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160 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
pour préparer au baptême , tant les enfans que les
adultes, montrent bien qu’elle les croit tous fous la
puiifance du démon.
Il faut donc confeiïer que la grâce de Dieu prévient
lès tnerites de l’homme -, qu’elle n’ôte pas le libre arbitre
; mais le délivre, l’éclaire, le redrelfe & le guérit.
Dieu veut, tant il eft b on , quefes dons foient nos mérités
, &ç leur accorde la récompenfe éternelle. Il fait
en nous , que nous voulons & faifons ce qu’il veut \
mais fes dons ne font pas oififs en nous ; nous coopérons
à fa grâce, fi nous Tentons quelque relâchement,
c- !}• qui vient de notre foibleife, nous recourons promptement
à lui. Quant aux queftions plus profondes ¿fe
plus difficiles, qui ont été traitées amplement, par
ceux qui ont combattu les heretiques : nous» ne les
méprifons pas, mais n’avons pas befoin de les traiter.
Il nous fuffit d’avoir déclaré çe que nous croïons être
de la foi catholique.
Le pape faint Celeftin aïant reçu avis de la mort
de faint Pallade , qu’il avoit envoie en E coife , fub-
ftitua en fa place faint Patrice , l’ordonna évêque , ¿fe
l ’envoïa prêcher la fo i en Irlande. Saint • Patrice
avoit environ cinquante-cinq an s , étant né vers l’an
377. en Ecoife , au territoire de la ville d’A c lu d , aujourd’hui
nommée Dunbritton. A la g e de feize ans,
il fut emmené captif en Irlande , ¿fe y demeura cinq
ou fix ans , pendant lefquels il apprit la langue ¿fe les
moeurs du pais. Des pirates l’aïant mené en Gaule
vers l’an 400. il s’en alla au monaftere de faint Martin
, c’eft-à-dire , à Marmontier , y reçût la tonfure
monaftique , ¿fe y ctamcura trois ans. Il ¿retourna
dans
L i v r e v i n g t - s i x i e ’me . 1 6 1
dans la grande Bretagne, puis il paifa en Italie , où — “
il emploïa fept ans à vifiter les monafteres du pais
&c des iiles voifines. Il fut ordonné prêtre, & demeura
trois ans auprès de faint Senicur ; que l’on croit
avoir été évêque de Pife. Cependant il crut avoir reçu
ordre de Dieu par des revelatiqns , d’aller travailler à
la converiîon des Irlandois : il y a lla , mais inutilement
; ¿fe les barbares ne voulurent point l’écouter. Il
revint donc en Gaule, & palfa environ fept ans auprès
de S. Germain d’Auxerre , puis il fe retira dans
fille d’Arles ; c’eft-à-dire, à Lerins, & y demeura neuf
ans.
Par le confeil de faint Germain , il fit le voïage de
R om e , & Ce fut alors que le pape faint Celeftin l’ordonna
évêque , & l’envoïa en Irlande l’an 431. Il y
prêcha l ’évangile avec grand fuccès, fon zele étant
foutenu par les miracles ; & il eft reconnu pour l’apôtre
de cette iile. Environ un an après il fonda le mo-
nafterc de Sabal, vers la ville de D o u n , & y mit pour
abbé S. Dunnius fon difciple. Il fonda auffi l’églilè
d’Armach, métropolitaine du païs. La vie de S. Patrice
étoit auftere : il fit tous ces voïages à pied jufqu’à
1 âge de cinquante-cinq ans, c’eft-à-dire , jufqu a fon
épiicopat : depuis , les mauvais chemins d’Irlande l ’a-
bligerent à fe fervir d’un chariot. Ce fut lui qui in-
troduifit l’ufage des lettres chez les Irlandois, qui n’a-
voient auparavant autres monumens publics que des
vers rimés, compofés par leurs Bardes, & contenant
leur hiftoire. Saint Patrice fit encore deux voïages à
Rome en 4 44 . & 45/. mourut vers l’an 460. âgé
de quatre-vingt-trois ans.
Le pape faint Celeftin aïant reçu à Noël 4 3 ri
T o m e V I . x
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