
¡ P p H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
lettres fynodales^à l ’empereur, à Proclus, à faint C y rille.
La lettre a faint Cyrille porte , qu’ils ont ap.
prouve le tome de Proclus aux Arméniens. Mais,
r.d. ïm.. ajoutent-ils , il etoit inutile ; puifcjue tous , grâces à
Di eu, font dans les mêmes fentimens ; & quelquefois
ce qui femble néçeifaire, caufedu trouble , quand
il n eft pas fait a propos. On nous a auffi prefentç
un autre tom e , contenant des extraits de Théodore
jadis evêque de Mopfuefte , que l’on vouloit faire
anathematifer. En ces extraits nous confeifons, qu’il
y a des paifages douteux , & qui peuvent s’entendre
autrement qu’ils ne font écrits , mais il y en a plusieurs
de clairs. Quant à ceux qui femblent obfcurs,
nous en trouvons de femblables dans les anciens, à
quÿ condamnation de ceux-ci porteroit préjudice,
Et a quelle confufion n ouvre-t-on point la porte , il
l’on permet de combattre ce qu’ont dit les peres qui
iont morts l Autre chofe e f t , de ne pas approuver
quelqu’un de leurs fentimens, «utre chofe de les ana-
thematifer ; quand on n’etendroit pas l’anathême fur
les peifonnes, Quel avantage ne donne-t-on point
aux Neftoriens, il 1 on condamne avec eux de tels
évêques ? Ne fçait-on pas ce qui a obligé Théodore
a parler a in iî, pour combattre les heretiques, à qui il
soppofoit , comme le défenfeur commun de tous
l ’Orient.
La lettre a Proclus commence par l’approbation
les louanges de fon tome aux Arméniens. Enfuite
les Orientaux fe plaignent de ceux qui troublent
Jeghfe, qui quittent leurs pais, & vont à C . P. calomnier
leurs propres évêques. Ils ajoutent : ils ne
te contentent pas de nous calomnier , nous qui fom-
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mes vivans : ils attaquent le bienheureux Théodore
après fa m o r t, lui qui a enfeigné avec gloire pendant
quarante-cinq ans , qui a combattu toutes les
herefies , qui n’a jamais en fa vie reçu aucun reproche
des catholiques , & a été approuvé des évêques,
des empereurs. & des peuples. Et enfuite : Nous avons
trouvé dans les anciens doéteurs de l’églife mille
chofes femblables à ce que l’on a malicieufement
extrait,des livres de T h éod o re , pour vous le pre-
fenter. Ils citent le martyr faint Ignace , faint Euf-
tache d’Anrioche , faint Athanafe , faint Baille , les
deux faints Grégoire de Naziance & de Nyffe , Fla-
v ien , Diodore , faint Jean ChryXoftome , faint Am-
broife, faint Amphiloque , Atticus , & concluent :
Ce n’eft donc pas à nous à juger ceux qui font
morts avec honneur : cela n’appartient qu’au juge
des vivans & des morts. La lettre à l’empereur con- Fat, u. c. *i
tient à peu près les mêmes chofes, c’eft-à-dire , les
louanges de Théodore de Mopfuefte : qui a été efti-
mé , non-feulement des évêques , mais encore , di-
fent-ils, de votre aïeul l’empereur T h eo d o fe , qui délira
de le voir , de l’entendre prêcher , & de l’entretenir
; tk en fut charmé. Il a été , ajoûtent-ils,, difciple
de Flavien évêque d’Antioche, & compagnon de Jean SuP- l-
de C . P. dont vous avez reffufeité la mémoire à la
gloire de votre regne. C ’eft ce que Neftorius avoit
rait au commencement de fon pontificat.
Saint C yrille répondit à Jean & au concile d’Antioche
, louant le tome de Proclus aux Arméniensmai s
ajoûte-t-il, quant aux opinions décriées de Diodore, c 0»e. tpk. a
de Théodore & de quelques autres, qui fe font portés j|$u|| r\