j S<î H i s t o i r e E c c l e s i a s t i d_u e ;
font revenus jufqu’à deux ou trois fois, &. font arrivés
à une haute perfeétion? D ’autres fans revenir,
ont fib ien fu iv i nôtre inftitut, qu’ils ont gouverné
très-dignement des monafteres ou des diocefes •
Une année d’abondance aïant été grande, les m oines
de Condat malgré faint Romain, fe donnèrent
plus de nourriture ôcplus délicate qu’à l’ordinaire.
Il appellaà fon fecours faint Lupicien, qui rétablit
la première aufterité , fe contentant de bouillie ,
d’orge fans fel ôc fans huile ; ôc ceux qui ne s’en ac-
commodoient pas fe retirèrent, Saint Romain mourut
vers l’an 460. ôc fut enterré au monaftere de la
Baume.
Saint Lupicin lui furvêcut environ v in g t ans. il
n’étoit pas moins fevere pour lui quejpour les autres.
Le froid du païs l’obligeant à porter de la fou-
rure, iljavoit unetuniquedepeaux de diverfes be-
tespar efprit de pauvrétév fa chauflure étoit des fa-
bots ou galoches de bois, dont fe fervoient lés moines
des G aules: fon lit dans les plus grands froids
étoit une écorce en forme de berceau qu il faifoit
un peu chauffer. Dans ces monafteres p articulièrement
à C o n d a t, on ne mangeoit point de chair,
ôcon ne permettoit qu’aux malades les laitages ôc les
oeufs; mais pour lui, il ne fouffroit pas m ême qu’on
mît une goutte d’huile ou de lait dans fon potage.
Jamais il ne but dev in depuis qu’il eût embrafle la
profefîion monaftique. Toutefois il blâmoit les auf-
terités exceffives, ôc prit grand foin de rétablir un
de fes moines qui s’étoit ruiné la fanté.
Saint Lupicin étant fort âgé, alla trouver C h il-’
peçicroi de Bourgogne, qui demeuroic à Geneve »
L i v r e v i n g t -n e u v i e ’ m e . 587
& lui demanda quelque chofe pour la fubfiftance
de fes moines ,'qui manquoient quelque fois du ne-
ceffaire. Le roi lui voulut donner des terres ôc des
vignes ; mais faint Lupicin les réfuta: difan t, qu il
ne convenoitpas aux moines de s elever dans lapof-
feflion des biens temporels, ôc que 1 humilité en
fouffriroit. Il pria donc le roi de leur donner feulement
quelques revenus. Le roi leur donna des lettres
, en vertu defquelles ils recevroient tous les ans
trois.censboiffeaux debleds , trois censmefures de
v in , ôc cent fols d’or pour leurs habits. Saint Lupicin
mourut vers l’an 480. ôc fut enterré a Laucone,
où il laiffa cent cinquante moines d’une grande per-
feétion. Il n’yavoit entr’eux ni jaloufie, ni propriété
; ils étoient prompts à fefecourir dans leurs be-
foins. S’ils avoient quelque voïage à faire, ils mar-
choient à pied, fans autre foulagement qu’un bâton.
A Vienne faint Leonien fonda deux monafteres
vers le même tems. Il eftoit de Pannonie, ôc les barbares
l’aïant pris ils l’amenerent captif dans lesGau-
les. Il vécut reclus pendant quarante ans , tant a
Autun qu’à V ien n e , fans fe lailfer voir à perfonne;
mais on luiparloit. Il gouverna plufieurs moines
aifemblés auprès de fa cellule hors deVienne; ôc ce
fut le commencement de l’abbaïe de faint Pierre.
L’autre monaftere dédié à faint André, ôc fîtué dans
la ville , étoit de filles, Ôc il y enavoitfoixante.Dans
le même païs au voifinage dffiVienne étoient les
fameux monafteres de G r ign i, dont Sidonius met
la réglé en paralelle avec celle de Lerins.
La plûpart des évêques dont Sidonius fait ment
io n , afliftereat à un concile, où préfida Leonce
Eeee ij
V. S . Rom. C. 2î.
n. 8»
V. S.Lupic• c. 4«
V. S. Eu g. n»
Att. S S. B to. I»
p. svi.Ibid.p*
577i
Si don. V i 1 . 17*
ad Voluf.
X L I .
K e t r a& a t io »
de Lucidus»