
pi H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
-------------- putéz du concile de lui parler dans le chemin ; mais
A n . 431. ils ne lailferent pas de le fuivre jufqu’à Ton lo g is , &
27. juin. y.attendirent plufieurs heures , pendant lefquelles on
ne leur permit point de le voir , & on leur fit foufFrir
plufieurs affronts. Enfin l’évêque Jean les envoïa
quérir par des foldats. Quand ils lui eurent déclaré
ce qu’ils étoient chargez de lui dire de la part du concile
, il les abandonna au comte Irenée, aux évêques
& aux clercs de fa fuite, qui les battirent jufqu’à mettre
leur vie en péril. Les députez vinrent faire leur
rapport au concile , de la maniéré dont ils avoient
été traitez;; montrant même les marques des coups
qu’ils ; avoient reçus & il en fut drefïé des a<3tes,
en préfence.de l’évan g ile , c’e f t -à -d ir e , en plein
concile ; mais nous ne les avons plus ; ce qui montre
qu’il nous manque quelques aétes du concile d’E -
phefe.
pl’Îi\“a.CocleJl' Pendant que Jean faifoit attendre les députez du
A(oi.cyr.A. concile , il tenoit lui-même le fien avec les pârtifans
de Neftorius. Car ii-tôt qu’il Act* concïl. p, / fut defeendu de cha- « / - s | /
¡ta. n o t & entre dans la chambre ; étant encore tout poud
reu x , avant que d’ôter fon manteau, il commença
à procéder contre faint Cyrille &c Mcmnon d’Ephefe,
& contre tout le concile. Le comte Càndidien qui
étoit allé au-devant de lui , commença Padtion , &
félon les adtes de ce prétendu concile , il parla ainiî :
J’aurois bien fouhaité- rendre les lettres des empereurs
fuivant leurs ordres en préfence de votre pieté
& de tout le concile ; mais il y a cinq jours que le
reverendilïme évêque Cyrille , Mcmnon évêque de
cette ville , & les évêques qui font avec eux s’affem-
blerent dans l’églife. Je voulus les en empêcher , Sc,
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. L i v r e v i n g t -c i n q u i e ’m e I 93
les priai d’attendre que vous fuiïiez tous préfens. —
Ils demandèrent qu’on fît la ledtùre de la lettre de A n
l ’empereur , & m’y contraignirent, pour ne leur pas
donner prétexte de défobéiffance ; mais avant que de
fortir , je les avertis de ne rien faire avec précipitation
, comme fçavent plufieurs évêques qui étoient
entrez avec moi : ils eurent fi peu d’égard , qu’ils
chafferent honteufement les évêques envoïez par le
très-faint Neftorius & ceux qui les accompagnoient ;
ils me chafferent moi-même, & ne voulurent pas
entendre Ja ledture de la proteftation que les évêques
leur avoient envoïée. J’ai fait connoître tout
cel a à nos maîtres ; déclarant que j’attendois l’arrivée
de votre iainteté & des évêques qui l’accompagnent.
L ’évêque Jean demanda la ledture de la lettre de
l’empereur. Tous les évêques fe levèrent, & Candi-
dien la lût. Enfuite l’évêque Jean le pria de dire , s’il
étoit arrivé quelqu’autre chofe ; Càndidien dit : Le
lendemain , ne fçaehant rien de ce qui s’étoit paffé j
j ’appris tout d’un coup qu’ils avoient déposé le très-
faint évêque Neftorius. Je trouvai la fentence de la
dépofition affichée , je l'arrachai, je la lus, & l’en-
voïai aux empereurs : un peu après j’entendis encore
des crieurs publics qui paifoient par la p lace, & pu-
blioient folemnellcment la même dépofition. Voïant
cela , je leur envoïai des défenfes de rien faire contre
les ordres de l’empereur , & je fis en forte que les
evêques qui ne setoient point aiTcmblez avec eux,
attendirent votre arrivée. L ’évêque Jean dit : Ont-ils . .
procédé félon les canons & félon les ordres de l’empereur,
avec connoiffance de caufe], ou condamné Nef-
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