
4itf H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
lupplions votre grandeur & le faint concile d’avoir
pitié de nous : car iî nous faifons quelque choie iàns
notre archevêque, tous les évêques d’Egypte s’élèveront
contre nous, commeaïantviolé les canons.
Aïez pitié de notre vieilleiTe. Alors les treize évêques
Egyptiens fe jetterent par terre en dilànt : Aïez pitié
de nous, aïez de l’humanité. Cecropius de Sebafto-
polisdit : Le concile oecuménique eftplus digne de
foi que celui d’Egypte : il n’eft pas jufte d’écouter
dix heretiques, au mépris de douze cens évêques.
Nous ne leur demandons pas de déclarer leur foi
pour d’autres ; mais pour eux peribnnellement. On
peut croire, que Cecropius par ces douze cens évêques
, entendoit tous les évêques du monde. Les
Egyptiens s’écrièrent : Nous ne pourrons plus demeurer
dans la province : aïez pitié de nous. Eulèbe
de Dorylée dit:Ils font députez de tous lesEgyptiens,
il faut qu’ils s’.accordent au concile oecumenique.Le
légat Lucentius dit aux magiftrats : Apprenez-leur,
s’ils ne le içavent, que dix hommes ne peuvent faire
un préjugé contre un concile de iix cens évêques.* ,
Les Egyptiens s’écrièrent : On nous tuera : aïez
pitié de nous. Tous les autres évêques s’écrièrent :
Voïez quel témoignage ils rendent à leurs évêques.
Les Egyptiens , dirent : On nous fera mourir ; aïez
pitié de nous. Faites nous plutôt mourir ici. Que
l’on nous donne ici un archevêque, Anatolius içait
la coûtume d’Egypte. Nous ne défobéilTons pas au
concile ; mais on nous tuëra dans notre pais, aïez
pitié de nous. Vous avez la puiflànce,Nous aimons
mieux mourir ici,par ordre de l’empereur,& de vous
& du concile. Pour Dieu aïez pitié de ces cheveux
blancs :
L i v r e v i n g t - h u i t i e ’ m e ." 4 17
blancs: épargnez dix hommes; vous êtes maîtres
de notre vie. Si l’on veut nos fieges, qu’on les prenne;
nous ne voulons plus être évêques ; feulement
que nous ne mourions pas. Donnez-nous un archevêque
& fi nous refilions, punilfez-nous. Choi-
filfez un archevêque, nous attendrons ici jufqu’à ce
quil foit ordonné.
Les magiftrats dirent: Il nous paroît raifonna-,
b le , que les évêques d’Egypte demeurent en l’état
où ils font à C. P. jufques a ce qu’on ordonne un
évêque d’Alexandrie. Pafcafin dit : Qu’ils donnent
donc caution de ne point fortir de cette ville, juf-
qu’a ce qu’Alexandrie ait un évêque. Les magiftrats
ordonnèrent qu’ils donneroient caution du moins
par leur ferment
En fuite par ordre des magiftrats & du con c ile ,
on fit entrer Faufte, Martin , Pierre, Manuel &
plufieurs autres prêtres & abbez catholiques au
nombre de d ix-huit en tout. Après qu’ils furent entrez
& aflîs , les magiftrats firent lire les noms de
dix-huit autres prétendus abbez qui avoient pré-
fenté requêteà l’empereur,dont les premiers étoient
Carofe& Dorothée; afin que les abbez catholiques
déclara ien t, s’ils les connoilfoient tous pour abbez.
Ils déclarèrent par la bouche de Faufte, queCarofe
& Dorothée l’étoient; que d’autres n’étoient que de
fimples gardiens d’églifes de martyrs ; que quelques
uns avoient feulement avec eux trois ou quatre
perfonnes;& que plufieurs leur étoient entièrement
ipçonnus. Nous prions, ajoûterent-ils, que lecon-
cjl e envoie vifiter leurs monafteres,pour fçavoir s’ils
enpnt , ou s’ils jouent le perfonnage d’abbez, &
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A n. 451,
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X V I I I .
R equ e te s des
ab b é s ichifma-
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