
io o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
------------- Cependant les légats du faint fiege arrivèrent à
A N. 431. Epheie ; & auffi<*rôt on tint la fécondé feilion ducon-
xï-vii. cile, dans la maifon épifcopale de Memnon : félon les
¡nus du pape. | Romains le fixiéme des ides de Juillet, félon les Egyp-
C o jîc . E îh . p. < 10 . tiens le feiziéme d-Epiphi , c’e ft -à - dire , le dixième
de Juillet de la même'année 431. Saint Cyrille préfi-
doit toujours comme tenant la place du pape. Juvenal
de Jerufalem, Memnon d’Ephefe , Flavien de Phi-
lippes vicaire de Rufus de Theffalonique , Theodotc
d’Ancyre , Firmus de Cappadoce , & tous les autres
évêques y a flîfto ien t,& le diacre de Carthage BefTulà,
-On fit entrer & affeoir avec eux les députez d’Occi-
». en. dent , qui étoient trois 5 deux évêques , Arcade &C
Projèitu s, Si Philippe prêtre. Il parla le premier &
dit : Nous rendons grâces à l’adorableTrinité G de nous
avoir fait venir à votre fainte affemblée. Il y a longtemps
que notre pere Celeftin a porté fon jugement
fur cette affaire , par fes lettres au faint évêque C y r
ille , qui vous ont été Montrées : maintenant il vous
en envoie d’autres que nous vous reprefentons,
faites-les lire & infereraux a£tes ecclefiaftiques. Les
deux évêques députez, Arcade & Projcftus demandèrent
la même chofe ; & comme tous les trois partaient
latin, on expliquoit ce qu’ils difoient en grec „
qui étoit la langue du concile. Saint Cyrille ordonna
de lire la lettre de faint Celeftin ; &c Sirice notaire
de l’églife Romaine la lût en latin. Juvenal évêque
de Jerufalem demanda qu’elle fût inferée dans les-
aétes. Tous les évêques demandèrent qu’elle fût traduite
Sc lûë en grec. Le prêtre Philippe dit : On a fatis-
fait à la coutume, qui eft de lire d’abord en latin les
lettres du fiege apoftolique : mais nous avons eu foin
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de faire traduire celle-ci en grec. Les.évêques Arcade --
& Projeétus ajoutèrent la raifon , parce que plufîcurs A N.
évêques n’entendoient pas le latin. Pierre prêtre d’A lexandrie
lut donc la traduétion grecque de la lettre
du pape faint Celeftin.
Elle commence ainfi : L’affemblée des évêques témoigne
la préfence du faint Efprit : car le concile eft
faint par la vénération qui lui eft dûë, comme repre-
fentant la nombreufe aifcmblée des apôtres. Jamais
leur maître , qu’ils avoient ordre de prêcher , ne les
a abandonnez. C ’étoit lui-même qui enfeignoit, lui
qui leur avoit dit ce qu’ils devoient enfeigner ; & qui
avoit afluré qu’on l’écoutoit en fes apôtres. Cette Lha
charge d’enfeigner , eft venuë également à tous les
évêques : nous y fommes tous engagez par un droit
héréditaire , nous qui annonçons à leur place le nom
du Seigneur en divers pais du monde , fuivant ce
qui leur a été dit : A l l e z , inftruifez toutes les na- M»uh.
tions. Vous deVez remarquer, mes freres, que nous ,s"
avons reçu un ordre général, & qu’il a voulu que
nous l’executions tou s , en nous chargeant tous également
de ce devoir. Nous devons tous entrer dans
les travaux de ceux à qui nous avons tous fuccedé en
dignité.
Le pape faint Celeftin reconnoît par ces paroles
que c’eft Jefus Chrift même qui a établi les évêques
pour doéteurs de fon églife en la perfonne des apôtres j
il fe met lui - même en leur r a n g ,& déclare qu’ils doivent
concourir tous enfemble à conferver le pieux
dépôt de la doétrine apoftolique. C ’eft à quoi tend 1e
relte de la lettre , & il y emploie la confideration du
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