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X X I I I .
Commencement
d’Eoty-
ches. -
304 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ceux qui attaquoient infolemment les vivans 8c Iê$
m o r ts , font confondus ; étant obligez à fe défendre
eux-m êm e s , & à enfeigner le contraire de leur doctrine
precedente : car perfonne n’ofe plus d ire , qu’il
n ’y a qu’une nature de la divinité & de l ’humanité:
mais on confeife que le temple & celui qui y h a b ite ,
e ftu n feu l Fils Jelus-Chrift. T e lle eft la fameufe lettre
d’Ibas à Maris.
Ibas de fon côté demanda qu’on fît lire une lettre
écrite en ià faveur au nom de tout le clergé d’E d e ffe ,
& adreffée aux deux évêques juges, Photius 8c Eufta-
the. Elle marquoit le blafphême dont il étoit accufé,
8c proteftoit que jamais iîsn ’avoient rien oüi dire de
femblable,ni à lu i , ni à aucun autre.Elle finiffoit ainfi:
Nous vous fupplions de nous renvoyer au plutôt n ô tre
évêque > principalement à caufe de la fête d ep â -
que qui approche ,'où fa prefence eft neceffaire, pour
les catechefes 8c le baptême. O n vo it par là , que cette
lettre avoit été écrite pour l’affemblée de T y r . Elle
étoit fouicrite par foixante-un clercs ; fçavoir ; treize
prêtres, trente-fix d iacres, onze fous-diacres, 8c un
Ieéteujr. Il eft marqué de plusieurs, que leur fouf-
cription étoit en Syriaque. C e q u i montre que les
deux langues, la Greque 8c la Syriaque, étoient
en ufage dans cette églife. Sur cette déclaration jointe
à tout le re fte , Ibas fut renvoyé abfous à Beryte ; mais
nous n ’avons pas la fin des aétes de cette affem-
blée.
Eutychés , qui agiffoit de concert avec Uranius
dans fes pourfuitescontre Ib a s , fut lu i-m êm e le ch e f
d’une herefie, oppofée à celle de Neftorius. Il étoit
prêtre 8c abbé d’un monaftere de 300. moines, prés
d e C .P .
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cie C . P. Il avoit été un des plus ze lez adverfaires de
N e fto r iu s , 8c les amis de S. C y r ille le comptoient ent
r e ceux qui pouvoient agir utilement pour la d é fende
de la fo i. Cette année même le pape S. Léon aïant
xeçû de lui une lettre , par laquelle il lui m an d o it,
q u e le Nc ftorianifme reprenoit de nouvelles forces :
lui écrivit pour approuver fon zele & l’encourager. La
lettre de S. Léon eft du premier de Juin , fous le co n -
iu la t de Poftumien 8c de Z e n o n , c ’e f t - à -d ir e , l ’an
4 4 8 . Mais les Neftoriens dont Eutichés fe plaignoir,
é to ien t en effet les catholiques ; comme il paroît par
une lettre fynod ale de Domnus d’A n tio ch e à l’empereur
T h eo d o fe . Il y aceufe Eutychés de renouveller
l ’herefîe d’Apo llinaire , en difant que la d iv in ité du
fils de Dieu 8c fon humanité ne font qu’une n a tu re ,
8c attribuant les fouffrances à la divinité ; & fe plaint
qu’il anathematifoit Diodore d eT a r fe 8c T héodore de
M o p fu é fte , qui avoient défendu la fo i contre A p o llinaire.
Eufebe évêque de Do rylée en P h ryg ie , avoit auffi
été un des plus zelez adverfaires de Neftorius. C ’e ft
le même qui publia une proteftation contre lui à C .P .
n ’étant encore que laïque & avocat en 4 19 . La co n formité
de fentimens l ’avoit lié d’une^étroite amitié
avec Eutichés ; mais enfin il reconnut par fes conver-
fa t io n s , qu’il outroit la matière , & donnoit dans
Pherefie oppofée. Il effara long-tems de le ramener,
8c le trouvant opiniâtre ; non-feulement il renonça à
fon amitié-, mais il fe rend it fon aceufateur. Il prit oc-
cafion d’un concile de trente évêques, qui fè trouvant
à Conftantinople, s’ y étoient affemblés pour terminer
un différend entre Florentius évêque de Sardes, mé-
Tomc V I . Q^q
A n . 4 4 S .
Libe r, br ev. c. n .
C o ll. lu,p. c. 2.o .
Sup. x x v 1 . n. 1 0 .
Léo. -ep. 19 . u l. 6,
Tacund. T 1 il» %
5-
Sup. x x v . n.