
53a H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ?
nioti. f. 8 7 7 . |îeurs fo is , & qui a écrit de fon "vivant l’abregé de'
fe v ie , v o ïo it bien la peine qu’on auroit à croire ces
merveilles : c’eft pourquoi il en parle ainfi : Encore
que j’aie pour témoins, s’il faut ainii d ire , tous les
hommes viv an s , je crains que mon récit ne paroilTe
à la pofterité une fable entièrement deftituée de
Vérité. Car ce qui iè parte ici eft au-dertus de l’humanité
î cependant les hommes ont accoutumé de
meiiirer ce qu’011 leur dit par les forces de la nature j
& fi quelque, choie en pane les bornes : il paroît un
menfonge à ceux qui ne connoilTent pas les choies
divines.
T e l étoit donc le grand Simeon S ty lite, que l’empereur
Léon coniiilta fur le concile de Calcédoine.
Nous n’avons point laréponfe qu’il fit à l’empereur;
mais feulement la lettre qu’il écrivit à Baille évêque
d’A n tio ch e , o ù il dit : Aïant reçu vos lettres, j’ai
admiré le zele de l’empereur, fa pieté &: ion affection
pour la fo i des peres. C e don n’eft pas de nous,
comme dit l ’apôtre; mais de Dieu , qui lui a donné
cette bonne vo lon té par vos prîeres.Et un peu après:
C ’eft pourquoi tout v il & méprifable que je fuis, &
l ’avo rton des moines: j’ai auiïi déclaré à fe majefté
mon ièntiment, touchant la fo i des fix cens trente
peres qui iè font-aflemblés à Calcédoine; m’arrêtant
& m’affermiflant iur cette fo i revelée par le
feint Efprit. Car ii le feuveur efl: preiènt au milieu
de deux ou trois perfonnes aflemblées en fon nom ;
comment iè pourroit-il faire, que le feint Efpritne
fû t pas entre tant de feints évêques ? Sôiez donc ferme
& courageux pour la vraie re lig ion , comme
Joiué pour le peuple d’Iifaël. Je vous prie d e vo u -
'Xvagr. Il, J)ifi,
loir bien feluer de ma part tout vôtre pieux clergé A n . 438"
& vôtre peuple fidele.
Le pape feint Léon aiant appris, que les évêques x_
catholiques d’Egypte, s’étoient réfugiez à C P. leur Lettres de saint
écrivit plufieurs lettres, pour les conibler & les encourager.
Dans la derniere, q u ieftduv in g t-unié-
me de Mars 45 8- il les nomme jufqu’au nombre de
quinze, dont les premiers font N e fto r iu s , Atha- •
naiè, Paul, Pierre & Theonas. Cependant il écriv
a it auiïi à Anatolius de Conftantinople & à l’empereur
Léon. Il iè plaint à Anatolius que quelques-
uns de iès clercs favorifoient les heretiques, & l’exhorte
à les retrancher de l’égiifè, s’il ne peut les
corriger. Et comme Anatolius n’y avo it point donné
ordre , il l’en avertit encore plus fortement par
une féconde lettre : marquant en particulier le prêtre I1<?*
A t t ic u s , qui a voit précité dans l’églifè contre la foi
catholique & le concile de Calcedoiiîe. Il demande
qu’il iè retracte publiquement, en condamnant la
doctrine d’Eutychés. Anatolius ne trouva pas bon
ce fo in , que feint Léon prenoit de fon clergé. Le
prêtre Atticus envoïa auiïi pour fe juitifieation un
é c r it , o ù il proteftoit qu’Eutyehés lui avo it été
odieux ; fur quoi feint Léon répondit à Anatolius :
V ou s ne devez point trouver mauvais que je vous Ei. Il8.^.77
aie renvoïé l’examen de ce que l’on difoit contre vos
clercs : je n’ai point en cela blefle vôtre dignité ;
I mais j’ai pris foin de vôtre réputation , qui m’eit
a u iïi chere que la mienne. Q u an t au prêtre Atticus,
l ’ambiguité de fon écrit confirme ce qui nous en a .
été rapporté. Car autre choie efl: l’inimitié qui iè
trouve même entre les catholiques ; autre choie
X x x ij