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131 H i s t o i r e E c c l .e s i a s t k j j j e .
;— les fchifmatiques fuilent prefens ; enfin le comte Jeans
• 4 3 1 • l’emporta, Se fit retirer faint Cyrille Sc Neftoriusv
Août. On fit donc vers le foir en prefence de tous les autres,
c. £}h. f. la le£ture de la lettre de l’empereur. Elle étoit adreffée
au pape Celeftin Se àRufus deTheffalonique, comme
s’ils euiTent été prefens , Se aux autres évêques, dont
en comptant ces deux il y en avoir cinquante-un de
nommez , mêlant indifféremment les fchifmatiques
avec les catholiques. Seulement, on avoit affe&é de
ne point nommer Neftorius, Cyrille & Memnon /les
regardant tous trois comme depofez. La lettre le pojr-
toit expreffémenten ces termes: Nous avons approuvé
la dépofition de Neftorius, de C y r ille Sc de Memnon,
que votre pieté nous a fait connoître ; 8e c’eft tout ce
qu’elle contenoit de coniîderable. Ellefaifoit mention
d’une lettre d’Acace de Berée, qui n’aïant pu venir au
concile , à caufe de fon grand âge, exhortoit tous les
évêques à la paix : l’empereur envoïoit au concile cette
lettre d’Acace , Sc donnoit pouvoir au comte Jean de
faire cequ’il jugeroit à propos.
*■ ?24, La leééure de la lettre de l’empereur fut écoutée
patiemment par les fchifmatiques, Sc ils y applaudirent
: aü contraire , les catholiques témoignèrent en
être mal contens, parce qu’elle approuvoit la prétendue
dépofition de Cyrille Sc de Memnon. Pour
éviter un plus grand tumulte, le comte Jean fit arrêter
tous les trois depofez. Le comte Candidien qui
avoit été prefent. à toutes les délibérations Se les
aétions du comte Jean, fe chargea de la garde de
Neftorius ; Sc on peut croire qu’il ne le traita pas durement.
Saint C yr ille fut mis à la garde du comte
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L i v r e v i n g t - s i x i e’ m e . 133
Jacques , capitaine de la quatrième compagnie. Com- ~~ '
me Memnon étoit abfent , le comte Jean fit venir N>
l’oeconome , le défenfeur Sc l’archidiacre de l’églife
d’Ephefe , Sc leur déclara la condamnation de Memnon
: leur enjoignant de garder avec grand foin l ’argent
de l’églife , comme en devant répondre. C ’eft
qu’il fuppofoit le fiege d’Ephefe vacant par cette dépo-
lîtion.
Après cela le comte Jean defeendit à la grande
églife pour faire fes prières. Comme il fçutque Memnon
étoit dans févêché , il y envoïa un des officiers
de fa fuite , afin de fçavoir s’il pourroit lui parler, ou .
s’il refuferoit de le venir trouver. Memnon vint auftt-
tôt. Le comte Jean lui fit des reproches de ce qu’il n’é-
toit pas venu le matin. Memnon dit qu’il s’étoit
trouvé mal -, Sc pour montrer que ce n’étoit pas une
exeufe affeétée, il alla de lui-même au logis du comte
Jean , pour fe foumettre aux ordres de l’empereur.
Il fut mis auflï entre les mains du comte Jacques,
qui le fit garder comme faint Cyrille , par des fol-
dats nommez feutariens Sc palatins. Le comte Jean
écrivit auffi-tôt à l’empereur la relation de ce qu’il
avoit fait en cette première journée -, ajoutant qu’il
exhortoit les évêques à la paix , Sc qu’il y feroit tout
fon poffible quoiqu’il eut peu d’efperance d’y réuffir ,
tant il voxoit les efprits aliénez Sc aigris de part Sc
d’autre.
Les évêques catholiques , c’eft-à-dire , tout le vrai phJ^s
concile , furent très-mal contens de ce procédé. Ils thoiiqu».
s’en plaignirent à l’empereur , par une lettre , où
après avoir raconté l’entreprife des fchifmatiques
contre les chefs du concile , ils ajoutent :• Ils vous;
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