
Lib. n i . ep.
Lib. i l . ep. 5 1 .
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A u tre s pou rfu ite s
co n t re les f c h if -
m a t iq u e s .
Coll. Lup. c. 1 4 1 .
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Z 0 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
blir les -dogmes de la religion. Il y en a de difcipline,
pour infhuire lesecclefiaftiques 8c les évêques mêmes,
8c en particulier pour les moines. Enfin il y en a de
morale, pour 1 inftrmStion des laïques, de tous états &
de toutes conditions.
Etant confulte fur 1 effet du baptême des enfans,
il répond : que c’eft en avoir une idée trop baffe , de
croire qu’il ne fert qua purifier leur ame de la tache
contra&ée par le péché d’Adam. Il l’orne de p lu s , de
quantité dé grâces furnaturelles par la régénération ,
la fanéfification & 1 adoption : l’homme devient un
même corps avec Jefus- C h n ft , 8c eft uni à fa chair,
par la participation des faints myfteres. C ’eft qu’on ne
donnoit point le baptême fans l’euchariftie , même
aux enfans ; 8c 1 on tenoit 1 un & l ’autre neceffaire pour
le fa lu t, comme il dit dans une autre lettre.
Le premier ordre de l’empereur contre les Orientaux
fchifmatiques n aiant pas eu grand effet, il y en eut un
fécond contre quatre évêques en particulier ; Hellade
de Tarfe , Maximin d’Anazarbe, Alexandre d’Hie-
raple , & Theodoret ; portant qu’ilscommuniquaffcnt
avec Jean d’Antioche , ou qu’ils quittaffent leurs
églifes. Cet ordre fut adreffé par le comte Titus v icaire
d’Orient, à Denis maître de la milice , qui le lignifia
à chacun des quatre évêques. Hellade eut aullï
avis' de Conftantinople par fes correfpondans , que
Proclus etoit en grand crédit ; 8c qu’il devoit envoïer
a Jean d Antioche fa lettre fynodique, avec des lettres
de 1 empereur ; afin que ceux qui ne les recevroient
point,ruffent chaffez de leurs églifes. Hellade fit part
de ces nouvelles à Melece de Mopfuefte , lui demaa-
L i v r e v i n g t - s i x i e’ m e . zoy
dant ce qu’il falloit faire. Melece répondit ; qu’il ne “fi-
pouvoir reconnoître pour évêque, ni Proclus, ni Jean
d’Antioche ; 8c que quand tout le monde fuivroit la
vanité du ficcle prefent, il étoif refolu de garder fa
confcience pure. Il dit ailleurs : Depuis l’union de Jean
avec C y r ille , je n’ai reqû qu’une fois de fes lettres par
un magiftrien -, mais je les jettai au vifage du porteur ;
en forte qu’il n’ofa pas même demander réponfe. Auffi
ce Melece fut un de ceux qui perfevererent dans le c-m-
fchifme jufqu’àla fin.
Le comte Titus écrivit à T h eo d o re t, & en même c. 14^
temps aux moines, 8c en particulier aux trois plusil-
luftres d’entr’eux , faint Jacques de Nifibe le jeune ,
faine Simeon ftilite 8c faint Baradat. La lettre à Theodoret
portoit ; que s’il ne confentoit à la paix , il fe-
roic chaffé, & un autre ordonné à fa place. Il ne fit
que rire de cette menace ; mais il fut fort touché des
inftances que les faints moines lui firent pour la paix ,
& de leurs reproches. D ’abord il en fut irrité , 8c prêt
de dépit à quitter la ville & la province*, & à fe retirer
en quelque folitude , pour îentrer dans la vie monaf-
tique ; mais ces faints moines lui promirent de l’accompagner
, pour conférer tous enfemble avec Jean
d’Antioche en un lieu nommé Gindare , àmy-chemin
de C y r & d’Antioche : car Theodoret ne vouloit pas
aller à Antioche , de peur de communiquer trop ouvertement
avec Jean. Il fit part de tout ceci à Alexandre
d’Hieraple , qui lui répondit : J’apprens que
l ’herefie de ceux qui font Dieu paflible prévaut à C onftantinople
8c à Antioche , où on la prêche ouvertement.
Il nomme ainfi la dodtrine catholique. Je fuis
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