
Mart» 8* Janu»
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S id oniu s é v ê q
u e de C le r m
o n t .
Sidon» v i . epift.
$ ad Bit fil.
Greg. Tur. u .
■biji c. 2,5.
578 H i î t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
étoit avec eux. Il inftruiioit fes difciples par fon
exemple plus que par fes paroles, 8c leur recom-
mandoit fur tout l’imitation des anciens 8c l’éloi-
gnement du iîecle. Excepté les fê te s , il ne man-
geoit qu'après le foleil couché, Ôc en carême une
fois lafemaine. Ildormoit tout vêtu fur un ciliceé-
tendu fur le pavé de fon oratoire : il marchoit toujours
nuds pieds, même lorfque le Danube étoit g e lé.
Il prédit le jour de fa mort deux ans auparav
a n t , & avertit fes difciples que tout le peuple du
païs paiferoit dans une province Romaine i leur
ordonnant de le fuivre 8c de tranfporter fon corps.
Il mourut en 481. le huitième de Janvier, jour auquel
l’égliie honore fa mémoire.
Evaricroi des Gothsen Efpagne, étendoit tant
qu’il pouvoir fa frontière dans les Gaules, ôc comme
Arien paffionné,il perfecutoit la religion catholique.
il empêchoit d’ordonner des évêques à la place
des morts : Il en exiloit d’autres, enforte qu;il n’y
en avoit point à Bourdeaux, à P erigueux, à R odés,
à Limoges, à Mende, à Bafas, à Cominges, à Auch;
ôc faute d’évêques, on n’y ordonnoitni prêtres, ni
miniftres inférieurs. Les peuples abandonnez é-
toient au defefpoir. Les églifes tomboient en ruine,
les toits fondoient,les portes n’étoientplus fermées,
mais feulement bouchées par les ronces.qui y croif-
foient Lesbeftiauxcouchoient dans les vcftibules
des églifes , 5c mangeoient l’herbe qui croiifoit autour
des autels. Les aifemblées devenoient rares,
non feulement à la campagne, mais dans les églifes
même des villes. C ’eft ainii qu’en parle Sidonius,
qui voyoic ces miferes de fes y eux.
L i v r e v i n g t - n e u v i e ’m e . 579
Il étoit de la première noblefle des Gaules', où fon
pere 8c fon ayeulavoient commandé comme préfets
du prétoire. Il naquit à L yon , ôc futinftruit
dans les lettres 8c lesfciences par les meilleurs maîtres
, enforte qu'ildevintun des plus fameux de fift
tems,pour l’éloquence ôc la poëfie.L’empereur An-
themius le fit préfet de Rome 8c patrice. Il époufa
Papianille fille de l'empereur A v itu s , ôc en eut un
fils nommé A p ollin aire , ôc deux filles, Rofcia ôc
Severiene. Après la mort d’Eparehius évêque de
Clermont en A uv e rgn e , il fut élu malgré lui pour
remplir ce fiége étant encore laïque vers l’an 471.
Il étoit fort charitable , ôc même avant fon épifco-
pat il détournoit fouvent à l'infçû de fa femme fa
vaiffelle d’a rg en t, pour la donner aux pauvres. On
loüe auifi la charité de fon beaufrere le fenateur Ec-
dicius,fils del empereur A vitus. Carie roïaume des
Bourgignons fut alors affligé d’une grande famine
, les Goths aïant ravagé le païs ôc brûlé les bleds ;
enforte que le peuple fe difperfoit en divers païs,8c
perfone ne faifoit l aumône. Alors Ecdicius envoïa
par les villes de fon voifinage fes domeftiques, avec
des chevaux 8c des chariots pour lui amener les pau-
vres; il en retira ainfi plus de quatre m ille de l’un ôc
d e l autre fexe, qu il logea dans íes maifons, ôc les
nourrit pendant tout le tems de la fteriiité. Puis l’abondance
étant revenue, il leur fournit encore des
voitures Ôc les renvoya chacun chez eux.
S. Patient evequede Lyon fe fignala dans la m ême
famine ôc non contenc d’affiiter ion peuple ôc
ceux de fa connoiifance,il étendit fes liberalitez juf-
qu a 1 extremite des Gaules. Il envoïa par leRône
D d d d ij
Vita Sidon. per
Sirm•
v i . Epifl, i . fâ»
ibi Sirm»
Greg. Tur. 1 1 .
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t. 1 4 .
X X X V I I .
S . P atient é v ê q
u e de L y ôn .
Sidon, v i . epifi»
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