
3 j i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j c j e :
r a , que c’étoit le fentiment du fiege apoftolique?
Mais le Diacre Hilarus ajouta : cela eft conforme
aux lettres que le fiege apoftolique vous a écrites;6c
iî vous les faites lire , vous verrez, qu’elles font conformes
à la vérité. Toutesfoison n’eût point d’égard
à fa remontrance.
Au contraire Diofcore aïant pofé fon prin cipe,
en tira la confequence qu’il prétendoit, 8c dit : Le
faint concile de Nicéc, 6c le faint concile d’Ephefe
ont expofélafoi, 6c ordonné, que quiconque diroic
autre cliofeferoit condamné. Vous voïez d’ailleurs,
que Flavicn ci-devant évêque de CP. 6c Eufebe de
Dorilée ont tout renverfé, 6c caufé du fcandale dans
toutes les églifes. Il elt donc clair, qu’ils fe font eux-
mêmes fournis aux peines ordonnées par nos peres.
C ’eft pourquoi en confirmant leurs décidons; nous
avons j u g é , que les fufdits Flavien 8c Eufebe feront
privés de toute dignité facerdotale 6c épifcopale.
Dites tous votre a v is , pour être inleré aux aétes;
6c fçachez que les empereurs feront informés de
tout ce qui ie fait aujourd’hui. Flavien dit : Je vous
recufc. Hilarus diacre de l’églife Romaine dit :
Corttradicttur ; c’eft-à-dire : O n s’y oppofe. Et ce mot
latin fut inféré dans les aétes grecs.
Toutefois Juvenal de Jerufalem prononça,ainfi
que Diofcore,la dépofition de Flavien 6c d’Eufebe,
comme aïant altéré la foi de Nicée 6c d’Ephefe ; 6c
il fu tfu iv i deDomnus d’A n tio ch e , de Thalaifius
de Cefarée, d’Eufebe d’A n c y re , d’Etienne d’Ephefe
8c de tous les autres. Barfumas même prononça
comme juge , après tous les évêques. Enfuite ils
fufcr iv irenttou s , excepté les légats du pape. C ’efl:
ce que
L i v r e v i n g t - s e e t i e ’ m i . 353
ce que portent les aétes du concile d’Ephefe, mais
les choies ne s’y paiferent pas fi doucement.
Quand diofcore commença à prononcer fa fen-
tence contre Flavien , Onefiphore évêque d’Icone
fe leva avec plufieurs autres j prit les genoux' de
Diofcore en le fuppliant de n’en rien faire. Diofcore
fe leva de fon fiege, ôc debout fur fon marche-pied,
il dit : quand on me couperoit la langue je ne dirai
pas autre chofe; 6c comme les évêques conti-
nuoient de le prier en lui tenant les genoux, il s’écria
: Où font les comtes ? on fit entrer le proconful
avec une grande multitude de foldats, armés d’é-
pées 6c de bâtons, 8c avec des chaînes. Ainfi la plupart
des évêques foufcrivirent par force fur un pa- H
‘ . 1 1 -V r . / /feCp.ijo.D.
pier blanc: aïant ete retenusjulquesau loir.enfermés
dans l’églife, fans leur donner du repos. Ceux xp.ruich. fart.
* , i i . conc• CaLh,
qui demeurèrent unis a rlavien 5oc qui ne voulu- 5*.
rent pas fôufcrire, furent envoïés en exil. Le diacre
Hilarus s’échapa à grande peine, 6c vint à Rome Eva£r' z‘ *■19
par des chemins détournés. IL y eut quelques autres
évêques dépofés dans ce concile, dont les aétes
que nous avons ne font point de mention ; fçavoir,
Ibas d’Edeife 6c Daniel de Carres fon neveu, Aqui-
lin deByblusôcSavinien de Perre.Theodorety fut
auiïi dépofé, quoi qu’abfent; 6c même Domnus M ^ ^
d’Antioche, pour avoir retraétéfa foufcriptionfor- 47-
cée à la condamnation de Flavien; c eq u ife paifa
ainfi par l’artifice de Diofcore. Trois jours après la
féance, où Flavien avoit été dépofé, Diofcore pro-
duifit dans le concile des lettres, que Domnus lui Bmic. uji:.
ayoit écrites, contre les douze articles de faint C y - Tloio^me'
tille, les accufant d’obfcurité, 6c le fit dépofer com-
Tome V I . Y y