elle reprend divers abus,
Que l’on éleVoit au plus haut rang du facerdoce
des gens de condition fervile , ou engagez à des
devoirs incompatibles avec le fervjce de l’églife ; &ç
quelquefois malgré leurs maîtres ; que l’on ordon-
noit des bigames : qu’il y avoit des clercs qui prenaient
à ufure , ou fous leur nom , ou fous des
noms empruntez , quoique l’ufure fut défendue
piême aux laïques. Le pape ordonne que tous ces
abus foient retranchez , fous peine aux évêques conT
î,revçnans>d’êçre interdits & priyez de fa communion,
&c il
& il leur recommande d’obferver les décrets de faint ^
Innocent & de fes autres predeceffeurs. La datte eft § 443'
du fixiéme des ides d’Oétobre , fous le confulat de
Maxime & de Paterne , c’e ft - à -d ir e , du dixième
d’Otftobre 443.
Entre ceux que la défolationde l’Afrique & la crain- M^Jc" cnt
te des Vandales fit paiïer en .Italie , il y eut grand f | W ’ à
nombre de Manichéens qui fe refugierent à Rome,
& s’y cachèrent quelque temps. Mais S. Léon les dé- Troff. chr. an-
couvrit, & en avertit fon peuple en plufieurs de fes
fermons : les exhortant à les dénoncer par tout à leurs c.
prêtres ; c’eft-à-dire , à ceux qui étoient diftribués
dans les titres des differens quartiers. Il donne ces deux
marques pour les connoître ; qu’ils jeûnent le dimanche
en l’honneur du foleil , & au mépris de la refur-
reétion de J. C . & le lundi en l’honneur de la lune ;
& que recevant'la communion avec les fideles, ils ne
prennent que le corps de notre Seigneur, & non point
le fang -, parce qu’ils abhorrent le vin. Il reprend auili
une fuperftition, qui femble être venue d’eux ; que
plufieurs fideles entrant dans la bafilique de S. Pierre,
après avoir monté les degrés, fe retournoient pour
faluer le foleil levant.
Saint Léon aïant donc par fes diligences découvert
grand nombre de Manichéens, il y en eut qui abjurèrent
dans l’églife publiquement & par écrit, & furent al- *»
reçûs à penitencc. D ’autres qui demeurèrent opiniâtres
, furent condamnés par les juges feculiers au ban-
1 niflement perpétuel, fuivant les loix de empereurs.
„Mais pour faire mieux connoître au peuple leurs erreurs
& leurs infamies : le pape fàint Léon en fit une
obfervation juridique. Ilaifembla plufieurs évêques & 1
Tome VI. K k