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L e ttre s de faint
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244. H i s t o i r e E c g l e s i a s t i q u e .
à moi, & vos travaux font voir la iïncerité de votre
ferment ; mais afin que votre amitié- foit perpétuelle
, je veux que vous embraiïiez ma religion. Se-
baftien , trouvant une invention convenable pour
le frapper , demanda que l’on apportât un pain blanc :
puis le prenant entre fes mains, il dit : Pour rendre
ce pain digne de la table du r o i , on a premièrement
feparé le Con de la farine , & la pâte a
paifé par l’eau & par le feu. Ainfi dans h’églife catholique
, j’ai paifé par la meule & par le crible ,
j’âi été arrôfé de l’eau du baptême,. & perfectionné
par le feu du faint-Efprit. Qu’on rompe ce pain :
qu’on le.- trempe dans l’eau , qu’on le repaîtriiTe &c
qu’ori le remette au fo u r , s’il en devient, meilleur,
je ferai ce que vous voulés. Il vouloir par cette parabole
, montrer l’inutilité d’un fécond baptême.
Genferic l’entendit bien, & ne fqut qu’y répondre.
G’elf pourquoi il chercha enfuite un autre prétexte
pour faire mourir le comte Sebaftien ; & il fe
trouve en quelques: màrtyrologes honoré comme
martyr.
Gn rapporte à cette défolation de l’Afrique deux
lettres de faint Léon , qui font fans datte la première
aux évêques de la Mauritanie Cefarienne : la fécondé
à-Ruftique-de Narbonne. Saint Léon aïant
été fou vent averti par ceux qui venoient de Mauritanie
, qu’il s’y fai foit des ordinations irregulieres ,
donna commiflion à l’évêque Potentius, qui alloit
de Rome en cette province , de s’en informer, & le
chargea d’une lettre aux évêques de la province,
que- nous n’avons plus. Potentius envoïà au pape
une ample relation de l’état de ces églifes : ce qui
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l ’obligea d’écrire la lettre que nous avonsv Saint ■
Léon y marque d’abord, que les troubles du tempsr
ont donné occafion à ces défordres , qu’il explique
en particuliet Plufieurs évêques avoient été élûs
par brigue ou par tumulte populaire. On a.voit élu
des bigames, des laïques ,, des heretiques convertis :
quoiqu’il foit neceffaire d’éprouver dans les ordres f e
inférieurs ceux, qui doivent être evequesc- afin de
s’aiTurcr non feulement de leur capacité , mais, de
leur humilité. Il décide , que-les bigames doivent
être dépofés & exclus , non feulement de lcpifco-
p at, mais, de la prêtrife & du diaconat ; & il compte
pour bigames, ceux qiii ont époufé des veuves. A
plus forte raifoii-, ajoufe-t-iL ,;. on doit dépofer celui
; qui, comme on nous a rapporté , à deux femmes
à la fois , ou qui en a époufé une autres*, après que
la ficnne l’a- quitté. Quant à ceux qui ont été ordonnés
étant fimples laïques , le pape leur permet de
demeurer évêques-, r faris que cette difpenfc puiilc
être tirée à confequence , au préjudice des décret^
du faint fiege ,. & des fiens en particulier. Ce qui
marqüe,-, que cette décrétais n’eft pas la première
de faint Léon: 5 -mais les, autres peuvent avoir ,étq
perdues. Il conferyc dans fon iiegc Donat de Sali- p#
cine, qui s’étoit converti avec,fon peuple de l’herefie
des Novatiens , & Maxime Donatifte converti , quoi-
. qulil eut été ordonné laïque , majs ai la charge , , que
l’un & l’autre donneia fa profeifion de foi par écrit», r.7.
Quant â Aggar & Tiberienmqui,avouent été(*ardon-
nés avec des, féditions. violentés , étant fimples laïques
: il en laide le jugement aux. évêques des lieux ,
fe refervant toutefois à décider funleur, rapport^ il y,
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