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tie la moyenne des S'^ ou plus, ils font. 52( )\ Telle est la valeur de rexposition
et de Tabri à eette élévation, dans l'Europe centrale, sous un ciel clair (a)^
en ce qui concerne la culture de la Vigne. D'autres plantes éprouveraient
un effet différent, à cause du minimum où elles commencent à végéter, de
la durée de leur végétation et de lem' nature intime (voy. p. 19 à 31).
Le maximum d'élévation des vignobles, dans les Alpes d'Italie, se trouve
près du grand Saint-Bernard, et, en général, à Test. Du côté de Come, et
surtout de Venise, la limite s'abaisse beaucoup (/|87'"). La somme declialeur
serait presque suffisante si l'on en Juge d'après Tolmezzo, situé à
305'" d'élévation, qui présente 3184° à partir de 8 " (6) ; mais on sait que
les pluies y sont extraordinairenient abondantes, surtout en septembre et
octobre (c). La limite est peut être imposée dans ce cas par l'humidité et
un ciel fréquemment couvert, combinés avec une somme de chaleur A
l'ombre déjà faible.
Le chiffre des Pyrénées me fait présumer quelque chose d'analogue.
Sous cette latitude, on aurait à la limite de l'espèce une somme moindre
qu'en Suisse et en Savoie, si des nuages et des pluies provenant du voisinage
des mers ne diminuaient la pureté de l'atmosphère. Je crois même
les pluies trop fréquentes, car dans la plaine, à Bordeaux, la Vigne est souvent
contrariée par l'humidité, et dans le prolongement des Pyrénées,
du côté de la Galice, on ne la cultive plus à cause de cette circonstance.
A Madère, le fait est plus sensible encore. L'élévation des vignobles
n'est point ce qu'on croirait, et certes, à 67.6'", la température est encore
si chaude, que les raisins s'en accommoderaient très bien sans les nuages
qui stationnent et les pluies qui sont trop fréquentes. La température de
ou plus, dure indéfiniment à cette hauteur, et, par conséquent, la
somme nécessaire à la Vigne s'y trouve toujours, mais les pluies, au
contraire, sont assez abondantes sur la côte (voyez, p, 37A) et doivent
l'être bien plus sur les hauteurs. ^
(a) A Genève on compte en été 26 jours 1/2 complètement clairs; a Prague, 35,7; a
Paris, 48, etc. (De Gasparin, Cours d^agric., II, p. 216. ) En automne, Genève a un ciel
souvent nuageux, quelquefois couvert pendant une série de deux ou trois semaines, mais
c'est surtout après la vendange, au mois de novembre. J'ai entendu attribuer la supériorité
des vins du canton de Vaud sur ceux de Genève à Faction plus forte du soleil, particulièrement
en automne, mais on n'a pas fait d'observations comparatives à cet
égard. La pluie est plus abondante dans le canton de Vaud qu'à Genève (de Gasparin,
édit., Il, p. 268, 270), en particulier pendant les mois de septembre et octobre, circonstance
défavorable à la Vigne, et qui fait présumer plus de nuages et de vapeurs. Le
principal avantage me paraît être dans l'exposition et l'abri, de même que pour Neuchâtel
et le "Valais. Le nombre des jours de pluie n'est pas connu d'ans le canton de Vaud.
(Ò) Schouw, Climat de VItalie, 11, p. loi , donne les moyennes monsuelles pour
cinq ans.
(c) Ibkl., p. 216.
MMITES 1M-E1UKL U1:S KT ÉQUATOIUALES 1)KS ESPÈCES CULTIVÉES. 389
Quant à TEtna, le peu d'élévation de la limite des Vignes me fait penser
que la culture n'en a pas été poussée à la hauteur permise par le climat.
On trouverait au-dessus de 1300' " une somme de 2 0 0 0% à partir de S% à
laquelle se joindrait une action solaire considérable, qui favoriserait la
Vigne: mais d'un côté,les circonstances locales n'ont pas encouragé aux
défrichements; de l'autre, les vins du bas de la montagne sont trop abondants
pour qu'on soit fort tenté de cultiver à de grandes hauteurs.
Remarquons, en outre, et ceci s'applique aux Pyrénées, à l'Etna, et aux
montagnes de l'Andalousie, que dans ces pays méridionaux, la culture des
variétés précoces de vignes est tout à fait négligée. Il y a plus d'un mois de
différence dans hi maturation selon les variétés, de sorte que les plants
hâtifs du Nord s'élèveraient bien plus haut si on les cultivait dans le Midi.
ARTICLE 111.
LIMri'KS INFÉKIKUKES ET LIMITES ÉQUATOUIALES DES ESPÈCES CULTIVÉES.
J e me proposais, pour compléter le sujet, d'examiner et d'étudier en
détail quelques espèces cultivées, au point de vue des limites inférieures
et des limites méridionales ou plutôt regardant l'équateur. Après avoir
réuni divers documents, j e me suis convaincu de leur peu de précision
et du faible intérêt qui s'y rattache.
La cause de l'absence de certaines cultures dans les plaines, relativement
aux montagnes, et dans les régions chaudes, relativement à des régions
froides ou tempérées, est presque toujours un degré excessif de
sécheresse ou d'humidité. Quand il s'agit de la zone tempérée et du voisinage
des tropiques, c'est la sécheresse; ensuite, dans le voisinage de l'équateur,
c'est la fréquence ou l'abondance de la pluie pendant la plus grande
partie de l'année. Or, si l'on connaît en gros la sécheresse de certaines saisons,
ainsi que l'époque et l'abondance des pluies dans la plupart des contrées
méridionales, on est fort loin de posséder pour un grand nombre de loca--
lités des informations exactes sur les limites des cultures, et en même
temps les moyennes mensuelles qui rendraient possible un examen des
influences météorologiques à leur égard,
Ces limites, d'ailleurs, ne sont pas précises; elles sont plus sujettes que
d'autres à varier suivant le degré de la civilisation et suivant les circonstances
particulières à chaque pays.
Les peuples des régions tropicales et équatoriales se sont donné en général
peu de peine pour introduire des cultures nouvelles, et pour inven-
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