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84 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
les livres des blafphêtnes du reverendiiTune Neftorius^
d’un defquels nous avons choifi quelques articles. S’il
plaît au faint concile nous les lirons. L’évêque Flavien
dit : Q u ’ils foient lûs & inférés dans les a<5tes.
Tous les évêques y confentirent. On lût vingt articles
tirés du livre de Neftorius, qui étoit un recueil
de fes fermons divifé par cahiers, dont on compte
jufqu'à vingt-fept. Après cette ledure , Flavien dit :
Puifque ces difcours de Neftorius font des blafphêmes
horribles, qu’ils foient inférés aux a d e s , pour fa condamnation.
Le prêtre Pierre dit : Le reverendifllme métropolitain
& évêque de Carthage Capreolus a écrit une
lettre au faint concile par le diacre BeiTula ; je la lirai
fi vous l’ordonnés, & j’en lirai auifi la tradudion.
Elle portoit que faint Auguftin appelle nommément
au concile , étoit mort quand la lettre de l ’empereur
fut apportée ; & qu’encore que cette lettre fût principalement
adreffée à faint Auguftin , Capreolus
l ’aiant reçûë, avoit écrit à toutes les provinces d’A frique
, pour affembler un concile national, qui choi-
firoit des députés pour le concile univerfel ; mais la
defolation du païs , & les ravages, des Vandales empêchèrent
les évêques de s’affembler. Le terme étoit
même trop court. Les lettres de l’empereur n’arri-
verent à Carthage qu’à Pâques ; en forte qu’il ne
reftoit pas deux mois jufqu’au concile univerfel ; &
ce temps n’étoic pas fuffifant pour affembler le concile
d’Afrique , même en pleine paix. Ainfi ne pouvant
envoïer une députation folemnelle , Capreolus
voulut au moins obierver la ^lifcipline, & marquer
io n refped au concile univerfel , en envoïant un
L i v r e v i n g t -'c i -n q j j i e ’m e .’ 85
diacre pour porter.fes exeufes; Il prie donc les évêques * •
de refifter courageufement à ceux qui voudroient in- ^ N> 4 3 *»
traduire dans l’églife de nouvelles doctrines ; & de ne
point foufirir que l’on remette en queftion. ce qui a
déjà été jugé, ni que l’on donne atteinte aux décriions
des peres. S. Cyrille demanda que cette lettre de Capreolus
fût inferée aux ades , comme portant clairement
que les anciens dogmes de la foi devoient être
maintenus, & les nouveautés rejettées,. Tous les évêques
s’écrièrent : Nous difons tous le même , nous le
fouhaitons.
Enfuite on prononça la fentence de condamnation xrii.
contre Neftorius en ces termes : Neftorius aïant entre mimùt c°Ht '
autres chofes refufé d’obéir à notre citation, & de re- t- sacevoir
les évêques envoies de notre part, nous avons
été obligés d’en venir à l’examen de fes impietés ; &?
l ’aïant convaincu , tant par fes lettres, que par fes autres
écrits , & par les difcours qu’il a tenus depuis peu
dans cette ville , prouvés par témoins , de penfer
& d’enfeigner des impietés : réduits à cette necef-
iïté par les canons , & par la lettre de notre très-
faint pere & collègue Celeftin évêque de l’églife R o maine
: après avoir fouvent répandu des larmes, nous
en fommes venus à cette trifte féntence. Notre fei-_
gneur Jefus-Chrift qu’il a blafphemé , a déclaré par
ce faint con c ile , qu’il eft privé de toute dignité épif-
copale , & retranché de toute affemblée ecclefiafti-
que. Cyrille évêque d’Alexandrie , j’ai fouferit en jugeant
avec le concile. Juvenal évêque de Jerufa-
lem , j’ai fouferit en jugeant avec le concile. Tous
les autres évêques prefens fouferivirent de même au.
nombre de cent q u a tre -v in gt-d ix -h u it. Quelques-
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