
4P 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q t j e .
Bafilc & Euftathe étoientau concile. C ’étoit. ceux
que Ton avoit exclus avec lui. Pergamiuslui réporn
dit: Leconcile ne nous apoint chargez de repondre
fur cette quefiion. Diofcore dit: J’ai prié l’empereur
, que les magiftrats, qui ont déjà affilié au
concilè , fuiTent preiens à l’examen de ma cau fe ,
& les évêques avec lefquels elle m’eft commune.
Cecropius dit : Eufebe n’accufê que vous feul ; &
quand on examine une affaire félon les canons, on
n ’a pas befoin de la prefence des Magiff rats, ni d’aucun
autre laïque.. Mais D iofcore ne voulut jamais
répondre autre chofe. Le lecteur Hypatius dreffa le
procès verbal de cette fécondé citation ; Sc après
qu’il eût été élu dans le concile, Eufebe déclara qu’il
n’accufoit que Diofcore feul, & demanda qu’iLfût
c ité pour la troifiéme fois.
Cependant l’archidiacre Aëtius dit^qu’il y avoit
à la porte du concile des clercs Sc des laïques venus
d’A l exandrîe, qui avoient donné des requêses contre
D io fco re , Sc demandoient à entrer. Le conciîe
ordonna qu’ils entraffent. C ’étoit Athanafe p rêtre,
ïfchyrion Sc Theodre diacres, & un laïque nommé
Sophronius. Le légat Luc.entius ordonna à A c-
tius de lire leurs requêtes; qui étoient toutes adref-
fees à faint Léon Sc au. concile de Calcédoine ; on
commença par celle de Théodore , qui difoit en
fubftanc.e : J’ai fervi près de vingt-deux ans dans la
compagnie des Magiftriens ; j’ai été député près de
C yr ille d’heureufe mémoire,principalement dans
fe tems du conciled’Ephefe.Content de mes fervices
il m’a mis dans le clergé d’Alexandrie, où j ’ai demeure
quinze ans, préférant le. fervicç.de l ’églife
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aux avantages , que j ’avois lieu d’cfperer de ma . ~
charge. Mais Diofcore lui aïant fuccedé, m’a auflï- AN’
tôt chaffé du clergé, fans qu’il y eût contre m o i, ni
accufation, ni plainte; feulement à caufe que j ’a vois
eû l’affeétion de Cyrille. Car il a a pris à tâche de
ehaffer de la v ille , Sc même de faire périr non-feulement
fes parens, mais fes amis;comme étanten-
nemis de'fa doétrine. Car il eft heretique O r ig e -
n ifte , & parle mal de la fainte T r in ité , il a commis
des homicides,coupé des arbres, brûlé Sc abbatu i " i9Ti
des maifons. Il a toujours mené une v ie infâme :.ce
que je fuis prêt de prouver. Enfin étant à Nicée, il
a ofé prononcer une excommunication contre le
fain tfié g ed eR om e ,a v e c le sé v êqu e s qui l ’avoient
fuivi d’Egypte , au nombre environ de dix qu’il a
forcés d’y fouferire. Théodore dans fa requête nomme
cinq témoins, Sc demande qu’ils ioient mis en
/'A / 1 luretc.
La requête d’Ifthyrion contenoit les mêmes-ac- p'
eufations générales ; Sc venant au particulier, il difo
it: Les empereurs fourniffent du blé aux églifes
delà L yb ie , où il n’en croît point;premièrement,
pour le facrifice non fanglant, puis pour les étrangers
Sc pour les pauvres du païs. Diofcore n’apas
permis aux évêques de le recevoir: il l ’a acheté,
pour le vendre bien cher en tems de difette. En-
forte que depuis ce tems ,.on n’a point célébré, le {• 4°r<*
terrible facrifice, ni foulagé les pauvres du païs ,
ou les étrangers. Periiteriedulluftre mémoire avoit
laiffé par fon teftament une grande, quantité d’or;
pour être diftribuéaux monafteres, aux hôpitaux:,
& aux autres pauvres d’Egypte. Diofcore fé l’e i
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