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~ ~ révéla ce qu’il avoir dans le coeur, & que vous difrés à
431* tous ceux qui venoient à votre cellule : Prenés garde
out- à vous, mes freres , il eft arrivé en cette ville une méchante
b ê te , & qui nuira à beaucoup de gens par fado
d:rine.
Les Orientaux de leur côté députèrent huit évê-’*
ques j Jean d’Antioche , Jean de Damas , Himerius
de Nicomedie , Paul d’Emefe , comme vicaire d’A-
cace de Berée ; Macaire de Laodicée , vicaire de C y -
c,ne. tps f . rus de Ty r , Apringius de Calcide , vicaire d’Alexandre
d’Apamee -, Theodoret de C y r , vicaire d’A lexandre
d’Hieraple , Helladc de Ptolemaïde : La
procuration dont ces députés furent chargés eft très-
generale , & porte un plein pouvoir de faire tout ce
qu’ils jugeront à propos , foit devant l’empereur ,
foit dans le con iifto ire , dans le fen a t, ou dans u a
concile : avec promeffe de ratifier tout ce qu’ils auront
f a i t , & de foufcrire leurs conventions , même
fynodalement. La feule exception eft contre les
chapitres de faint Cyrille , que l’on défend de recevoir.
Alexandre d’Hieraple fouferivit le premier
avec la même reftri£tion : puis Dorothée de Mar-
cianople. Avec ce mandement, les députés furent
chargés d’une requête à l’empereur ; dans laquelle ,
fans parler des dépofitions de Neftorius & des antres
, ni des aéles du concile , ils témoignent être
fort en peine à caufe des articles de Cyrille ; & conjurent
l’empereur par tout ce qu’il y a de plus fa in t ,
de veiller à la confervation de la f o i , dont ils le
font juge , & d’obliger leurs adverfaires à en traiter
en fa prefence par écrit : foutenant , comme il eft
v r a i , qu’on ne peut fouffnr dans l’églife deux doGL
i v r e v i n g t - s i x i e ’m e . 14 ?
trines différentes. Ils fe plaignent en paffant des en-
treprifes de Juvenal de Jerufalem , fur la Phenicie Si
l’Arabie -, & demandent la liberté de retourner à leurs
églifes, ii la queftion de la foi ne peut être alors terminée.
Après que les députés furent partis , l’empereur
envoïa ordre à Neftorius de, fe retirer d’Ephefe , lui
permettant d’aller où il voudrait. Il demanda de fe
retirer au monaftere de faint Euprepius près d’A n tioche
, où il avoit été élevé dans fa jeuneffe : ce qui
lui fut accordé , avec les voitures & les commodités
neceffaires pour l’y conduire. Nous avons la lettre
qui lui en fut écrite par le préfet du prétoire Antio-
ch us , & fa réponfe pleine d’actions de grâces : di-
fa n t , que rien ne lui eft plus honorable que d’être
éloigné pour la religion : il demanda feulement que
les écrits de C yrille ( il veut dire principalement
fes douze articles ) foient nottés par des* lettres de
l’empereur , de peur que les fimples ne foient fur-
pris.
Quand les députés des deux partis furent arrives-
a Calcédoine, on les y fit demeurer 5 & on ne permit
ni aux. u n s , ni aux autres , d’entrer à Conftan-
tinople , de peur d’exciter fédition. Les Orientaux
étant arrivés à Calcédoine, apprirent par bruit commun
, que Neftorius avoit été éloigné d’Ephefe ; ce
qui les affligea f o r t , voïant que fa dépofition étoic
-confirmée. C ’eft ce qu’ils écrivoient à ceux de leur
parti l'onzième du mois Macédonien Gorpiée , c’eft-
à-dire, le quatrième de Septembre ; Si que ce jour-
là , ils attendoient l’empereifr , qui devoit venir à
la maifon de Kufin près de Calcédoine , & y en-
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A n . 43Î.
Septembre.
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