' ^ 3
V i
5 f ^ V ^ ' r V v >
Vìi
J,
M t I J
Hi
4ij
ii^lf
t I
n»r
M J i
> ' m
^ ir
5/1/i DK L Air.R DES ESPKCRS.
contribuer a une dispersion plus grande des espèces. Malheureusement,
le degré de consistance n'est pas un caractère tranché et distinctif des
familles. H serait difficile de séparer les groupes d'espèces qui ont ce
genre de graines. A voir les Amarantacées, Salsolacées, Primulacées,
Polygonacées, Cypéracées, qui ont des graines dures et une habitation
fort étendue; cette organisation semble avoir de l'importance. D'un autre
côté, les Légumineuses, Cactacées, Ampélidées, Solanacées, Rosacées,
Palmiers, Sapotacées; Guttifèreset les Figuiers, ont des graines dures ou
des noyaux, et l'aire moyenne de leurs espèces est fort restreinte. Il y a
tant de familles intermédiaires dont les graines ne sont ni très dures ni très
molles, et tant de variations dans certaines familles, que j'attache peu de
valeur à cet aperçu. Néanmoins, les graines petites et dures paraissent
avoir favorisé l'extension.
A R T I C L E VIIL
AIRE RELATIVE DES ESPÈCES SUIVANT LES RÉGIONS OU ELLES SE TROUVENT.
^Jusqu'ici l'aire des espèces s'est présentée à nous comme dépendant
plus ou moins de la classe, de lafamille, de la qualité de plante annuelle,
vivace ou ligneuse, à grande ou à petite taille, vivant dans telle ou telie station,
ayant telle ou telle graine, etc,; en un mot, de l'organisation et de la
manière de vivre qui en découle. Maintenant, nous allons voir que le fait de
se trouver dans telle ou telle région, influe directement aussi sur l'extension
géographique. On peut le présumer en voyant les familles où Faire
moyenne est restreinte, dominer dans les pays équatoriaux, à la Nouvelle-
Hollande et au Cap, tandis que celles où Taire est très vaste se .trouvent
essentiellement dans lés pays froids.
Nous avons vu aussi, en comparant par classes (Dicotylédones, Monocotylédones,
etc.) les espèces communes entre pays fort éloignés, qu'il y a
beaucoup d'espèces communes entre le Labrador ou le Kamtscliatka et
l'Europe, et fort peu entre le Cap ou la Nouvelle-Hollande et cette même
Europe. Dans toutes les comparaisons de cette nature, certaines régions
âustrales ou intertropicales, se présentent comme ayant une faible proportion
d'espèces communes avec d'autres, et, par conséquent, une aire
moyenne des espèces très limitée, tandis que les régions boréales de notre
hémisphère offrent les caractères opposés.
Les recherches de M. E. Meyer sur les plantes du Cap, et celles de Ledebour
sur les plantes de l'empire russe, conduisent à des comparaisons
très remarquables sous ce point de vue.
La partie de l'Afrique australe visitée par M, Drége comprend une
AIRES RELATIVES DES ESPECES. 5/i5
étendue de 12000 milles géographiques carrés (a), soit au plus le 200® de
la surface générale des terres. Non-seulement, les riches collections de ce
pays renferment un nombre très insignifiant d'espèces communes avec
d'autres; mais de plus, les espèces sont cantonnées généralement dans de
petits districts. MM. Drège et E. Meyer distinguent vingt subdivisions et
indiquent la répartition de 7000 espèces dans ces subdivisions. Chaque
espèce a été trouvée seulement dans une et 1/2 subdivision en moyenne, soit
3//i0 de la surface totale de la région. Toutefois, comme il y a des plantesdu
Cap qui ont une certaine extension hors delà région, et que, surtout, on en
trouverait un certain nombre dans l'intérieur de l'Afrique australe, hors des
limites de MM. Drège et Meyer,je dirai, pour nepas exagérer, que les espèces
du Cap ont une aire égale à 1/10^= environ delà surface totale de la région,
soit 1/2000^ de la surface terrestre du globe. — A l'autre extrême de
l'échelle, je citerai les plantes de la Russie. Ce vaste empire, qui s'étend
de la Laponie au nord-ouest de l'Amérique, égale environ 1/5' de la surface
terrestre. Ledebour le divise dans sa Flore (h) en seize parties, et i!
indique la répartition des espèces dans ces seize subdivisions. Les Phanérogames
se trouvent, en moyenne, dans 2,9 des subdivisions. Gomme un
grand nombre sont répandues aussi hors de l'Empire, notamment dans l'Europe
tempérée, le Canada et les États-Unis, je crois ne pas exagérer en disaiil
que les espèces phanérogames de la Flore russe occupent, dans le monde,
une aire égale à 3 1/2 ou h des subdivisions de la Flore. Je m'arrêterai
même au chiffre de h y parce que les parties reculées de l'Empire sont peu
connues et qu'on y trouvera sûrement la plupart des espèces des subdivisions
voisines. Les plantes de la Russie ont donc pour aire l / h de l'Empire,
qui est lui-même 1/5 de la surface terrestre ; par conséquent, elles
occupent 1/20^ delà surface terrestre. En se bornant aux espèces du nord
de la Russie et de la Sibérie, sans parler de celles du Caucase et de l'Altaï,
l'aire moyenne serait encore plus vaste. Ainsi, les aires moyennes, calculées
par régions, diffèrent entre le nord de notre hémisphère et le Cap
de Bonne-Espérance de 1/20 à 1/2000 de la surface terrestre. Si l'on
comparait une Flore purement arctique (Labrador, île Melville) avec la
Flore de quelque petite île fort isolée entre les tropiques (Sainte-Hélène),
on trouverait une différence plus grande encore.
Mais, dans ce genre de calculs, on groupe des plantes de nature diverse,
qui appartiennent à la même Flore; on ne sait donc pas si la diversité de
l'aire moyenne vient du pays (de sa position, de son climat, de son origine
(a) Drège et E. Meyer, Zwei Pfianzen geo. Docum., dans Flora, 18i3, Bei^-abe, v. 11,
p. 4. Ce doit être des milles de 15 au dei^-ré dont il est question.
(b) Flora Rossica, 4 voi. in-8.
•iê
ilV-^
I
f - • . M
-ij
i
r Î J
h i