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bliQ DE L AIRE DES ESPÈCES.
géologique), ou de la prédominance dans la Flore de telle ou telle classe,
de telles ou telles familles. Ainsi, en voyant l'aire des plantes du Cap très
restreinte, on pourrait, attribuer ce fait à la multitude des Protéacées, Composées,
Iridées, etc., qui ont, par leur nature, Taire très limitée ; de même
qu'envoyant l'aire moyenne des Protéacées, Composées, etc., fort restreinte,
on peut croire que cela tient à leur abondance dans des pays tels
que le Cap et la Nouvelle-Hollande, où les espèces se trouvent comme emprisonnées
par des mers et des déserts. Les conclusions à déduire des faits,
quanta leurs causes, sont doubles, et, par conséquent, équivoques.
Dans le but d'éviter ces motifs d'incertitude, j'ai comparé, dans quelques
familles bien naturelles, la dispersion moyenne des espèces par pays.
Yoici le raisonnement sur lequel je m'appuie : Les Crucifères, je suppose,
sont très semblables entre elles ; on peut croire qu'en comparant un certain
nombre d'espèces de cette famille avec le reste, les moyens de propagation,
de dispersion, et les tendances physiologiques sont les mêmes de
part et d'autre. Si donc les Crucifères, dans telle région, présentent une
aire moyenne plus vaste que dans telle autre région, on peut bien attribuer
la différence à la nature géographique ou physique'des pays, peut-être aux
antécédents géologiques, et non à la nature des espèces. Il est vrai que les
proportions d'espèces considérées comme propres à une région et communes
avec d'autres, sont grandement affectées par l'état des connaissances
sur le nombre total des espèces de chaque région et sur les espèces de
régions voisines ou autres. J'ai dit plus haut (p. hSb) dans quelles erreurs
on peut tomber si Ton compare deux régions inégalement connues. J'ai
montré que les découvertes qui se font dans les régions peu connues, changent
les proportions même dans les régions bien connues. On devra donc éviter
de comparer deux régions seulement ou un petit nombre de régions ; mais
en les prenant par groupes, on diminue les erreurs, surtout si dans chaque
groupe il y a une proportion semblable de régions bien et mal explorées.
Voici le résultat de cette comparaison pour quelques familles ou genres
dont j'avais étudié la dispersion en détail lors de mes premiers travaux
(a), Je partirai des mêmes régions que précédemment. J'indiquerai
dans les premières colonnes le rapprochement des régions les unes des
autres, par une estimation approximative. Lorsque deux régions se touchent
sur une frontière plus ou moins grande, j'appelle cela un point de
contact; lorsqu'une île ou un archipel se trouvent rapprochés d'une autre
terre, c'est un point dit de rapprochement; enfin, en comptant les con-
{a) Je ne dirai rien des Papavéracées; leur nombre étant trop petit pour donner des
proportions par régions. 11 est de 48 en tout dans le Prodrome. On en a découvert depuis
un grand nombre en Californie, en Orient, etc., mais il n'existe pas de résumé.
AIRËS DES ESPECES SUIVANT LES RÉGIONS OÛ ELLES SE TROUVENT.
tacts comme 1 et les rapprochements comme 1/2, il en résulte, pour
chaque région, une certaine somme, dite de connexilé^ qui exprime à pen
près le rapport de position des terres, leur degré d'isolement.
La distance de Madagascar à la côte d'Afrique, celle des îles Canaries à
la région Méditerranéenne, sont prises pour des rapprochements; mais,
non, par exemple, celle de Madagascar avec l'Inde, ou des îles Sandwich
avec l'Amérique. Les déserts du Sahara et du Gobi ont été considérés
comme équivalents à une mer, c'est-à-dire donnant lieu à des rapprochements
et non à des contacts. Dans les colonnes qui suivent, j'indique le
chiffre total des espèces de chaque région et celui des espèces communes à
trois régions au moins, savoir la région en question et deux autres ou davantage;
enfin, la proportion de cette catégorie sur le total des espèces.
Nous avons vu (p. /¡S/t) que les découvertes* successives qui se font dans
une famille changent moins le rapport de ces deux nombres que d'autres.
REGIONS.
Zone glaciale,
1 Région actique . . .
Zone tempérée {hém.
bor.){de 30 à QQ'^lat.)
2 Europe moyenne. . .
3 Région delàMcdilerraiiée
Perse
5 Caucase et Crimée. .
6 Tartarie
7 Sibérie (jusqu'au cercle
arcliq.)
8 Népaul (a)
9 Chine et Japon . .
10 Iles aleuliennes etN.-
0 . de l'Améfique. .
a États-Unis , Canada ,
Terre-Neuve. . . .
(a) Le Népaul est au midi du 30-^ lat., mais vu son élévation et à cause de la grande
quantité de plantes des régions élevées qui composent sa Flore, j'ai cru devoir le joindre
aux régions tempérées.
{b) D'après le Prodromus et le Systema, v. 1.
(c) Il m'a paru inuiile de calculer les proportions pour les. régions qui ont moins cíe
dix espèces d'une famille. Évidemment les chilFres n'auraient rien de solide.
(d) D'après ma monographie des Campanulées, j[830.
( D'après Meisner, Monographie, 1826..
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