
A n . 43Z.
2.y. Décembre.
Epijt. ad Theogn.
D. J. p. z. Cyr. p.
Conc, Eph.p, c%
Mat th. x v i .
1 7 5 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Après cette déclaration , Paul fut admis aux prières
ccclefiaftiques , & prit place comme évêque dans la
grande églife d’Alexandrie. Il'parla même au peuple
en préfence de faint Cyrille , le jour de Noël v ing t-
cinquième de Décembre , & *felon les Egyptiens
vingt-neuvième de Choïac la même année 431. Il
commença par annoncer la paix avec les Anges ; puis
entrant dans le myftere du jour , il dit nettement :■
Marie mere de Dieu enfante Emmanuël. Alors le
peuple s’écria : C ’eft la f o i , la voilà , c’eft le don de
Dieu. Cyrille orthodoxe, c’eft ce que nous voulions
entendre. Qui ne dit pas a in ii, foit anathême. Paul
d’Emefe continua : Qui ne dit pas & ne penfe pas
ainfi , foit anathême & rejetté de l ’églife. Il reprit ion
difcours, & continuant d’expliquer le myftere,il vint
à dire : Car le concours des deux natures parfaites ; je
veux dire , de la divinité & de l’humanité, a formé
un feul F ils , un feul C h r if t , un feul Seigneur. A ces
mots , le peuple l’interrompit encore, & s’écria , Vous
êtes le bien v en u , évêqjxe orthodoxe : digne de C y rille
; don de Dieu. Paul acheva fon fermon en peu de
m o ts , anathematifant expreflement ceux qui difoient
deux Fi ls, ou qu’Emmanuel étoit un pur homme , &
relevant la confeffion de faint Pierre , qui reconnoît
un feul Fils du Dieu vivant. Enfuite il laiifa la parole
a faint C y r ille , félon la coutume.
Paul d’Emefe , rfaïant pas eu ce jour-là allez de
temps pour s’expliquer, prêcha encore dans la grande
eglife d’Alexandrie , huit jours après ; fçavoir le
iixiéme de T i b i , autrement le premier de Janvier
433 . Le fermon fut plus long , Si il y expliqua exactement
L i v r e v i n g t - s i x i e ’ m e . 1 7 7
tement le myftere de l’incarnation , contre les erreurs
de Neftorius & d’Apollinaire. Le peuple l’interrompit
encore deux fo is , par des acclamations favorables
; & faint Cyrille parla enfuite en peu de mots fur
le même fujet.
Paul vouloit que la déclaration qu’il avoit donnée
par é c rit, fervît à Jean d’Antioche , 8c à tous les évêques
Orientaux , comme étant faite en leur nom : 8c
qu’on ne leur demandât rien davantage. Mais faint
Cyrille s?y oppofa : foutenant, que la déclaration de
Paul ne fervoit qu’à lui f e u l , & voulut abfolument
que Jean d’Antioche donnât aufli fa déclaration par
écrit. Saint Cyrille tint ferme auffi fur quatre évêques
dépofez, pour lerétablilfement defquels Paul infiftoit
dès le commencement. C ’étoit Hellade de T a r fe ,
Eutherius de Tyane , Himerius de Nicomedie & D o rothée
de Marcianople. Saint Cyrille déclara , qu’il
n’y confentiroit jamais, & ils ne furent point compris
dans la paix.
Saint C yrille ditla de concert avec Paul d’Emefe
la déclaration que Jean d’Antioche devoit fouferire ;
8c en chargea deux de fes clercs ,, avec une lettre de
communion pour lui ; mais il leur défendit de lui
rendre la lettre de communion , qu’il n’eût auparavant
figné la déclaration. Les deux clercs accompagnèrent
le Tribun Ariftolaiis, qui retourna à A n tio che
, s’ennuïant des longueurs de - . D cette néOgociation.
Il promit avec ferment à faint Cyrille , que le projet
de la déclaration ne fe perdroit point. Et 11 l’évêque
Jean , a jo û ta - t - il, ne veut pas le fouferire , je m’en
irai droit à Conftantinople ; & je dirai à l’empereur,
qu’il ne rient pas à l’églife d’Alexandrie , que la paix
Tome V I . Z
A n . 433.
I 35-
Cyr. epifl. ad
Acac. Met. pag,
1.16. B.
Eptfi. ad Don',
p* n 53. C .
Epifl. ad Theogn.
tom. p• IJ3*