
A n . 431.
Sup,. I. XVIIÎ.
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L. 4. C. Theod.
de bis qui ad ceci,
.conf. L 9. tom. ,3.
conc. p. ï i t f .
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Fin d é S . P a u l
in de N o ie .
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ftp. Vaut. r 43*
Pemer. de v ita
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l’enceinte du lieu facré : chambres, maifons, bains »
jardins, cours, galeries. Aufli aïant tout cet efpace
de fûreté , il ne leur fera pas permis ni de* manger, ni
de coucher, ou demeurer dans le fanéluaire ou dans
le temple, & ils obéiront aux clercs qui les en empêcheront.
Il eft défendu, à ceux qui fe réfugient
dans les ég life s , d’y porteî aucune arme de quelque
efpece que ce fo it , non-feulement dans le lieu facré ,
mais dans toute l’enceinte. C eu x qui n’obéïront pas
feront chaiTez de l’afyle , .& même rirez par force
.& à main armée , s’il eft befoin. Et .c’eft le feul cas
ou il eft permis d’entrer dans l’églife .avec des armes.
L ’empereur déclare, que lu i-m êm e , qui par tout
ailleurs eft environné de fes gardes, lai-ffe les armes
dehors en entrant dans l ’églife , qu’il quitte jufqu’a
fon diadème , & n ’entre dans le fanétuaire que pour
l ’offrande. On voit entre autres choies par cette loi ,
la quantité de bâtimens qui accompagnoient les églifes
& la grande enceinte qui les enlèrmoit. Outre
l ’extrait de Cette loi inféré dans le” code Theodoficn,
elle eft entiere dans les conciles avec la datte de fa
publication en E g y p te , indiéfion quatorzième , le
douzième de Pharmouthi, c’eft-à-dire , le feptiéme
d ’A v r il 431. car c’étoit une loL generale pour tout
l ’empire.
Cette même année 431. l’églife d’Occident perdit
iaint Paulin de Noie. Il étoit-évêque depuis environ
vingt ans ; &c dans cette charge il n’avoit jamais
cherché à fe faire craindre, mais à fe faire aimer de
tout le monde. Dans les jugemens, il examinoit ri-
goureufement , & décidoit avec douceur. Quoiqu’il
eut autrefois donné fi libéralement fes biens, il
. L I V R E V I NG T- CI N QÜ I*E’m E. 63
prenait grand foin de ceux de l’é g life , pour les dif-
penfer fidelement. Il donnoit à tou s, il pardonnoit,
il c o n fo lo it, il édifioit les uns par fes difeours & par
fes lettres , les autres par fes exemples : fa réputation
s’étendoit non-feulement dans tout l’empire,
niais chez les barbares. Il étoic âgé , comme l’on
c ro it , de foixante-dix-huit an s , quand il tomba malade
d’une douleur de cô té ; & comme on defefpe-
roit de fa vie , deux évêques Symmaque & A cyn d i-
nus vinrent le vifiter. Leur arrivée lui donna tant de
jo ïe , qu’il fembloit oublier fa maladie ; & comme
é,tant prêt à aller à Dieu , il fit apporter devant fon
lit les vafes facrez , afin d’offrir avec’ les évêques le
facrifice pour recommander fon ame à Dieu , & rendre
la paix à ceux qu’il avoir feparés du faint mi-
niftere, fuivant la difeipline de l’églife. Après avoir-
tout accompli avec joïe , il dit tout d’un coup à haute
voix : Où font mes freres ? Un des aififtans croïant
qu’il parloir des évêques qui étoient prefens , dit :
Les v o ic i. Saint Paulin reprit : Je parle de mes freres
Janvier & Martin qui viennent de me parler , &
m’ont dit qu’ils alloient venir me trouver. Il enten-
doit faint Janvier évêque de Capouë & marty r , dont
les reliques étoient dès-lors à N aples, & faint Martin
de Tours , qui lui étoient apparus. Enfuite il étendit
les mains au c ie l, & chanta le pfeaume : J’ai levé mes
yeux aux montagnes, & le refte , & finit par une
ôraifon. Alors le prêtre Pofthumien l’a v e r tit, qu’il
étoit du quarante fols d’or poür des habits que l’on
avoir donnés aux pauvres. Saint Paulin répondit en
foûriànt doucement : Mon f ils , n’en foïés point en‘
g e in e , il fe trouvera quelqu’un qui acquitera la dette-
A N.
Vfalm.