
y£ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j t e .
— ■ que Neftorius envoïa cette lettre avec celle de l ’em-
A n . 4 3 °- pereur , pour la convocation du concile écume-
nique.
xxix. Cependant les quatre évêques députez par le con-
fer- c -je ¿ ’Alexandrie, étant arrivez à Conftantinople, allèrent
à la cathédrale un dimanche , pendant que l’on
celebroit l ’office, où tout le clergé étoit prefent, &c Conc.Epb. dtt. p E y ^
i.f. sos. s. preique tous ceux qui portaient le titre d’illuftres. C e
dimanche étoit le trentième de Novembre de la même
année 430. Ils rendirent à Neftorius les lettres de
faint Cyrille & de faint Celeftin : Neftorius les p r it ,
& leur dit de venir le lendemain le trouver en particulier
; mais quand ils vinrent , il leur ferma les
'jîp.Mtrcat: p o r te s , & ne leur fit point de réponfe. Six jours après
««t. Baïuz.p. le huitième des ides de Décembre , c e f t - a - d i r e , le
fîxiéme du mois qui étoit un famedi, il fit dans l’é-
glife un fermon , qui eft comme l’abregé de toute
fa doftrine. Il s’emporte contre faint Cyrille fans lq
nommer , mais il ledéfîgne affez parle nom d ’Egyp-
tien : il le défie au c o m b a t & l’accufe de l’attaquer
. avec des fleçhes d’or , c’eft-à-dfre , en diftnbuant de
l ’argent , qui étoit un reproche que l’on faifoit à
jq e^0rius même. Il marque l’oppofition des évêques
d’Alexandrie contre ceux d’Antioche , contre Melecq
& Flavien , & contre faint Chrifoftome , tiré de la
même é g life , pour faire croire que la difpute pre-
fente n’eft qu’une fuite de la jaloufie de ces deux
fieges. Il fe plaint qu’on lui fait un procès fur le
feul mot de Theotocos , qu’il feint d’accorder , mai?
avec des explications malignes. Il fe défend des erreurs
de Paul de Samofate & de Photin , qu’il rapporte
& diftjngue foigneufement : il proppfe le
WjM
L i v r e v i n g t - c i n q j t i e ’me.' y j
mot de Cbri(lotocos , comme le remede à toutes les
erreurs.
Il fit encore un autre fermon, Je lendemain dimanche
feptiéme de Décembre , où i l dit nettement que
la Vierge eft mere de Dieu , & mere de l’homme':
mais expliquant toujours le mot de Theotocos, comme
dangereux. Par fes fermons , il prétendoit répondre
aux lettres des deux conciles de Rome & d’Alexandrie
, que les députez d’Egypte avoient fans doute
publiées ; mais comme les douze anathêmesde S. C y rille
étaient ce qu’rl y avoit de plus fort contre Nefto-
riusj il entreprit de les combattre par douze anathê-
mes, qu’il propdfa de fon côte.
Jean d’Antioche aïant eu copie de la derniere
lettre de faint Cyrille à Neftorius, fut auffi choqué
de fes douze anathêmes , & crut qu’em voulant s’op-
pofer à Neftorius il avoit excedé lui-même , & é tok
tombé dans l’erreur d’Apollinaire. Il donna donc
'ordre aux deux plus favansévêques d e fa province,
André de Samofate & Theodorec de C y r , d’y répondre
par é c r it , comme ils firent. André compofa
cet écrit au nom des Orientaux , qui l ’approuverent
en un concile. Theodoret mit fon nom à.fon écrit,
qui étoit plus aigre que celui d’André. Il le répandit
en Phenicie & dans les païs voifins, & l’envoïa
à C . P. d’où Evoptius évêque de -Ptolemaïde dans la
Pentapole l’enyoïa à ¡faint C y r ille . André & T h eo doret
.écrivirent tous deux avant, le concile d’E-
phefe.
Th eod o re t, qui fe rendit fi fameux en cette difpute
, étoit né à Antioche vers l ’an 387. fes parens
étoient nobles, riches & pieux , particulièrement fa
Tome V I , H
A u . 430,
Ap. Mercat'fernti
H
LiberAt Brrv*
e. 4 . Cyrill. pr&£>
tom, 4 . p. 76 6 .
X X X -
C om m en c e mcias
de T h e o d o r e t .