
An. 4j3 irréprochable, à qui S. Jean-Baptifte apparut deux
fois en fonge , vers le commencement de Février;
8c un de fes moines nommé ifaac appetçût du feu
fucZ,h ^ à la porte de la caverne. Marcel fut encore av e r ti,&
chef conduit par une étoile de feu, jufquesaune voûte
qui étoit dans la caverne, 8c fous la quelle il trouva
l ’urne où étoit le ch e f de S. Jean, aïant encore fes
cheveux il alluma une lampe , brûla de l’encens &
adora D ieu , avec unejoïe mêlée de crainte. Puis il
fe joignit avec deux abbés de fon voifinage, Genna-
de 8c Cyriaque; 8c tous trois enfeinble, ils allèrent
trouver Utanius évêque d’EmefeSc lui rapportèrent
ce qu’ils avoient vû. Il leur recommanda le fecret ;
8c le lendemain il vint à la grotte avec les prêtres ¡te.
les diacres. Il leva l’urne avec le ch e f, qui étoit dedans;
& l’apporta dans la facriftie de l’églife: en attendant
qu’on en eût bâti une nouvelle pour cette
relique. Cette tranilation fe fit le mardi v ingt-qua-
triémeFevrier 453. On bâtit enfuite uneéglife au
monafterede la caverne, & le ch e f de S. Jean .y fût
transféré en proceifion le v ingt-fixiéme d’Oétobre
lame fme année.De puis ce temson n’a plus parlé de
supxix, ».49. la tranilation du chef de faint Jean à C . P. fous le
grand Th eod o fe , foit que l’on ait reconnu, que ce
n’eftoit pas le ch e f de S. Jean-Baptifte, ou par quel-
jhvenai reubü que autre raifon.
à jeruiàiem. L’empereur Marcien ne fe contenta pas de la
douce corredtion qu’il avoit faite aux moines fe-
‘ 9' duitsdePaleftine;ildonnaordreaugouverneurDorothée
de prendre le faux évêque Theodofe pour le
punir ; mais il échapa & s’enfuît au mont Sina.
Plufieurs de fes complices; non feulement des fecu-
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iiers , mais des moines, furent châtiez de punition .
corporelle.Theodofe étant chaffé, Juvenal rentra
dans fon fiege au bout de vingt m o is , c’eft-à-dire,
au plutôt, enJuillet45 3-^ dépofaauffi-tôt tous ceux
que Theodofe a voit ordonnés ; 8c tint un concile ,
d’où il éc riv it une lettre fynodale, adreflee à tous
les abbés 8c les moines de Paleftine , pour leur déclarer
que le concile de Calcédoine n’avoit fait que
confirmer la foi d eN ic é e , 8c les raiTurer contre les
calomnies des fchifmatiques. Cette lettre fût fouf-
crite par Juvenal de Jerufalem, Irenée de Cefarée,
Paul de Parale 8c tous les évefques des trois Palefti- Mo. i;,
nés. L’empereur Marcien écrivit à ce concile, pour
déclarer encore fa foi, 8c exhorter les évefques â ramener
les peuples, 8c particulièrement les moines
feduits par les calomnies de Theodofe. il marque
qu’il écrit à l’évefque Macaire, aux abbés 8c aux
moines du mont Sina, où ils ’étoit retiré pour leur
découvrir fes crimes, 8c les precautionner contre
fes artifices.
Les fchifmatiques publioient, que faint Léon x l v.
n approuvoit pas le concile deCalcedoine, fous pré-
texte qu’il n’avoit pas voulu recevoir le canon, fait du ^ '¡l'en
faveur de l’évefque de Conftantinople.il eft vrai
que la lettre de S. Léon â Anatolius, auroit pûles Le°'efeS s^<^
défabufer facilement; mais Anatolius n’avoitgarde
de la publier ;8c on l’accufe mefme d’avoir répandu
cette calomnie. Elle fit tant d’impreftîon, que l’empereur
Marcien exhorta faint Léon à s’en expliquer
nettement. Il croïoit l’avoir ailes fait, avant le concile,
par fa lettre à Flavien: 8c depuis, par celles qu’il
avoit écrites à l’empereur, à l.’imperatrice8c à Ana-
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