
Sff H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
^ uns fe qualifient évêques par la grâce ou par la mife^
1 • ricorde de Dieu : quelques-uns évêques de l’églifè ca^
*5' Jum‘ tholique d’un tel lieu. Il y en a qui fouferivent par la
main d’un prêtre : l’un aïant mal à la main , d’autres
t-j48.e. étant malades. Quelques évêques arrivèrent au concile
après cette première feflion j & fouferivirent
auffi -, en forte que Neftorius fut dépofé par plus de
deux cens évêques : car quelques-uns tinrent la plâ-
tpiffi. cjrr. 10.5. ce de ceux qui ne purent fe trouver à Ephèfe. Telle
fut la première féifion du concile , qui dura depuis
le matin jufqua la nuit fermée : quoique ce fût aux
plus longs jou rs , c’e ft-à -d ire , le vingt - deuxième
Juin ; Si qu’en ce jour le foleil fe couche à Ephefe à
fept heures onze minutes. Le peuple de la ville demeura
du matin au foir à attendre la décifion du
concile ; & quand ils apprirent que Neftorius étoit
depofé , ils commencèrent tout d’une voix à donner
des benedi&ions au concile , Si à louer Dieu de ce
que 1 ennemi de la foi étoit tombé. Au fortir de l’é-
glife , ils conduifirent les évêques avec des flambeaux
jufqu a leurs logis , & les femmes portèrent
des parfums devant eux. On alluma beaucoup dé
lampes dans la ville , & on témoigna une grands
joie.
A 14?. j\e lendemain vingt-troifiéme de Juin, on fit lignifier
à Neftorius la fentence de fa dépofition, en ces
termes : Le faint concile aftemblé à Ephefe par la grâce
de D ie u , & l’ordonnance de nos très-pieux empereurs:
A Neftorius nouveau Judas.Sçache que pour tes
dogmes impies & ta défobéiffance aux canons, tu as
été dépofé j>ar le faint concile , fuivant les loix de le ,
g li fe , Si déclaré exclu de tout degré eçclefiaftique le
L i v r e v i k c t - ç i n q u i e ’m e . § 7
vingt-deuxième jour du prefent mois de Juin. La ' ™
fentence fut affichée dans les places , & publiée par 431'
les crieurs. Le même jour le concile écrivit à Eucha-
rius défenfeur de l’églifc de Ç . P. aux prêtres , aux
économes & au refte du cle rg é , pour leur fignifier la
dépofition de Neftorius faite le jour précèdent, leur
recommandant de conferver tous les, biens de l’égli-
f e , pour en rendre compte au futur évêque de C . P.
qui fera ordon né, dit la lettre , fuivant la volonté
de Dieu , & la permiifion de nos très-pieux empereurs.
En même-temps faint C yrille écrivit à l’abbé D al- ^ xriit |J|
maçe , & à ceux qui étoient de fa part à C . P. fçavoir D a lm a c e S c c .
les évêques Macaire Si Potamon ; deux de ceux que
le concile d’Egypte avoit députés à Neftorius l’année
précédente : car les deux autres Theopempte Si
Daniel étoient à Ephefe. Il y avoir auffi deux prêtres
de faint Cyrille à C . P. Timothée Si Ëuloge. La lettre
eft donc adreiTée à ces cinq , les évêques Macaire
Si Potamon , l’abbé Dalmace , les prêtres Timothée 8§^
Si Euloge. L’abbé Dalmace étoit de tous les moines
de C . P. le plus renommé pour fa fainteté. Il avoir Menoiog• j. Aug<
porté les armes fous Theodofc lç grand, Si fervi dans
la feçonde compagnie de fes gardes , vivant dès lors
dans la pieté. Pour mieux fetvir Dieu , il quitta fa
femme Sç fes enfans , excepté fon fils Faufte, avec
lequel il alla trouver l’abbé Ifaaç , Si embraffa la
vie monaftique fous fa conduite, ifaaç avoit habité
le défert des fon enfance, Si pratiqué toutes fortes
de vertus •. ce fut lui qui prédit la mort à l’.empereur pÉ § a
Valons. Sous fa conduite Dalmace. vint à un fi haut
degré de p e r fe& ion , qu’Ifaac en mourant l ’établie