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S. Simeon :
ia co lom n e .
52.5 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q d b .
s’occupoit à la médication des choies celelles. Me-
lece alorscorévêqued’A n tio ch e , lui confeillad’o-;
ter cette chaîne, lui reprefentant que la volonté
fuffifoit, pour tenir le corps par des liens raisonnables.
Simeon fe rendit & fitv enir un forgeron, qui
détacha la chaîne. C e Melece femble être le même,
qui fut depuis évêque de Mopfuefte, ami particulier
de Theodoret.
La réputation de Simeon fe rependant de tous cotez
, on venoit à lui , non feulement du v o ifin a g e ,
mais de plufieurs journées de chemin. On lui ame-,
noie des paralytiques, on le prioit de guérir diver-
fes maladies, ou d’obtenir la fécondité aux perfon-
nes fteriles. Ceux qui avoient reçu ce qu’ils deman-
do ien t, s’en retournoient avec jo ie , ôc publioient
fes bien-faits : ce qui en actiroit encore un plus
grand nombre. Toutes fortes de nations y venoient
en foule,des Ifmaëlites, desPerfes, des Arméniens,
des Iberiens, des Omerites & des Arabes plus
reculez. On y venoit des extrémitez d’Occidenr,
d’Italie , de Gaule , d’Efpagne, de la grande Bretagne.
Sa réputation s’étendoit jufques aux Ethiopiens
Seaux Scytheserrans. A Rome elle étoic fi
g rande, que les artifans avoient mis de petites
images du faint à l’ entrée de toutes les boutiques,
pour attirer fa proteébion. Theodoret témoigné
l’avoir oiii dire.
Simeon fe fentoitimportuné de cette foule innombrable
qui s’empreiToit autour de lui pour le tou-:
ch e r, 8c tirer quelque benedidfiondes peaux dont
ilétoit vêtu. Il lui paroiffoit impertinent de fouf-
frir ces honneurs exceffifs, Sc pénible, d’être toûr
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|oursainfi preffé; c’eflce qui le fit avifer de fe tenir
de bouc fur une colomne. Il en fit faire une d’abord
de fix coudées ; puis de douze, puis de v in g t-
deux, 8c enfin de trente-fix; ôc de là lui vint le nom
de Stylice -• car Styléen grec fignifie une colomne.
Plufieurs blâmèrent une maniéré de v ie fi extraordinaire,
8c quelque-uns s’en moquoient; mais.
Theodoret c ro ïo it, quec etoit l’effet d’une providence
particulière de Dieu, pour frapper les hommes
d’un tel fpeébaclç, 8c ^les miracles que Simeon
fit devant 8c après, donnent bien fujet de lu
croire.
Les moines du defert lui envoïerent demander
quelle étoit cette maniéré de vie fi étrange ; lui or- zi*gr.mji.ny
donnant de la quitter, 8c d e fu iv re le chemin battu
de leurs peres. Ils avoient dit à leur envoie: S’il
obéit volontiers,laiiTez-le v ivre à fa maniéré; s’il
refifte 8c fe montre efclave de fa propre volonté ,
tirez-le de la colomne par force. L’envoïé étant arr
iv é , 8c aïant déclaré à Simeon l ’ordre des peres,,
auiïî-tôc il avança un pied pour defeendre. L’envoïé
lui dit de demeurer 8c de prendre courage, ôc
que fonétat venoit de Dieu. Les moines d’Egypte
feandalifez auifi de cette nouveauté, lui envoïerent
dénoncer l’excommunication. Mais étant mieux rf6e^ 'ua'
informez de fon mérite, ils rentrèrent dans fa communion.
Domnus évêqued’Antioche le vint v o ir ,
admira fa maniéré de v ie , 8c lui donna les facre-
mens.
Depuis que Simeon fut fur la colomne, il convertit
un grand nombre d’infideles : d’Iberiens . _ v * TheodJ Rs* .