
A n. 448.
Art. 11.
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300 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Antioche ; & comme deux de fes accufateurs s’é-
toient abfentez, on lut les aétes du concile qu’il avoit
en main.
Enfuite on fit lire le libelle d’accufation prefenté le
jour précèdent ; & les accufateurs interrogez , déclarèrent
qu’ils perfiftoient. O n lut les chefs d’accufation
au nombre de dix-huit ; qui fe réduifoient à trois
principaux contre Ibas. Qu’il étoit Neftorien, & trairait
faint Cyrille d'heretique. Qu’il avoit ordonné
plufieurs perfonnes indignés : entr'autres fon neveu
Daniel ; l’ayant fait évêque dans une ville de payens,
qui avoit befoin d’un pafteur d!un grand exemple;
quoique ce fût un jeune homme inquiet & débauché.
Qu’il étoit intereifé, prenant de l’argent des ordinations,
détournant les revenus de Péglife , & les donations
qu'on lui faifoit, pour enrichir fon neveu &
fes parens. Contre Daniel, on difoit qu’il aimoit une
femme mariée de la ville d’Edeffe nommée C h a llo a ,
Sc la menoit avec lu i , en divers lieux : qu’il l’avoit enrichie
aux dépens de l’églife ; enforte qu’elle , qui n ’a-
voit rien auparavant, prêtoit des zoo. & 300. fous
d’or : &c que Daniel par fon teftamenr, lui laiffoit à
elle & à fes enfans les grands biens qu’il avoit : qu’il lui
avoit auffi donné lafucceffion d’un riche diacre,& des
bois appartenans à l’églife. O n accufoit auflï Daniel
d’ordonner des complices de fes débauches ; & de
prendre des prefens pour abfoudre du crime d’idolâtrie.
Les juges dirent : qu’il falloit commencer par
l’accufation contre la r o i, comme la plus capitale ;
ôc Maras dit en parlant d’Ibas : Il a dit dans un
difcours : Jç n’envie point à Jefus-Chrift d’être
L i v r e v i n g t - s e p t i e ’m ë . 301
devenu D,ieu;car je le fuis devenu com me lui. Les évêques
demandèrent à Ibas, s’il l’avoit dit. Il répondit:
Anathéme à qui l’a dit, & à l’auteur de la calomnie :
pour moi je ne l'ai point d it , à Dieu ne plaife. Sa-»
muel dit : Nous en avons ici les témoins : nous vous
prions de les faire appeller, & qu’ils dépofent de leur
propre bouche, s’jls ne lui ont pas oüi dire. Ibas dit:
î ’aimerois mieux être mort mil fo is , que de dire
cette parole. Dieu me garde d’en avoir feulement
la penfée. Les évêques dirent : Pretendez-vous qu’I-
bas l’ait dit dans l ’eglife. Samuel dit : La coutume
de l’églife e f t , que le jour de pâque ou la v e ille , l’é-
vêque donne de fa main quelques prefens aux clercs.
Il parle auparavant. C ’eft en cette occafion, qu’il a
tenu ce difcours, en prefence de tous les clercs. Nous
le prouvons par quelques-uns d’entr’eux, qui font ici
& qui le lui ont oüi dire. Les évêques dirent : Combien
y a-t-il à ce que vous prétendez, qu’Ibas l’a dit ?
Samuel répondit : Il y a plus de trais ans. Il a dit encore
d’autres chofes, que nous prouverons fi vous l ’ordonnez.
Les évêques dirent : Qui font vos témoins ; Samuel
répondit : Nous en avons ici trois ; mais fi
vous l ’ordonnez, nous donnerons les noms des autres
& notfS les ferons venir. Ibas dit : Nôtre clergé eft
de deux cens perfonnes, plus où moins. Ils ont tous
rendu témoignage , fi je fuis heretique ou orthodoxe
; & en ont envoyé des déclarations par écrit à
l’archevêque Domnus & à vôtrepieté. C ’eft à vous
a examiner fi leur témoignage eft conforme à celui
s de ces trois, qui font venus avec mes accufateurs à
C .P. & font encore avec eux. Samuel dit : C ’eft à
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