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DÉLIMITATION DES KSPÈCES.
Année 15%43
Hiver 8%06 Été 22 ' '
Printemps 14 ^ 1 2 Automne 16 V 6
Le minimum absolu de froid observé dans quarante ans a été de —
Si le Trachelium ne peut pas venir sur les bords de l'Adriatique, en Toscane
et dans le midi de la France, on peut présumer que les hivers y sont
de temps en temps, ou habituellement, trop rigoureux; les maxima absolus
tombent au-dessous d e— 5«,9. Ainsi (a), à Bologne, on a observé—16%9;
à Pise (dans un laps de huit ans seulement) — 6%3; à Lucques — 8%9; à
Nice — 9%6 ; à Montpellier — 16%1. Il en est probablement de même en
Grèce et dans le centre de l'Espagne, peut-être aussi en Catalogne ; mais les
observations publiées sont insuffisantes pour constater le fait. Sil'on s'attachait
aux moyennes d'hiver et de printemps, le Trachelium devrait réussir
à Nice aussi bien qu'à Rome, car la moyenne d'hiver (b) y est de 9o,3Zi, et
celle du printemps de mais la comparaison des minima absolus
fait comprendre où se trouve la différence des deux climats.
Je ne puis deviner pourquoi le Trachelium manque à la Sardaigne et aux
îles Baléares. D'après les trois années d'observations faites à Cagliari,
publiées par M. de la Marmora (c), la moyenne d'hiver est de 10%4/î,
celle du printemps deU%55 ; et rien ne peut faire présumer que le froid
soit jamais aussi vif qu'à Rome.
Pourquoi le Trachelium ne s'étend pas jusqu'aux deux extrémités orien-^
taies et occidentales de la région méditerranéenne, c'est encore un problème
à résoudre. Lisbonne a un climat très doux en hiver (11%3) et très
égal. Peut-être y a-t-il trop de pluie, trop de vapeur dans l'air ? Mais alors,
pourquoi le Trachelium manque-t-il à la Morée, à Candie, à l'Asie Mineure
et la Syrie, où l'hiver, dans plusieurs localités, est aussi doux qu'à Naples
et en Sicile, tandis que les pluies y sont à peu près semblables, et certainement
moindres qu'en Portugal ?
1 8 . Wa lds t e ini a geoides, IVi l Id. — Voy. p. 125, et pl. II, fig. 8.
Il fleurit en avril et mai, en Gallicie (Zawadski, En., p. 60).
Près de sa limite, un peu en deçà, je puis citer la température de
Bude et de la Crimée méridionale {d),
(a) Voyez Martins, C o u r s de metéor., p. 167; Schouw, Cl im. de VItalie, v. I,
part. II.
(b) Schouw, C l i m . de VItalie, v. I, part. ii. ^
(c) Schouw, ihid.
{d) Pour Bude, j'ai consulté Kàmtz, Meteor., II,tableaux, p. 88; pour ies autres localités,
Mahlmann, dans Martins, C o u r s de météor,, p. 183.
LIMITES POLAIRES DES ESPÈCES SPONTANÉES. U 3
VILLES. .
TEMPÉRATURES MOYENNES.
Moy. ann. Hiver. Print. Éié. Automne.
9,7
o
- 0 , 4
1,8
0,5
10,2
10,0
n y
21,7
19,G
i o " s
A Q Ci
8,0
Voici des localités où l'espèce ne vient pas et où le climat est analogue :
Vienne
Bade.
Moy. ann.
10", 1
10% 3
Hiver.
0 % 2
— 0%6
Priiif.
10%5
10%4
Klo.
21M
Automne.
10",5
10",5
Il serait aisé de citer d'autres points dans l'Allemagne méridionale, la
SuissCj l'Italie, où les conditions semblent exactement les mêmes que dans
les pays d'où l'espèce est originaire. D'après les villes de Crimée et de
Hongrie, le chiffre de 10° à ll'^ au printemps paraît celui qui importe le
plus, car c'est pour cette saison qu'il y a le plus d'accord entre Bude et la
Crimée. Mais il y a une foule de localités européennes où l'on retrouve ce
chiffre, et avec lui des hivers moins rigoureux et des étés moins chauds ou
plus chauds, ou semblahlement chauds, sans que le Waldsteinia y soit indigène.
Les endroits ombragés, montueux, ne manquent pas aux environs
de Vienne, de Gratz, etc., et la nature minéralogique du sol y est très
variée.
Les plaines de la Hongrie diffèrent des environs de Vienne par une
sécheresse comparative (a) ; mais il est probable que les régions montagneuses
des Carpathes, de la Transylvanie, de la Grimée, où le Waldsteinia
est abondant, ne présentent pas la même sécheresse et se rapprochent
davantage sous ce rapport du climat de TAutriche et de la Styrie. Malheureusement,
les observations sur la pluie ne sont pas assez nombreuses
pour que l'on puisse comparer exactement ces pays.
En définitive, les faits connus relatifs à la température des saisons, et
ceux que l'on peut entrevoir sur la distribution des pluies, ne permettent
pas de dire pourquoi le Waldsteinia ne s'est pas répandu au nord, et surtout
à l'ouest de ses limites actuelles.
"Voyez les observations de Bude, dans Schouw, C l i m , de VItal ie, I, part i p 169
et ailleurs. '