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lédones et 59 Monocotylédones qui, probablement, n'ont pas été introduites.
On trouve parmi les premières 169 espèces connues ailleurs, et
dans les secondes àO, c'est-à-dire que, parmi les Dicotylédones, il y a, sur
100 espèces, 52 connues ailleurs, et parmi les Monocotylédones, 83. Les
Cryptogames (sauf les Fougères) ne sont pas indiquées. Les auteurs ont
considéré trop facilement certaines espèces comme naturalisées, et chacun
sait, d'ailleurs, combien d'espèces ont été trouvées aux Canaries par
MM. Webb, Berthelot et Bourgeau, depuis l'époque du voyage de Buch. Il
serait donc intéressant de faire de nouveau ce calcul sur des matériaux
plus complets (a). Pour les Cryptogames de cet archipel, je citerai
l'assertion d'un botaniste bien compétent, M. Montagne, d'après lequel
les 9/10'' des espèces des Canaries sont communes avec le midi de l'Europe
(b). Assurément, il n'en est pas de même des Phanérogames,
Je cherche dans ma bibliothèque, où il manque bien peu d'ouvrages,
quelque Flore d'un pays continental situé entre les tropiques, dans laquelle
toutes les classes aient été traitées à peu près avec le même soin. Je
n'en trouve aucune. Il ne serait pas nécessaire qu'elle fût complète quant
au nombre total des espèces, mais que l'auteur eût envisagé également
toutes les classes. Je ne trouve même pas de Flore où, les Dicotylédones
et les Monocotylédones puissent être comparées, si ce n'est Aublet, pour la
Guyane, et Schumacher, pour la côte de Guinée; mais ces ouvrages sont
peu sûrs quanta la délimitation des espèces; ils renferment une petite partie
du nombre absolu des espèces, et sont dans l'ordre linnéen, ce qui complique
beaucoup les recherches. Bansle Flora nigritiana^ de MM. Hooker
fds et Bentham, les Monocotylédones paraissent assez mal représentées, relativement
aux Dicotylédones, probablement à cause des difficultés que présentent
aux collecteurs les Orchidées et les plantes de marais, dans des
pays aussi humides.
MM. de Humboldt et Bonpland ont rapporté des herbiers considérables,
dans lesquels cependant la même espèce n'était pas souvent répétée. Évidemment,
la richesse même des pays qu'ils parcouraient et la difficulté des
transports par terre, avaient engagé ces deux zélés voyageurs à recueillir
dans chaque localité les espèces qu'ils croyaient nouvelles et à négliger plutôt
celles qu'ils avaient déjà vues ailleurs. Je ne puis donc me fonder, pour
l'objet en question, sur les listes, d'ailleurs exactes et intéressantes^ que
MM. Kunthet de Humboldt ont publiées par pays (c). Il suffit de voir que.
(а) J'espérais pouvoir le donner d'après le Synopsis que préparait M. Webb; malheureusement
nous venons de perdre ce savant aussi consciencieux que cher à ses amis.
(б) Montagne, dans Webb et Berthelot, JJist.:nat. Canar. Botanique, part. 1, p. iv.
(c) Kunth, Synopsis plant, oequin,, in-8, v. IV,
AIRE RELATIVE MOYENNE DES ESPÈCES. 71 9 5
sur 932 espèces du Mexique, on en retrouve seulement six dans la liste du
Pérou ! M. de Humboldt a cependant jeté du jour sur le problème qui nous
occupe. Il remarque dans ses Prolegomena (p. xxiv) combien les Cryptogames,
proprement dites, se retrouvent souvent à de grandes distances, et
combien, au contraire, les Phanérogames, surtout les Dicotylédones, sont
locales. Il dit qu'en considérant les Phanérogames de l'Amérique équinoxiale,
qu'il a recueillies dans l'intérieur des terres, et en laissant de côté
celles du littoral, dont l'origine est souvent douteuse, il ne peut citer aucune
Dicotylédone, et seulement 2/i Monocotylédones (Cypéracées ou Graminées),
qui se trouvent également hors du nouveau monde. Je reviendrai
sur cette question dans le chapitre X, concernant les espèces disjointes.
M. Ernest Meyer (a), dans son opuscule si remarquable sur les plantes
du Labrador, n'a pas négligé le point de. vue de l'aire des espèces. Il
indique avec soin l'habitation de chaque plante du Labrador dans les
régions boréales de FEurope, de l'Asie et de l'Amérique. Il donne ensuite
un tableau des espèces qui peuvent être considérées comme faisant le tour
du pôle, parce qu'elles ont été trouvées dans les 7 /9" au moins delà circonférence,
et à la fois dans les trois parties du monde qui convergent au
pôle arctique. M. de Schlechtendal, ayant reçu une collection déplantés du
Labrador de M. Henne, et ayant sous les yeux le premier volume du
Flora horeali-americana de sir W. J. Hooker, a publié en 1835 (6),
une révision de la Flore du Labrador. Je m'en suis servi, et l'ai complétée
en consultant le second volume de la Flore de sir W. J. Hooker, qui a
paru plus récemment. Ces derniers travaux ont augmenté de 2/i pour 100 le
nombre des Dicotylédones, et de 25 pour 100 celui des Monocotylédones,
énumérées dans l'ouvrage de M. E. Meyer. Les additions les plus fortes ont
porté sur les Cypéracées et sur les Saules. Malheureusement les Cryptogames
ont été aussi négligées par les nouveaux collecteurs que par les
anciens, mais leur nombre, très borné, n'empêche pas qu'on ne puisse en
conclure une supériorité considérable d'extension.
D'après ces documents, qui se trouvent très complets à l'égard des
phanérogames, il m'a paru qu'une comparaison avec l'Europe serait probante,
sous le point de vue de l'extension relative des Dicotylédones et
Monocotylédones. J'ai mieux aimé comparer deux Flores parfaitement connues
(Europe et Labrador), que de faire entrer dans une comparaison
plus étendue les parties centrales et occidentales de l'Amérique et de
(a) De plantis Lahradoricis libri ires, in-S, Lipsioe, 1830.
(&) Linnoea, 1835, p. 77.
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