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/ l 0 6 FORME DES HABITATIONS DES ESPÈCES.
chaque espèce. Le plus graud diamètre sera tantôt du sud au nord, tantôt
de l'est à l'ouest, tantôt dans une direction intermédiaire, approcha'nt plus
ou moins de l'une des précédentes. Pour certaines espèces, le plus petit
et le plus grand diamètre seront à peu près de même longueur; pour
d'autres, il y aura une immense inégalité.
La température étant, en Europe, la cause la plus énergique de délimitation,
il nous semble toujours, à nous Européens, que la grande majorité
des espèces doit s'étendre de l'est à l'ouest plus que du nord au sud. La
réflexion et l'observation doivent cependant modifier cette opinion.
Les causes qui limitent vers l'est et l'ouest sont nombreuses, et dans
quelque pays, d'une importance majeure. En y réfléchissant, une espèce
moyenne pourrait bien avoir une forme dans laquelle les deux diamètres
seraient de longueur presque semblable.
Les exceptions à cette forme circulaire doivent donc d'être recherchées
et signalées. Leur fréquence confirmera ou infirmera les prévisions. On
pourra probablement en déduire, dans certains cas, une particularité d'organisation
et de physiologie de quelques espèces; dans d'autres cas, une
grande diversité entre pays contigus. Je ne prétends point énumérer toutes
les espèces remarquables sous ce point de vue. Je me bornerai à relever,
dans trois des volumes les plus récents du Prodromus, les espèces dont
l'habitation dépasse en longueur, dans un sens, de quatre fois au moins la
largeur dans le sens contraire.
Je choisis pour ce travail les volumes ViII, IX et X, parce qu'ils renferment
un grand nombre de familles différentes, répandues dans diverses
parties de la terre. Ces volumes sont encore assez récents (i8/iZi à
18/(6), et les auteurs y ont indiqué les localités avec plus de soin que dans
les volumes antérieurs, an moyen d'herbiers plus riches et avec le secours
de Flores plus nombreuses. Malgré le désir qu'ils ont eu d'être complets à
cet égard, il est resté bien des lacunes sur les limites des espèces; mais
j e me suis efforcé de les combler par des recherches dans les Flores
locales, surtout dans celles qui ont paru depuis le Prodrome.
Les 8/i95 espèces renfermées dans les trois volumes, en ont présenté
seulement 116, dont l'habitation fût beaucoup plus étendue (quatre fois au
moins) dans un sens que dans l'autre. Je les cite individuellement à cause
des conclusions à en tirer, non-seulement pour le chapitre actuel, mais
pour d'autres.
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HABITATIONS PLUS ETENDUES DANS UN SENS.
ARTICLE IL
EXEMPLES D'ESPÈCES DONT L'ÏÏÂBITATION EST QUATRE FOIS AU MOINS PLUS
ÉTENDUE DANS UN SENS QUE DANS UN AUTRE la
® Espèces ayant une extension beaucoup plus grande de fest à l'ouest que dti sud
ait nord [b).
f ' î i i ^ u i c u l a villosa, Ii. Laponie et nord de la péninsule scandinave
(Fries, Samma veg. ScaM,), territoire de Kola dans la Russie du nord-est (Ledeb.,
Fl. Ross., I I I , p. 4), sommités méridionales de l'Ural et des environs du lac
Baikal (Ledeb.), îles de Chamisso et de Sitcha (Ledeb.), Groenland et Labrador
(E. Mey., PL Labrad., p. 39).
Prîmwla cortusoides, E, — Monts Ural, montagnes de Sibérie, Daourie
( ï u r c z . , i n Ledeb.,. Ross,, I I I , p. 8).—Montagnes du Japon.
P r ì m u l a farinosa, ÏL. — Pyrénées, Alpes, Jura, quelques sommités dans
la Turquie d'Europe (Griseb., Spicil., II, p. Il), Carpathes (Wahl., p. 54). 11
manque cependant à la Silésie (Wimm. , FL, I, p. ^08). On le retrouve plus au
nord dans les montagnes de l'Angleterre sept. (Babingt., Man.) de l'Écosse, et
dans le milieu de la Suède. Il descend dans ces régions vers le bord de la mer,
par exemple, aux îles Orcades (Wats.,liste mss.), dansl'île d'Oland (Wahl . , FL
Suec., I, p. 124). Il manque aux îles Feroë (Trevelyan, Veg. Fer.), à la Norwége
(Fries, Summa vey. Scand.) et pénètre à peine en Laponie [id.). De la Finlande
(Fries, L c.), il se dirige vers le Caucase (Ledeb., FL Ross., I I I , p. 4 3), la
Sibérie AItaïque (if/.), la Daourie [id.], et dans le nord-est de la Sibérie [id.]. —
Dans l'Amérique septentrionale, il s'étend des montagnes Bocheuses (Hook., Fi.
Bor.Am., II) et du nord-ouest, vers le Canada (As. Gray, Bot. N. St.), le Labrador
(E. Mey., Labrad.), le Groenland (^Id.) et l'Islande [Journ. IceL^ip. 466).
— La plante des îles Malouines est, ou une variété, ou une espèce, suivant les
auteurs. J'en parlerai plus loin à l'occasion des espèces disjointes.
A r c t î a Ti-Hiosa, i^. —Pyrénées, Alpes, Apennins, Jura, Carpathes, Ural jusqu'au
nord (Ledeb., FL Ross., Ill, p. 4 7), montagnes de l'Asie Mineure, Liban,
Caucase, Sibérie, Daourie, Kamtschatka (Ledeb., L c,, Amérique arctique occidentale
au golfe de Kotzebue (Ledeb., L c.).. — Manque au nord-ouest de l'Europe,
et à l'orient de l'Amérique septentrionale.
A n d r o s a c c Charnsejasme, Willcl. — Toute la Sibérie (Ledeb., FL Ross.,
111, p. 18), Caucase, Alpes. — L'ouest et le centre de l'Amérique boréale (Hook.,
FL Bor. Am.). — Manque à la Scandinavie, aux montagnes de Silésie (Wimm.,
FL, I, p. 306), àia Grande-Bretagne, aux Pyrénées.
]%[aucnl»urg-ia tBi;yrsîfïora,' Moenel i , —^Europe, Asie et Amérique boréales,
jusque vers 43-45 degrés de latitude, à l'exception du Labrador et du Groënland.
(a) Dans les vol. YIII à X du Prodi'omus, complétés par divers documents. Les localités
indiquées sans autorité sont puisées dans le Prodromus.
(b) On comprend que les directions rapprochées de celles de l'est à l'ouest sont considérées
ici comme étant de l'est à l'ouest, et celles voisines du sud au nord, comme étant
du sud au nord.
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