5 0 EFFETS BE LA TEMPÉMTBRE ET DE LA LUMIÈRE SUU LES VÉGÉTAUX.
par le raisonnement, basé sur une observation vulgaire des faits et sur les
principes les plus élémentaires de la physiologie. _
résultat des variations de température me paraît devoir etre different,
.don le moment où arrivent ces variations et selon les degi^s du thermo-
,notre qu'elles parcourent. Un abaissement ou une élévation de temperature
pendan la nuit, ne doivent point produire le même eiîet que pendant le
our, puisque la nuit la plupart des fonctions du végéta sont naturellement
'intei'rompues. Voilà de ces vérités évidentes , qu'on oublie cependant loisnu'on
ra proche les valeurs thermométriques des faits de vegetation. En
utre, une variation e n t r e - et + 5», aura des effets tout autres cju ime
varia ion semblable entre + 5» et + 1 5 » ; celle-ci sera différente probable-
. . e n t , quant aux résultats, d'une variation de + 20» à + 30 . Les eff s
doivent dépendre beaucoup de l'espèce dont il s'agit, et des fonctions quelle
est sur le point d'opérer au moment où on l'observe. Si la germination cUme
niante exige au moins + A» pour commencer, une température fixe de + 3 _
hù sera contraire et une température variable de - a + 5 , qui
selon les calculs des météorologistes ne vaut que 0% et qui,, en comptant pour
nuls (et non pour négatifs) les degrés au-dessous de zéro, serait égalé a
+ 90 5, permettrait à la plante de se développer. On pourrait faire des reilexions
analogues pour les autres fonctions, mais au-dessus d'une certaine
limite il est probable que la chaleur se trouve suffisante pour toutes les operations
du végétal, et alors il devient moins important que le thermometre
varie. A un degré plus haut encore, certaines variations deviendraient nuisibles
par une chaleur excessive. Malheureusement les limites nécessaires
aux diverses fonction^ et celles où la chaleur devient fâcheuse, sont des
données qui varient selon les espèces, et dont il est fort difficile de s'assurer.
D'après ces réflexions , des changements thermométriques un peu ire^
quents et considérables seraient, tantôt avantageux, tantôt contraires, mais
ce ne serait pas à titre de variations qu'ils auraient des effets, ce serait a
,ause des limites supérieures ou inférieures qu'ils dépassent. On le voit,
les questions reviennent toujours à celle-ci: Déterminer les températures
10 inutiles, comme trop basses; plus ou moins Utiles; 3 mutiles,
comme trop élevées. Les observations botaniques et agricoles sont loin de
fournir ces renseignements sur chaque espèce ; et les tableaux météorolo^
o-iques dans lesquels on fait des moyennes de toutes ces temperatures,
Où l'on exagère même la valeur des températures basses par la soustraction
des chiffres négatifs, et où la chaleur directe du soleil et l'effet de la lumieré
n'entrent pour rien, ces tableaux météorologiques, dis-je, dont nous sommes
forcés de faire usage, ne sont en réalité que de pauvres documents pour
apprécier les phénomènes de physiologie et de géographie botanuiue.
DES VAKIATIONS DE TEMPÉRATURE. 51
ARTICLE X.
DE LA COMBINAISON DU TEMPS ET DE LA CHALEUR.
La plus simple observation en agriculture et en horticulture fait comprendre
que le temps et la chaleur s'unissent pour produire les phénon)
caes de végétation. Lorsqu'un mois a été plus froid qu'à l'ordinaire , il
suilit que le mois suivant soit plus chaud, dans une proportion analogue,
pour que la moyenne soit rétablie quant à l'époque des récoltes ou à leur
qualité. L'opération de forcer les plantes, en horticulture, est une application
rigoureuse et une démonstration habituelle des mêmes principes.
Si la lumière reste semblable, en combinant la chaleur et le temps, on
avance ou l'on retarde à volonté la floraison et la maturation. On les fait
même arriver à jour fixe quand on manie habilement les deux moyens dont
ou dispose. La possibilité de cultiver une plante dans une certaine saison;
lu faculté pour une espèce de vivre dans un pays, ou jusqu'à une certaine hauteur
déterminée sur les montagnes, dépendent presque toujours de la chaleur
et de sa durée.
Le principe n'est pas contestable ; mais comment combiner dans les
calculs ces deux valeurs, la température et le temps ? Voilà une question
grave, sur laquelle on est peu d'accord jusqu'à présent.
L'idée la plus naturelle et la plus ancienne a été de faire la somme des
températures moyennes, jour par jour, pendant l'époque dont on voulait
apprécier les effets calorifiques. Malheureusement les premiers essais ont
été entachés de causes d'erreurs qui les rendent inutiles. Ainsi l'on partait
d'une époque de l'année arbitraire pour calculer les températures devant
produire tel ou tel effet; on a compté souvent des degrés négatifs du thermomètre
; on a mal calculé les moyennes de chaque jour, etc.
M. Boussingault a introduit une méthode plus logique et plus précise.
Elle a donné des résultats assez satisfaisants pour la chaleur nécessaire à la
maturation des plantes annuelles, en particulier des céréales semées au
printemps. Je citerai ses chiffres (a), en les complétant par quelques obser-
(a) Boussingault, Compt. rendus Acad. desse., 1837, 'l"'sem. , p. 179, et avec qu-elques
CliangemelTits, en 1844, dans Économie rurale, II, p. 659. J'évite de citer les espèces
semées en automne, à cause de l'incertitude sur leur végétation pendant l'hiver et au preitlier
printemps, et des températures basses qu'il faudrait compter comme nulles dans l:t
formation des moyennes. Si l'on veut connaître ce qui concerne les céréales d'hiver, on
peut consulter le tableau de M. Boussingault et aussi les observations de M. Lucas (Hot.
Xeit,, 1849, p. 300) pour le seigle et le froment, pendant huit années, à Arnstadt. Ce dernier
auteur, par parenthèse, présente à tort nies idées comme contraires à celles de
M. Boussingault : elles s'en rapprochent beaucoup : seulement, pour appliquer les mêmes
principes à diverses espèces et à divers climats, et pour arriver iv iilus de précision, j'ai dù
intruduire des considérations nouvelles et certaines modifications.
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