90 DELIMITATION DES ESPÈCES. LÍMITES POLAIRES DES ESPÈCES SPONTANÉES. 91
de pluie serait conforme aux explicatioiis précédentes. Dans ce but j'ai comparé
les localités les plus humides de celles où croît l'espèce, la Hollande
par exemple, avec les localités du nord-ouest, où son existence est précaire,
et celles de l'ouest, où décidément l'humidité doit l'exclure.
Voici les chiffres pour les trois mois d'été, ainsi que pour mai à septembre
(a) :
LOCALITES.
d" Hollande {où l'esp. existe).
Zwancnboiir^
Francckcr
Près des limites nord-oiiest
_:_ Londres
_L.Edimljciurg'
~ Copenhague
3" Hors des limites occidentales.
Bretagne
Cliats-vvorth .
Manchester
QUANTITE DE PLUIE EN MILLIM.
Eté.
9
d9G,l
250,3
Mai à septembre
2 0 0 , 1 3 2 6 , 0
3 5 5 , 7
1 5 2 , 2 2 4 0 , 4
1 G 9 , 4 2 7 6 , 5
4 7 G , 5 2 5 1 , 3
9
307,9
406,9
Ces résultats ne sont pas probants à tous égards. On ne voit pas, par
exemple, pourquoi l'espèce ne se répand pas davantage en Angleterre,
puisque dans le centre, à Chatsworth, il tombe moins de pluie qu'en Hollande.
La seule manière de l'expliquer est de dire que la température plus
élevée de la Hollande fait évaporer plus d'eau et atténue l'effet de la quantité
de pluie. Je reviendrai là-dessus à l'occasion des limites méridionales.
Pour le moment je constate que l'humidité ne paraît pas trop forte dans
l'Écosse orientale et en Danemark, car elle y est moindre qu'en Hollande,
et j'en conclus que la limite de l'espèce dans le nord-oûëst est plutôt déterminée
par la somme de chaleur à partir de 6% environ, comme minimum.
R a d s o l a Siooîdes. — Yoy. p. 75, et pl. I, fig'. 3,
Cette espèce fleurit dans la Grande-Bretagne, d'après MM. Hooker
Scot.) et Babington ( M a n . B r i t . Bot.) en juillet et en août. Hen est de
même vers l'autre extrémité de la limite, en Silésie, d'après la Flore de
MM. Wimmer et Grabowski, et en Galicie d'après M. Zawadski.
(a) Tirés du Cours d'agric, de Gasparin, vol. IL
Lés pays par lesquels passe cette limite ne sont pas ceux où l'on peut le
mieux préciser la température. Je vais essayer de l'indiquer au moins approximativement.
TEMPÉRATURES MOYENNES.
VILLES OU PAYS.
Été (Juin-août). Mai à septembre. Avril à octobre.
1" Sur la limite ou très près.
o o
-T- Orcades, Stromness (a) 1 2 , 4 1 1 , 5 l O / i
^ N o r w é g o G3 degrés lat. d'après Droniheira
G3° 2G {&) 1 3 , 4 ? 1 1 , 9 ?
Carlsladt, en Suède (c) 1 6 , 2 1 3 , 8 ?
1 6 , 7 4 4 , 7 4 2 , 2
• Wnna(ii) 1 7 , 2 1 5 , 5 1 3 , 0
2° Hors de la limite.
Féroé : Tliorshavn {e) 1 2 , 2 1 1 , 0
1 2 , 2 1 1 , 1 9 , 6
Stockholm (f) 1 6 , 3 1 3 , 9 4 1 , 3
1 5 , 9 1 3 , 8 8 1 0 , 5
1 7 , 7 6 4 5 , 5 0 1 2 , 4
Orel (m) 1 8 , 9 5 1 6 , 7 5 1 3 , 3
2 0 , 0 4 1 8 , 2 1 5 , 6
Au premier coup d'oeil on voit que ce n'est pas le défaut de chaleur qui
exclut l'espèce de Russie, du moins dans toute la portion centrale et orientale,
entre Moscou et Odessa. La sécheresse de l'été devient l'obstacle dans
(а) D'après douze ans d'observations, dans Jameson, Phil, joufn., 1839, reproduites
par Dove, Ueb. die nicht period. Aender., I, p. 51.
(б) D'après des calculs fondés sur les observations insuffisantes de l'hiver et de l'été à
Drontheim (Mahlmann, dans Dove, Rep., IV, p. 30), sur celles de Sondmor (Mablnlann ;
Martins, Meteor.), de Havoo et Mag'eroë {ibid., et Martins, Voy. Scand.), enfin sur celles
de Bergen et Uilensvang (Bergliaus, Allas, et Mahlmann, dans Martins, Meteor.), combinées
ensemble, en tenant compte des latitudes. Cet amalgame ne peut pas otre considéré
comme exact, mais il doit approcher plus de la vérité que les valeurs données sans discussion
pour Drontheim. J'ai supposé mai et septembre comme à Sondmiir (Kiimtz, Lehrh.,
n , p. 88).
(c) La moyenne d'été d'après Mahlmann, dans Martins. Pour mai et septembre, j'ai
pris les chiffres de Stockholm, dans Kàmtz, Meteor., II, p. 88.
{d) Observations de 1832 à 1838, dans Dove, Ueb, die nicht period. Aender., III,
p. 97.
(e) Ch. Martins, VégéL Féroé, dans Voy. en Scandin., etc., p. 357v
( f ) Kamtz, Meteor., II, p. 88.
{g) Moyenne de dix-huit ans, de 1822 à 1834, et 1837 à 1841, dans Kupffer, Ann.
magn. et meteor.
(h) Bull. soc. nat. Mose., 1842, p. 478, et 1^44. Observations de vingt et un ans,
cinq mois, calc. par Spassky.
(i) Observations de Wilkins et Morozoff, voyez le tableau, p. 65.
{k) Observations peu sûres, corrigées par Martins, Vég. Feroë, p. 380.
{1} Observations de vingt-cinq ans, dans Kupffer, Compi, rend, au ministre, 1851,
p. 36. Voyez la note (c) au bas de la page 86.
(m) Observations de 1838 à 1845, dans Kupffer, Compt. rend, au ministre, 1851,
p. 38.
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